Depuis 2001, le bilan des avancées thérapeutiques du Leem fait l’inventaire des ASMR attribuées par la commission de la Transparence au cours de l’année écoulée. En 2007, 51 situations thérapeutiques ont bénéficié d’améliorations sensibles.
Une analyse détaillée du bilan 2007 montre que la lutte contre la maladie se poursuit dans tous les domaines. Un immense chantier puisque, selon l’OMS, « environ 3/4 des 30 000 maladies répertoriées dans le monde n’ont pas de solutions thérapeutiques ».
L’an passé donc, la lutte contre les cancers est restée une priorité majeure de recherche qui concerne aujourd’hui quelque 870 000 Français. Elle s’est même affinée en parvenant à cibler des cancers “rares” ; la lutte contre les maladies rares n’a pas faibli, particulièrement active dans le domaine pédiatrique ; celle contre les maladies du vieillissement s’est affirmée comme un axe majeur de recherche, en phase avec l’évolution démographique et sanitaire de la population française : 1 Français sur 5 aura plus de 65 ans en 2010, et 800 000 personnes sont aujourd’hui atteintes de la maladie d’Alzheimer. Enfin, la lutte contre la maladie par les vaccins s’est intensifiée, avec l’arrivée d’un vaccin contre le cancer du col de l’utérus, premier d’une grande série (préventif et curatif).
Les statistiques 2007 se situent dès lors dans la moyenne des années précédentes : 51 situations thérapeutiques ont bénéficié d’améliorations sensibles, contre 58 en 2006 et 48 en 2005. Sur les 51 spécialités recensées, 19 sont des nouveaux produits (certains avec plusieurs indications) et 21 des médicaments dont l’indication a été étendue (parfois à plusieurs indications).
Le classement des avancées 2007 selon leur ASMR -3 ASMR I, 13 ASMR II, 20 ASMR III et 15 ASMR IV- donne une répartition stable en comparaison des années passées. C’est toutefois le domaine de l’oncologie qui concentre les 3 ASMR I et 5 des 13 ASMR II attribuées, les autres ASMR II se répartissant entre 6 domaines : 3 pour les maladies rares et 1 dans les domaines respectifs de la neurologie, de la gastro-entérologie, de la rhumatologie, de l’ophtalmologie et de la pneumologie.
Même si le bilan statistique ne fait apparaître que 19 nouveaux produits, la pharmacie mondiale semble avoir accompli sa traversée du désert et porter un regard plus optimiste sur son avenir. Après quasiment 10 ans de baisse du nombre de molécules testées en essais cliniques, la période 2003/2005 a vu ce nombre augmenter ; de 55 par an pour la période 1998/2002 à 84 par an sur 2003/2005.
Car l’intégration des biotechnologies dans la chaîne de découverte du médicament commence à porter ses fruits : dans le cancer, sur 215 molécules innovantes, en développement clinique (phases II et III), 75% proviennent de sociétés de biotech. Des résultats prometteurs malgré un taux d'attrition particulièrement élevé : 3,5% seulement des molécules entrant en développement clinique dans le cancer sont commercialisées.
Reste un problème majeur, auquel est confrontée l’industrie pharmaceutique en France, et qui détermine ses choix d’investissement et de localisation d’activité, celui de l’état de la recherche fondamentale publique dans les sciences du vivant à la source même de l’innovation biomédicale.
Pour faire de cette innovation un moteur de croissance, il faut accorder aux sciences du vivant une priorité stratégique. Selon Christian Lajoux, Président du Leem : « nous devons régénérer l’ensemble de notre recherche et arrêter le phénomène de désindustrialisation. Les sciences du vivant sont particulièrement concernées par ces questions.
Le passé du pays en termes d’expertise scientifique est plutôt glorieux. L’ampleur de la crise peut créer les conditions de prise de conscience et de l’expression d’une nouvelle volonté politique. Néanmoins, la chance ne se représentera peut-être pas ; nous ne devons pas manquer cette opportunité ».
