Pharmacognosie. Un concept bien connu des étudiants en pharmacie, puisqu’il est à la base de la pharmacopée. « A la différence de la phytothérapie, qui relève plus de l’empirisme, la pharmacognosie est en effet une science qui consiste à rechercher, dans l’univers végétal, le principe actif le plus approprié pour traiter, pour soigner une pathologie. »
C’est cette démarche qui a conduit Daniel Jean, alors maître de conférence à la faculté de pharmacie de Clermont Ferrand, à créer, en 1979, l’Institut de recherche végétale (l’ISV) ainsi qu’un laboratoire de recherche dédié au développement de nouveaux principes actifs pour les industries pharmaceutique et cosmétique : Mu Labo.
C’est ainsi qu’en 1981 a été mis au point Phytolastil®, un produit contre les vergetures à l’origine du succès des laboratoires Liérac. C’est cette même année qu’au sein de Mu Labo ont été développés les premiers produits de phytothérapie qui préservent l’ensemble des molécules actives de la plante - le totum – grâce à la méthode SIPF pour suspensions intégrales de plantes fraîches. Depuis, une trentaine de brevets ont été déposés. Et Elatium a vu le jour.
Passionné par la botanique et les usages traditionnels des plantes médicinales, Daniel Jean a en effet découvert le mode d’action d’une plante bien connue pour ses vertus thérapeutiques : le plantain lancéolé. Cette espèce cosmopolite et extrêmement répandue, était connu depuis toujours pour ses propriétés anti-inflammatoires. Cependant ses principes actifs n’avaient jamais pu être identifiés.
Après que le prix Nobel de physiologie de médecine eut été décerné à Robert Furchgott, Louis Ignarro et Ferid Murad pour avoir mis en évidence les propriétés de l’oxyde nitrique, plus connu en tant que monoxyde d’azote et promu son application en médecine, Daniel Jean a postulé que son mode d’action était particulièrement original. Après dix ans de recherche, il a ainsi réussi à prouver que le plantain agissait sur l’inflammation en captant l’oxyde nitrique, dont l’une des propriétés est de favoriser la circulation.
Conséquence : en 2008, Daniel Jean avec sa fille Lydie, son frère Philippe et sa collaboratrice de toujours Maryse, a créé Elatium, une entreprise familiale à l’origine de toute une gamme pour les peaux sensibles à base de plantain lancéolé. Ces produits ont été développés à partir du brevet intitulé "Composé orthoquinonique neutralisant l'oxyde nitrique" qui a été déposé en 2015. Un brevet a priori révolutionnaire puisque les composants du plantain provoquent la neutralisation de l'oxyde nitrique qui est un médiateur de la vasodilatation et donc de l'inflammation.
L’intérêt de cette gamme semble évident contre la dermatite atopique qui se manifeste par une hyperréactivité et donc une inflammation excessive de la peau. Nul doute dès lors que cette alternative naturelle aux traitements existants devrait connaître un véritable succès car le nombre de cas souffrant de dermatite atopique a été multiplié par trois au cours de ces 30 dernières années.
Une croissance synonyme de problème de santé publique, puisque cette pathologie concerne désormais un enfant sur cinq et un adulte sur vingt. De quoi aiguiser l’appétit des laboratoires pharmaceutiques impliqués dans la lutte contre cette pathologie, surtout si le partenariat d’Elatium avec Doctipharma se révèle payant.
Mais cela est une autre histoire…
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