En partenariat avec Pharma Radio : Histoire du… Viagra

Une petite pilule bleue synonyme de bonheur pour Pfizer

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora le 28 novembre 2018/ N° 15 - Page 0

Dans les années 90, un médicament a défrayé la chronique car il s’attaquait à la dysfonction érectile. Le Viagra® tirerait son nom de la contraction de Vigor - vigueur en anglais - et de Niagar pour Niagara. Mais cela n’est pas confirmé car Viagra viendrait aussi de vyaaghra, qui désigne le tigre en sanscrit.

 

Serendipité. Un terme aux assonances étranges qui traduit la capacité des chercheurs à faire par hasard une découverte et à en saisir l'utilité. Une définition qui va comme un gant au Viagra® ; cette petite pilule bleue qui depuis plus de vingt ans maintenant redonne du tonus aux hommes.

Car Pfizer cherchait à l’époque à diminuer la pression sanguine pour développer un nouveau médicament contre l’hypertension artérielle et l’angine de poitrine. Deux domaines thérapeutiques où les besoins étaient encore inassouvis et dont chaque traitement, dès lors qu’il se révélait efficace, était synonyme de manne financière.

 

Prolonger la qualité de l’érection

Aucun rapport à priori la dysfonction érectile. Sinon que le citrate de sildénafil augmente le flux sanguin vers les corps caverneux du pénis et engendre donc des érections vigoureuses et prolongées.

Cette molécule, qui appartient à la classe des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 – les PDE5 - bloque en effet l’enzyme responsable de la dégradation du médiateur qui permet l’érection. En clair, il prolonge la qualité de l’érection en permettant un meilleur contrôle du temps qui précède l’orgasme masculin.

 

Sujet tabou

Un effet secondaire inattendu. Et un véritable coup de chance pour Pfizer, comme le révèlent les notes du laboratoire. Au point que le groupe américain a réorienté sa recherche vers les troubles de l’érection pour finalement breveter le Viagra en 1996 et mettre sur le marché américain, en avril 1998, le médicament qui allait faire sa fortune.

La raison ? Jusqu’à l’apparition du Viagra, les troubles de l’érection étaient un sujet tabou. La panne sexuelle était même à l’origine d’un manque de confiance en soi chez les hommes qui ont donc toujours tenté de maintenir leurs érections. Dans l’Egypte ancienne, des anneaux à mettre autour du pénis et agissant comme des garrots ont ainsi été retrouvés.

 

Prescrit plus de 65 millions de fois dans plus de 120 pays

Ce n’est pourtant qu’en 1974 que l’Organisation mondiale de la santé (l’OMS) a reconnu que la « santé sexuelle faisait partie intégrante du bien-être et de la qualité de vie ». Mais les seules alternatives pour les personnes atteintes de dysfonctions érectiles, étaient alors la piqûre dans la verge, la prothèse d’érection ou la pompe.

Le Viagra a donc engendré une véritable révolution sexuelle. Un chiffre suffit d’ailleurs à illustrer cela : depuis sa commercialisation, le Viagra a été prescrit plus de 65 millions de fois dans plus de 120 pays, à travers le monde. Soit plus de 2 milliards de dollars de bénéfices par an… et un nombre considérable nombre de petites pilules que cela représente… Sans parler des contrefaçons !

 

80 % du viagra acheté en ligne contrefait

Car dès sa commercialisation, le Viagra a attiré les faussaires du monde entier. Et pour cause ! A près de 20 € le comprimé, le Viagra n’était rien de moins qu’un produit de luxe. Quelques semaines à peine après avoir été mis sur le marché, de faux Viagras provenant de pseudo laboratoires indiens et thaïlandais sont ainsi apparus dans le monde entier.

Aujourd’hui encore, sur internet, Viagra® donne lieu à une offre pléthorique de pilules contrefaites. Selon Pfizer lui-même, jusqu’à 80 % du viagra acheté en ligne serait d’ailleurs contrefait.

Un chiffre impressionnant mais en rien surprenant, puisque dans certains pays, la petite pilule bleue est tout bonnement utilisée comme un moyen de se rassurer sur ses performances sexuelles. Selon plusieurs études le Viagra serait ainsi pris dans 40 % des cas par des gens qui ne souffrent pas de dysfonctions érectiles, mais veulent améliorer la qualité de leurs rapports.

Des habitudes dangereuses car, comme pour tout médicament, certaines contre-indications existent. Notamment pour les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque et d’insuffisance coronarienne. C’est aussi contre-indiqué aux personnes qui prennent des dérivés nitrés. Et les femmes ne sont pas épargnées, puisqu’elles ont aussi leur Viagra depuis 2015. Mais ceci est une autre histoire.

Retrouver cette chronique sur Pharmaradio : https://www.pharmaradio.fr/podcast/n-a-1327

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