Une enquête, réalisée en novembre par Ipsos Santé pour la HAS, montre des Français confiants sur la qualité des soins de proximité, mais inquiets pour l’avenir du médicament.
Présenté mi-décembre lors des « Rencontres HAS 2008 », le sondage d’opinion consacré à «la qualité des soins et les territoires de santé » fait part de réactions parfois paradoxales, notamment sur l’hôpital de proximité. 74% des Français font ainsi plutôt ou tout à fait confiance à l’hôpital dont l’accès est proche de chez eux, mais 84% se disent prêts à aller dans un hôpital plus éloigné afin de bénéficier de soins de meilleure qualité. Pour autant, il ne s’agit globalement que de jugements a priori, car dans le même temps, 49% reconnaissent… « ignorer » le niveau de qualité de l’hôpital près de chez eux.
Inquiétude pour les remboursements
Les Français se déclarent par ailleurs très (21%) et plutôt (57%) satisfaits des systèmes d’urgence (hôpital, Samu, médecin) situés à proximité de leur domicile. Un excellent taux de satisfaction qui montre l’attachement de nos concitoyens à leur prise en charge actuelle.
Pour autant, il est à 63% assez peu, voire pas du tout, facile de joindre un médecin le soir ou le week-end ! Seuls 8% considèrent pouvoir le faire facilement.
De façon plus globale cependant, il paraît facile à 88% de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste, même si, et ce sans surprise, cela semble nettement moins le cas pour un médecin spécialiste (54%).
En fait, la véritable source d’inquiétude chez les Français concerne l’avenir du médicament : si 64% jugent aujourd’hui «facile» l’accès aux nouveaux médicaments, 83% craignent que « les médicaments utiles ne soient plus remboursés demain ».
Pour l’heure cependant, ils apparaissent -là encore paradoxalement- assez peu concernés par ce secteur : 70% ne connaissent pas le prix des médicaments et 45% déclarent même « ne pas s’en préoccuper » ! Pourtant, le sentiment dominant (62%) est que les médicaments ne sont pas à leur juste valeur. Dans le détail, on s’aperçoit que l’opinion « s’accorde » sur une impression de «prix excessifs ». Ainsi, pour 75%, « le prix des médicaments non remboursés est excessif ». Dans le contexte économique actuel, on semble en revendication d’endiguement de ses charges (il en va d’ailleurs de même pour les dépassements d’honoraires). Il se peut que les récentes prises de position du monde de la grande distribution aient quelque peu guidé cette tendance d’opinion sur le prix des produits OTC. En ce qui concerne les médicaments remboursés, la perception est moins forte : 53% pensent que leur prix reste excessif.
Parallèlement, une très forte majorité (86%) estime que les médecins prescrivent suffisamment de médicaments. Seuls 9% condamnent une prescription excessive. «Doit-on y voir une remontée de la réputation française de surprescription collective de médicaments ou un souhait individuel de limiter la place des médicaments au profit d’alternatives ? », s’interrogent les initiateurs du sondage.
Dernier point, mais d’importance, « les sources d’information santé ». Pour la première fois, les 44% de Français ayant recherché ou reçu de l’information sur la santé au cours des 12 derniers mois sont plus nombreux à avoir consulté internet (48%) et autres médias (44%) que les professionnels de santé (36%). Ce qui confirme une autonomisation émergente des patients grâce au développement des nouvelles technologies de l’information. Car pour 66%, ces informations, re-çues ou cherchées sur les thématiques santé durant les 12 derniers mois, ont «aidé à mieux gérer leur santé»…
