Pour son enquête*, Familles Rurales a sélectionné 11 médicaments sans ordonnance et 40 pharmacies qui ont constitué la base de l'étude. La première constatation est une augmentation des prix significative de entre 2016 et 2017. Sur l'ensemble des produits sélectionnés par l'enquête cette hausse est de 4,3%.
C'est ensuite la confirmation d'un constat que chacun à pu faire dans sa fréquentation des officines. Il n'est pas rare en effet de trouver des écarts de prix très important d'une officine à l'autre. C'est avec la boîte de 40 doses à 5 ml de Serum Physiologica vendue en officine que l'association note les plus gros écarts, 1,95€ minimun pour 9,90 € maximum.
Pour ce qui est des produits que l'on trouve en grande distribution et en officine comme le lait Gallia par exemple, en officine l'écart minimum 17,44/maximum 32,50 € est à comparer avec la GMS minimum 14,46/maximum 20,7€. En général les officinaux proposent un lait moins cher que le lait Gallia vendu en GMS.
L'association compare les prix d'un même produit dans une pharmacie physique et sur internet et observe des différences significatives, celles-ci s'estompent avec les frais de port (5,92 € en moyenne, les frais de port ne sont offert qu'à partir d'un panier de 60 €). Il semble donc que les frais de port annulent l'avantage financier de commander à une pharmacie en ligne. On peut s'interroger sur le modèle économique d'une pharmacie qui vend en ligne une boîte de Doliprane à 2,10 € sachant qu’à celà s'ajoute la logistique et la gestion de la commande avec une expédition à 3 ou 4 euros, et enfin l'emission d'une facture.
L'association note que des pharmacies pratiquent la réservation et s'interroge sur la motivation d'une telle démarche. Dans la pratique, elle est la même que celle du "drive", qui a fait ses preuves dans la grande distribution. Il y a en effet des patients qui n'osent pas demander en présence d'autres clients, certains produits. Cette réservation de produits est aussi utile aux personne à mobilité réduite car nombre de pharmacies livrent à domicile. La réservation a aussi pour but de contrer les sites de ventes en ligne dont on observe que les 2/3 ne respectent pas les obligations.
Tout n'est pas rose ni carré avec les pharmacies en ligne. Quelques chiffres à l'appui : 20% des sites visités n’affichent toujours pas le logo européen pourtant obligatoire pour distinguer les officines en ligne agréées. 20% des sites consultés ne respectent toujours pas les re?gles élémentaires du commerce électronique comme le pré-cochage pour l’envoi d’informations commerciales ou newsletters et la demande d’informations personnelles sans lien avec l’achat des médicaments. Pour finir 5% des sites n’affichent pas la notice des médicaments commandés et seuls, 72% demandent la validation de la lecture de celle-ci.
Alors que c'est une obligation, l'enquête pointe un défaut d'étiquettage des prix en officine. Bien souvent le seul moyen de connaitre le prix est de le demander. Pire seul 39% des pharmacies délivrent un ticket de caisse.
L'association réclame une plus grande transparence sur l'affichage des prix de la part des officinaux. Après avoir été éconduits par certains pharmaciens, les agents sur le terrain qui jusqu'à maintenant se présentaient à visage découvert avanceront désormais masqués pour mener à bien leurs enquêtes.
* Présentation de l’enque?te/méthode : 37 veilleurs ont relevé, en septembre et octobre, les prix de 14 produits fréquemment utilisés par les familles (12 médicaments et 2 spécialités non médicamenteuses) dans 83 pharmacies (40 pharmacies physiques et 43 sites) réparties sur 45 départements (23 pour les pharmacies physiques et 30 pour les sites). Les enque?teurs ont également été attentifs a? la localisation de ces produits dans les officines visitées et a? l’affichage du prix. Les veilleurs ont établi des comparaisons avec les prix pratiqués en GMS (Grande et Moyenne Surface) pour les 2 spécialités non médicamenteuses concernées (le lait Gallia et le sérum physiologique).
Pour télécharger l'enquête de Familles Rurales