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Novembre 2014
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Professeur Eric Renard Chef du Département d'Endocrinologie, Diabète, Nutrition du CHU de Montpellier, médecin coordonnateur du CIC INSERM 1411; chef d'équipe à l'Institut de Génomique Fonctionnelle, CNRS 5203/INSERM U611/Universités de Montpellier 1 & 2.
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Sur une période inférieure à celle d'une vie humaine, les moyens disponibles pour suivre le diabète et le traiter ont connu une révolution considérable. Si la découverte de l'insuline en 1921 avait été l'étape vitale, il s'agissait plus d'un moyen de survie, certes essentiel, que de la restauration d'une vie normale tant au quotidien qu'au futur pour les patients diabétiques qui avaient perdu la capacité de sécréter l'insuline. En une cinquantaine d'années, la technologie a rendu visible et mesurable à tout moment ce qui n'était que perceptible, mais aussi maîtrisable ce qui semblait aléatoire.
Que cela soit pour la surveillance de la glycémie ou pour l'administration de l'insuline, les progrès ont été considérables. La mesure de la glycémie à partir d'une goutte de sang prélevée au bout du doigt est devenue banale. Mieux, grâce à la mesure continue du glucose, on « lit » aujourd'hui son diabète comme on lit l'heure. Corriger rapidement les déviations glycémiques, au mieux les anticiper, est devenu le moyen le plus performant pour viser la restauration de la normoglycémie, qui plus est avec moins d'auto-agression au bout des doigts.
Le développement de l'accès à la glycémie est allé de pair avec un progrès identique des moyens thérapeutiques de réponse. Les seringues à insuline ont laissé la place depuis trente ans aux stylos injecteurs d'insuline, outils véritablement indispensables pour les multi-injections quotidiennes d'insuline. Depuis les années quatre-vingt, le développement des pompes à insuline n'a cessé de profiter de l'essor de la microélectronique.
Elles sont devenues discrètes par la taille, sophistiquées par des options croissantes de programmation, plus commodes� Elles sont aujourd'hui de vrais assistants thérapeutiques. Et pour les diabètes les plus difficiles à contrôler, les pompes offrent la possibilité d'une voie alternative intra-péritonéale d'insulinothérapie. Mises en place dans la paroi abdominale pour 8 ans en moyenne, équipées d'un réservoir contenant de l'insuline pour plusieurs semaines, accompagnées dans leur développement par la disponibilité d'une insuline concentrée U400 stable à température corporelle, les pompes à insuline implantées sont plus des organes artificiels que des prothèses actives.
Il reste à aller au bout du chemin et à libérer les patients d'une contrainte qui les prive d'insouciance : la nécessité de prise de décision fondée sur des calculs de probabilité. La réponse tient dans la perspective de la mise à disposition, le plus rapidement possible et idéalement dès l'indication d'une insulinothérapie, du pancréas artificiel