En comparaison du bilan 2007, les avancées de l’année 2008 couvrent un éventail plus restreint de champs thérapeutiques (8 contre 12 en 2007) puisque ces 3 axes thérapeutiques se répartissent à eux seuls 12 des 14 nouveaux produits 2008 : la lutte contre les cancers est restée une priorité majeure de recherche, avec des innovations dans le traitement des cancers du sang, notamment en cas d’échec ou de résistance aux traitements de première ligne ; la lutte contre les maladies infectieuses est revenue au premier plan, avec des avancées remarquables dans le traitement de l’infection à VIH, puisque 2 nouvelles classes ont vu le jour ; la lutte contre les maladies rares n’a pas faibli. Elle reste une constante des axes de recherche.
Mais les axes de l’anesthésie/antalgie, de la dermatologie, de la rhumatologie, des maladies cardiovasculaires et des soins palliatifs n’ont pas été laissés de côté…
Par rapport au bilan 2007, on observe un tassement du progrès thérapeutique : 31 situations thérapeutiques ont bénéficié d’améliorations sensibles en 2008, contre 51 en 2007, 58 en 2006 et 48 en 2005.
Le classement des avancées donne la répartition suivante : 2 ASMR I (Mabtera®, Tasigna®), 5 ASMR II (Taxotere®, Torisel®, Atriance®, Tasigna®, Thalidomide Pharmion®), 3 ASMR III (Increlex®, Isentress®, Tyverb®) et 21 ASMR IV, soit une baisse significative des ASMR II et III et une augmentation de la catégorie des ASMR IV.
Pour autant, comme le souligne Christian Lajoux, Président du Leem, « ce tassement du progrès thérapeutique ne signifie pas panne de l’innovation, mais le progrès thérapeutique n'est pas suffisamment valorisé en France. Selon le tableau de bord 2008 des investissements en R&D industrielle publié par la Commission européenne, le secteur pharmaceutique et biotechnologique a encore renforcé sa position de leader avec 19,2% des investissements mondiaux en R&D. Il faut donc conclure à ce stade que ce sont vraisemblablement les autorités réglementaires françaises qui ont durci leurs conditions ».
En fait, l’action des entreprises du médicament a été déterminante contre ces 3 fléaux que sont le sida, le cancer et les maladies cardiovasculaires. Il importe donc de soutenir la dynamique d’innovation.
D’où les 5 priorités définies par le Leem pour dynamiser la recherche et l’innovation en France,
• faire de l’épidémiologie un fondement de la politique française en faveur de l’innovation médicale,
• favoriser la recherche clinique de phase précoce, dans les domaines français d’excellence,
• accélérer l’émergence des infrastructures hôpitaux-CIC-plateaux techniques, lieux de la recherche biomédicale,
• mettre l’accent sur le développement de la chaîne de bioproduction en France,
• mieux valoriser les résultats de la recherche publique.
Car « l’ampleur de la crise économique et financière a accéléré la prise de conscience de la nécessité première d’améliorer la visibilité de la France au plan international et la coopération entre les acteurs du système de recherche. Nous ne devons pas manquer cette opportunité », conclut le président du Leem.