Cette année encore septembre sera rouge. A l’instar du château de Cheverny, en 2022, quelque vingt-cinq communes (voir carte) vont, durant un mois, illuminer de rouge la façade de leur mairie. Des communes dont les édiles ont répondu favorablement à la lettre que leur avait adressés l’association « Vivre avec une NMP ». L’objectif ? Sensibiliser la population aux cancers du sang et donc aux leucémies, lymphomes et autres myélomes.
« Ces cancers hématologiques, qui sont développés à partir de cellules du sang -globules blancs, globules rouges et plaquettes- sont dus à des altérations de ces cellules survenant à différents stades de leur maturation et qui favorisent leur prolifération », explique le Professeur Jean-Jacques Kiladjian, hématologue à l'Hôpital Saint-Louis, Paris . Ils affecteraient, chaque année, quelque 45 000 personnes et représenteraient donc 12% des nouveaux cas de cancer, selon Santé Publique France.
Dans cette famille existent d’autres cancers moins connus, mais tout aussi perfides, comme les néoplasies myéloprolifératives (NMP), dont 4000 nouveaux cas sont recensés chaque année en France. Ceux-ci constituent « un type de cancers du sang rares qui a comme origine une mutation de gênes dans la moelle osseuse », précise, Karin Tourmente-Leroux, présidente de l'association « Vivre avec une NMP ».
Tous ces cancers du sang ont en commun de devoir être rapidement diagnostiqués pour espérer une prise en charge optimale. Or ces pathologies sont souvent méconnues et leurs symptômes ignorés. Et pourtant « ils sont moins sujets à des campagnes de prévention ou de sensibilisation comme le sont certains autres cancers solides, tels le cancer du sein ou de la prostate, ajoute le Professeur Jean-Jacques Kiladjian.
D’où l’idée de septembre rouge. Initiée l’année dernière, cette campagne de sensibilisation aux cancers du sang en France réunit dans un clip une vingtaine personnalités publiques (Patrice Leconte, Nathalie Saint-Cricq, Élise Lucet, Stéphane Bern, Thomas Sotto…), afin de porter haut et fort un message : « Septembre Rouge, c'est moi, c'est toi, c'est nous : les cancers du sang, ça n'arrive pas qu'aux autres ! »
L’occasion aussi de donner un écho national à ce sujet et ainsi de faire connaître au plus grand nombre, en métropole et en Outre-Mer, les cancers du sang. Soutenue notamment par la SFH (Société Française d’Hématologie), l'EFS (Établissement Français du Sang) et menée en partenariat avec le FIM (France Intergroupe des Syndromes Myéloprolifératifs), l'AIH (Association des Internes en Hématologie), Dis-moi Santé, les Pompiers de Paris et le Press Club de France, cette seconde édition permettra dans chaque ville étape d’informer la population.
Une information rendue d’autant plus nécessaire que de nombreux facteurs de risque peuvent favoriser le développement d'un cancer du sang. Pour autant, la présence ou l’exposition à l’un de ces facteurs ne signifie pas forcément qu’une personne va développer un cancer du sang. De même, une personne ne présentant aucun de ces facteurs de risque peut parfaitement développer un cancer.
Certains facteurs sont néanmoins reconnus comme les traitements par chimiothérapie ou radiothérapie d’un précédent cancer, un système immunitaire déficient en raison de la prise de médicaments immunosuppresseurs, d’une infection par le VIH, des pathologies liées au système immunitaire (maladie auto immune, immunodéficience…), le surpoids, le tabagisme, certaines maladies génétiques comme le syndrome de Down, le syndrome de Li-Fraumeni, l’anémie de Fanconi, l’ataxie-télangiectasie, le syndrome de Bloom ou encore l’exposition à certaines substances chimiques ou physiques.
Autant de raisons d’assister aux deux webconférences gratuites qui seront organisées vendredi 1er et lundi 11 septembre sur « les différents cancers du sang » et « NMP de A à Z ». Organisées en partenariat avec Dis-moi Santé,elles permettront à chacun de mieux comprendre ce que sont ces cancers du sang grâce au témoignage de Karin Tourmente-Leroux, présidente de « Vivre avec une NMP » et aux explications des professeurs Jean-Jacques Kiladjian (Saint-Louis, Paris) et Jean-Christophe Ianotto (CHU, Brest) – hématologues et membres du conseil scientifique de l’association.