Pour près de 8 Français sur 10, les entreprises du médicament sont des acteurs essentiels du système de santé, en particulier dans la recherche contre la maladie et la découverte de nouveaux traitements. Elles sont perçues comme utiles (85 %), à la pointe du progrès (78 %) et à la pointe de la recherche de nouveaux traitements (77 %).
Autre signal fort, 66 % des Français déclarent qu’elles contribuent à l’allongement de la durée de vie, qu’elles proposent de plus en plus de médicaments innovants (65 %) et qu’elles ont un impact positif sur l’emploi en France (61 %).
Ces indicateurs positifs donnent au secteur une légitimité pour intervenir dans de nombreux domaines de la santé : investir en R&D (88 %), informer les professionnels de santé sur les médicaments (82 %), soutenir la recherche publique au travers de partenariats publics/privés (79 %), mais aussi informer les patients sur les traitements pour soigner leurs maladies (74 %), participer aux débats d’idées sur les enjeux du système de santé (66 %) et soutenir les associations de patients (65 %).
Après une baisse continue depuis 2015 (8 points sur la période 2015 - 2017), le niveau de confiance dans les médicaments se stabilise. 8 Français sur 10 ont confiance dans les médicaments en général (77 %) et d’autant plus dans les médicaments qu’ils prennent (83 %). Mieux, cette confiance se « densifie » avec une forte progression des Français ayant « tout à fait confiance » dans les médicaments (+ 9 points, à 15 %), et ce quel que soit l’âge ou la profession. Ce niveau de confiance atteint même 84 % chez les patients chroniques.
Dans le détail, si le niveau de confiance dans les médicaments remboursés, les médicaments sur ordonnance et les médicaments de marque baisse ces deux dernières années, ceux-ci bénéficient toujours d’un niveau de confiance plus élevé (respectivement 84 %, 83 % et 79 %) que les médicaments non remboursés (66 %), les médicaments sans ordonnance (65 %) ou les médicaments génériques (69 %).
En matière d’information sur les médicaments, les soignants bénéficient cette année encore des niveaux de confiance les plus élevés : médecins traitants 92 %, infirmières 91 %, médecins spécialistes 90 %, chercheurs 88 %, pharmaciens 84 %. Les sources d’information hors sphère scientifique : associations de patients (78 %) et entourage (76 %)… s’affirment comme le deuxième canal d’information.
Même tendance pour les vaccins. Après la baisse symptomatique constatée en 2016 vis-à-vis des vaccins à 69 % de confiance, le niveau de confiance dans les vaccins progresse à nouveau cette année à 71 % dont 22 % de tout à fait confiance. Dans la continuité de ces résultats, le rapport bénéfices/risques associé aux vaccins rebondit : 52 % des Français considèrent désormais que les vaccins présentent plus de bénéfices que de risques pour la santé. Un rebond d’autant plus marquant que son niveau le plus élevé se situe dans la population des 25-34 ans (49 %, soit une augmentation de 18pts), population au sein de laquelle les jeunes parents sont les plus présents donc les premiers concernés.
Malgré de bons résultats sur les items liés au médicament lui-même, l’image des entreprises du médicament reste mitigée : seule une petite majorité de Français (51 %) considère aujourd’hui qu’elles sont crédibles. L’attention portée aux patients à travers la prise en compte des risques d’effets secondaires des traitements, l’accompagnement tout au long de leur maladie et l’écoute sont des éléments sur lesquels les entreprises du médicament sont questionnées par une majorité des Français avec respectivement seulement 37 %, 36 % et 36 % d’opinions favorables sur ces sujets.
L’éthique et la transparence sont aussi des domaines sur lesquels les entreprises du médicament sont toujours très mal évaluées : 34 % seulement des Français pensent que les entreprises du médicament sont éthiques et 16 % qu’elles sont transparentes.
Toutefois, cette nouvelle vague de l’enquête annuelle du Leem se caractérise par une légère remontée du niveau de confiance des Français dans les entreprises du médicament (+ 2pts) à 49 % (55 % chez les patients chroniques) dans un contexte d’évolution positive favorable à tous les secteurs.
Le niveau de confiance dans les entreprises du médicament reste dans la moyenne derrière l’aéronautique (77 %) ou le numérique (58 %) mais devant d’autres secteurs comme le nucléaire (37 %), la grande distribution (36 %) ou la banque/assurance (34 %).
Aujourd’hui, près de 7 Français sur 10 aimeraient connaitre le niveau de risque qu’ils ont de développer des maladies par l’analyse de leur profil génétique.
Par ailleurs, en 2030, pour une nette majorité de Français, les progrès en santé viendront avant tout du médicament (immunothérapie, thérapie génique…) mais aussi des traitements permettant la régénération des cellules pour respectivement 63 % et 59 % des Français.
Le niveau de notoriété des Français concernant les innovations en matière de médicaments reste très faible : les médicaments d’immunothérapie et de thérapie génique ne sont connus précisément que par 1 Français sur 10 (mais avec de bons niveaux de confiance : environ 8/10).
Les Français s’interrogent aussi sur l’accès aux innovations. Celui-ci est considéré comme facile aujourd’hui par une courte majorité de Français (53 %) mais ils anticipent davantage de difficultés pour y accéder dans 5 ans : seuls 51 % considèrent en effet qu’il sera plus facile d’avoir accès aux médicaments les plus innovants.
Une facilité d’accès à l’innovation envisagée plus facilement par les moins de 35 ans et les cadres supérieurs, à l’inverse des 60 ans et plus, des retraités ou des personnes vivant en zone rurale. Cet écart peut laisser présager dans l’esprit des Français l’idée d’une médecine innovante réservée à certaines catégories de la population.
A noter que près de 7 Français sur 10 ont conscience que les contraintes administratives que doivent respecter les entreprises du médicament sont longues et ralentissent l’accès des malades aux nouveaux traitements. De même, ils estiment que la R&D des nouveaux médicaments coûte de plus en plus chère aux entreprises du médicament (67 %).
SOURCE LEEM 14 NOVEMBRE 2018
[1] Etude Ipsos pour le Leem, réalisée auprès de 1 000 personnes, interrogées par Internet entre le 28 août et le 5 septembre 2018 (échantillon âgé de 18 ans et plus, représentatif de la population nationale), et de 250 patients chroniques âgés de 18 ans et plus.