La conjoncture à mi-2008, souligne tout d’abord le Leem, montre une décélération de l’évolution du chiffre d’affaires du médicament remboursable en ville (+4% en année complète mobile) et une croissance légèrement soutenue du chiffre d’affaires du médicament à l’hôpital (due à l’innovation), ce qui, pour 2008, annonce une croissance du chiffre d’affaires France (ville + hôpital) entre 4 et 4,5% (dont 3% du CA ville remboursable).
En remboursement, l’assurance maladie souligne la modération de la croissance des remboursements depuis le 1er janvier des soins de ville +1,5%) et du médicament (-2,2%). Des évolutions qui tiennent compte de l’introduction de la franchise.
Dans ce contexte, le dépassement de l’Ondam se situerait entre 500 et 900 millions d’euros, c’est-à-dire très proche du «seuil d’alerte».
Plus globalement, la France reste le 1er pays producteur européen. Les médicaments d’origine chimique tendant à diminuer au profit de ceux issus des biotechnologies, domaine dans lequel « notre pays accuse un certain retard », encore masqué par notre production de vaccins et d’insuline. Quant aux génériques, ils sont encore produits pour moitié en France, mais pour combien de temps ?
Par ailleurs, les importations croissent 2 fois plus vite que les exportations. La balance commerciale, encore excédentaire (+6 milliards d’euros), connaît dès lors une érosion certaine.
Enfin, l’emploi. « Chaque segment de l’emploi doit faire l’objet d’une vigilance attentive », prévient le Leem. Les emplois de support « se déplacent vers les anciens pays de l’Est ou les pays émergents ». Les effectifs de la visite médicale « sont en régression sur un rythme plus rapide que prévu. Les entreprises du médicament ont mis en place des processus de formation permettant la reconversion des délégués médicaux vers de nouveaux métiers ».
Autre secteur touché, la recherche : « l’accroissement du nombre de chercheurs dépend, outre de l’organisation de la recherche publique et des partenariats entreprises/CNRS ou Inserm, du statut fiscal du chercheur et des conditions de son séjour en France ».
Dans ce contexte, souligne le Leem, « la politique du médicament ne peut se réduire à sa régulation économique ; l’industrie pharmaceutique ne peut se développer avec une régulation comptable de court terme, sous-estimant la compétition entre pays en termes de politiques industrielles et de recherche. Elle veut être force de propositions dans un partenariat renforcé avec l’Etat qui s’appuie sur des atouts français dans plusieurs spécialités ».
Seul le Sénat semble commencer à entendre ces propos