En partenariat avec Pharma Radio : Histoire de… Warner Lambert
La France tête de pont d’un leader mondial de la pharmacie
Dans les années 90, le groupe pharmaceutique Warner Lambert qui jouait les premiers rôles sur la scène pharmaceutique mondiale avait fait de la France son pôle majeur de développement en Europe.
Le groupe pharmaceutique Warnert-Lambert était présent dans l’Hexagone depuis sa fusion, en 1970, avec Parke-Davis, un autre laboratoire américain. Mais en rachetant Jouveinal, en 1997, le groupe de Morris Plain - dans leNew Jersey - a renforcé son ancrage en France.
Connu pour son Eau Précieuse, ce fleuron de l’industrie pharmaceutique française, spécialisé en gastro-entérologie avec Débridat® et en oto-rhino-laryngologie avec Pivalone®, a permis en effet à Warner Lambert de faire progresser son chiffre d’affaires de 50% en France et d’étoffer son portefeuille pharmaceutique.
Stratégie de croissance interne
Mais cette fusion n’était pas que le reflet d’une course infinie à la croissance. C’était « un rapprochement mûrement réfléchie », comme aimait à le rappeler, à l’époque, Patrick Lamor de Gail, le PDG de la nouvelle entité. Elle venait même conclure une histoire entamée cinq ans plus tôt, lorsque les deux laboratoires avaient conclu un accord de recherche et développement assorti d’une prise de participation de Warner Lambert dans le capital de Jouveinal, à hauteur de 34 %.
Cette opération de croissance externe s’est doublée d’une véritable stratégie de croissance interne. Sur la période 1993-2000, quelque 500 emplois ont ainsi été créés dont les trois quarts étaient dédiés à la recherche.
C’était clairement une stratégie inhabituelle, puisqu’en général, une fusion est synonyme d’optimisation des coûts. En clair, de pertes d’emplois et de replis industriels. Or c’est tout le contraire qui s’est produit. L'usine d'Orléans est ainsi devenue le seul site européen de fabrication des formes liquides et pâteuses – les sirops et les pommades - et l’usine d'Angers est devenue l'un des deux centres de production de l'atorvastatine en Europe. Quant au centre de recherche de Fresnes, dans les Hauts-de-Seine, il a été totalement reconstruit.
Trois nouveaux médicaments commercialisés tous les ans
La nouvelle entité disposait d’un portefeuille fourni avec quelques médicaments vedettes tels que l’antidiabétique troglitazone et l’hypocholestérolémiant atorvastatine. Plus connu en France sous le nom de Tahor, ce dernier faisait même partie du club fermé des blockbusters ; ces médicaments qui rapportent au moins 1 milliard de dollars par ans à leurs propriétaires.
Mais un laboratoire pharmaceutique a tout autant besoin d’un pipe-line fourni. Patrick Lamor de Gail avait d’ailleurs pour habitude dire que « cinq molécules issues de la recherche du groupe devaient entrer en développement chaque année, afin que trois nouveaux médicament puissent être commercialisés tous les ans par le groupe, à l’horizon 2005 ». Dans cette perspective, il fallait donc doper la recherche.
Plus de 20% du chiffre d’affaires
Warner Lambert a ainsi décidé de faire du centre de Fresnes le deuxième centre de recherche du groupe, juste après celui d’Ann Arbor aux Etats-Unis. Résultat : le site francilien a bénéficié d’un investissement de 210 millions de francs – plus de 32 millions d’euros – soit plus de 20% du chiffre d’affaires. Ce qui n’est pas rien.
Quant à ses effectifs, ils sont passés de 228 personnes à près de 400 afin d’assurer le succès des produits en développement dans les domaines phares du groupe : la neurologie, l’allergie, les maladies inflammatoires, la dépression et la gastroentérologie. Conséquence : Warner-Lambert est devenu très séduisant et a succombé aux charmes de Pfizer qui, en l’absorbant en 2000, est devenu le numéro un mondial de la pharmacie. Mais ceci est une autre histoire.
Retrouver cette chronique sur Pharmaradio : https://www.pharmaradio.fr/podcast/histoire-de-warner-lambert-1330
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