Lille , la tour du Crédit Lyonnais de Christian de Portzamparc
La bataille n’est pas gagnée d’avance. Lille sera-t-elle, en 2019, le siège de l’agence européenne du médicament ? Martine Aubry la maire de la capitale du Nord, qui a multiplié réunions, rencontres, appels de pied, entreprises de séduction, y croit évidemment très fort. Emmanuel Macron, en visite il y a quelques jours dans le nord, malgré les différends qui l’opposent à l’ancienne ministre du travail, a redit qu’il allait «mettre tout (son) poids» pour que Lille soit désignée. Il n’empêche que tout reste à faire. Car l’agence du médicament attire bien des convoitises.
Aujourd’hui installée à Londres, l’agence doit donc, tout comme l’autorité bancaire européenne, déménager en 2019, lorsque la Grande Bretagne quittera officiellement l’Union européenne. Or, l’agence du médicament ce sont plus de 900 personnes qui y travaillent, y vivent, y consomment régulièrement avec conjoints et enfants ; c’est la visite régulière de responsables politiques et financiers du monde du médicament ; ce sont aussi des centaines, voire de milliers de lobbyistes dont nombreux s’installent à demeure pour être plus proches de ceux qui définissent la politique du médicament en Europe et qui sont souvent déterminants dans l’attribution des autorisations de mise sur le marché des médicaments.
L’agence, c’est aussi, 30 000 réservations annuelles de nuits d'hôtels pour ses visiteurs. Statistiques londoniennes de 2015.
L’enjeu est donc considérable tant sur le plan économique pour la région et la ville qui seront choisies, que sur l’influence indéniable qu’elles exerceront non seulement sur un plan européen mais aussi sur un plan mondial. Car le médicament est aujourd’hui un enjeu économique mondial dont la partie se joue en deux lieux principaux : Silver Spring dans le Maryland aux Etats-Unis, avec la Food and Drug administration (FDA) et Londres, jusqu’en 2019, avec l’agence européenne du médicament, et donc sa remplaçante demain.
Dès lors on comprend l'importance de la "bataille" qui va se jouer le 20 novembre lors de la réunion d’un conseil des ministres européen pour le choix de la ville qui abritera cette institution. Ce qui explique aussi que dix neuf villes, et non des moindres, sont candidates pour accueillir cette instance européenne.
Ainsi face à Lille se trouveront des métropoles aussi importantes que Milan, Amsterdam, Vienne, Copenhague, Helsinki ou Barcelone. Certes, cette dernière a perdu quelques supporters au sein de l’Union depuis la crise catalane, mais les autres dont Milan, qui fait figure de favorite aux yeux de certains, sont des concurrentes redoutables. Toute comme des villes de l’Europe orientale telle Bratislava, capitale de la Slovaquie, qui n’a de cesse de rappeler et de mettre en avant l’argument d’une Europe solidaire et équilibrée qui doit installer dans l’est de l’Union, des organismes importants et décisionnels dont il est toujours dépourvu. Un discours qui ne laisse pas indifférents certains gouvernements même si des contentieux persistent entre l’est et l’ouest de l’Europe.
Réponse lundi.