Le plan communication a été bien mené : c’est en effet dans les locaux de l’agence Santé publique France, que le Premier ministre Edouard Philippe et sa ministre de la santé Agnès Buzyn ont présenté les vingt cinq mesures en matière de prévention santé que le gouvernement veut mettre au cours des cinq prochaines années.
On se souvient qu’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle avait fait de la prévention une des priorités phares de son quinquennat, s’il était élu. Promesse tenue ?
Il s’agit, a annoncé le Premier ministre et précisent les services de Matignon, de faire en sorte que chacun devienne « acteur de sa propre santé, en adoptant les bons réflexes dès le plus jeune âge». L’ambition est donc affichée. Vingt cinq mesures qui doivent donc permettre de la grossesse à la vieillesse d’améliorer la qualité de vie de chacun et de faire en sorte que l’on vive mieux et plus longtemps.
Reste qu’un certain nombre d’interrogations demeurent.
D’abord en matière de financement. Le gouvernement a ainsi prévu de débloquer 400 millions d’euros sur cinq ans pour la mise en place de ce programme; cela semble très modeste par rapport aux intentions affichées. « Une vraie politique de prévention permettrait de préserver près de 100 000 vies par an » a pourtant insisté le Premier ministre. On s’interroge cependant sur l’adéquation entre les moyens et les ambitions déclarées.
Ensuite sur certains points de ce programme, Si l’on ne peut qu’approuver certaines mesures concernant notamment le tabac ou la prise en charge du dépistage du cancer du col de l’utérus, en particulier pour les femmes n’ayant pas réalisé de frottis ces trois dernières années, ou encore le plan ambitieux d’éradication d’ici 2025 de l’hépatite C, on reste légèrement sur la réserve s’agissant de la lutte contre l’alcool et la mise en place d’une réelle politique de prévention pour les jeunes.
Reste des mesures ( voir encadré) qui ne peuvent faire que l’unanimité ou presque, comme la généralisation dès 2019 de la vaccination contre la grippe par les pharmaciens, l’expérimentation « dans quelques régions à forte incidence d’infections sexuellement transmissibles (d’) un programme de prévention en santé sexuelle pour les moins de 25 ans », avec la mise en place d’une carte donnant un accès gratuit à des préservatifs ou encore à la proposition de former « 80% de la population aux gestes de premiers secours, selon des modalités à définir d’ici la fin de l’année »
Enfin, on se félicitera que les personnes âgées et handicapées ne sont pas oubliées, puisque le plan prévoit de « réaliser, au moins une fois par an, un bilan de santé pour les personnes handicapées, pour repérer les besoins de soins courants dont ceux en santé bucco-dentaires », et envisage de « mettre en place dès 2018 un plan de 15 millions d’euros annuels pour financer des programmes de prévention dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ».