Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé annonce le 9 octobre les dernières données de Santé Publique France sur le VIH/sida. Si AIDES se réjouit de la baisse globale des découvertes de séropositivité, l’association interpelle l’Etat sur les inégalités flagrantes que confirment ces nouvelles données. D’autre part, l’association souligne que cette annonce ne doit pas faire oublier le rôle que la France doit jouer dans la lutte mondiale contre le VIH/sida, et tout particulièrement Emmanuel Macron en tant qu’hôte de la Conférence de reconstitution du Fonds Mondial qui se tient actuellement à Lyon. 16 millions de vies dans le monde sont en jeu.
Une baisse significative, mais qui ne concerne pas tout le monde ! Malgré une baisse encourageante du nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2018 (-7 %) et la baisse des contaminations dans certaines populations clés (- 16 % entre 2013 et 2018 chez les Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres Hommes), les chiffres publiés par Santé Publique France montrent également une réalité alarmante : avec une augmentation de 38 % de nouvelles découvertes chez les HSH nés à l’étranger et une stagnation chez les femmes hétérosexuelles nées à l’étranger, nous dénonçons la dangerosité des politiques d’accueils migratoires actuelles qui laissent des milliers de personnes sans autres accès aux outils de prévention et de dépistages que ceux fournis par les associations. À l’heure où une modification des contours de l’AME est réfléchie par le gouvernement, ces chiffres sont un signal d’alerte et montrent la nécessité absolue de conserver et d’améliorer les dispositifs d’accès aux soins pour les personnes migrantes.
Une part de diagnostiques précoces toujours trop faible Si la baisse générale des contaminations est encourageante et laisse supposer une bonne appropriation par la population des outils de prévention diversifiées (Tasp, prophylaxie pré-exposition - Prep, TPE, préservatif), la part de diagnostics précoces (stable à 25 %) est toujours trop faible et les inégalités d’accès se vérifient à nouveau, notamment chez les personnes nées à l’étranger, quelque soit le mode de contamination. Il est donc indispensable que ces populations aient le même accès aux outils de dépistage que le reste de la population.
AIDES en première ligne sur la prévention et le dépistage
Des données qui ne reflètent pas l’urgence internationale AIDES rappelle que ces résultats sont nationaux et ne concernent que la France. A échelle mondiale, ce sont toujours 1,8 millions de personnes qui sont contaminées tous les ans. À l’ouverture de la Conférence de reconstitution du Fonds mondial, il serait irresponsable de se satisfaire de ces données et de détourner le regard quand, dans moins de 24h, Emmanuel Macron annoncera la contribution française au Fonds pour les trois prochaines années et statuera du sort de millions de personnes.
AIDES
Rappel des chiffres clés :6 200 personnes ont découvert leur séropositivité en 2018 - 16 % entre 2013 et 2018 pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) - 22 % chez les hommes ayant des rapports hétérosexuels + 38 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes nés à l’étranger 25 % de dépistages précoces |