Une pépite de l’industrie pharmaceutique allemande sur deux niches thérapeutiques

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora le 27 novembre 2018 N° 15 - Page 0 - crédits iconographique Frantz Lecarpentier

Symbole du capitalisme rhénan, ce modèle économique familial, voire paternaliste, qui est ancrée dans les territoires et fait fi de la spéculation et des rendements de court terme, Schering AG a été pendant longtemps une des pépites de l’industrie pharmaceutique allemande. Spécialisé sur deux domaines thérapeutiques, il a fini par séduire une autre star d’Outre Rhin.

Berlin, le mur - Etat actuel

Schering AG est née à Berlin, en 1871. Les dirigeants de Schering AG ont d’ailleurs toujours mis un point d’honneur à ne pas quitter Berlin, y compris après la construction du mur, en 1961. L’entreprise est l’émanation d’une pharmacie créée vingt ans plus tôt dans la capitale allemande par Ernst Schering et baptisée : « Gruene Apotheke ».

Il faudra toutefois attendre 1890, soit un an après la mort de son fondateur pour que la « Chemische Fabrik auf Actien » commercialise son premier médicament indiqué dans le traitement de la goutte. Car Schering AG avait fait de la galvanoplastie son cœur de métier avant de se développer dans la fabrication de produits chimiques et agrochimiques.

La pharmacie était ainsi une branche mineure de la société. L’une de ses plus anciennes filiales – Schering and Glatz – avait néanmoins été créée aux Etats-Unis, dès 1876, pour distribuer les médicaments antidiphtériques de Schering AG.

Experts en synthèse de stéroïdes

Bien que reconnu comme le leader mondial de la production chimique innovante. Schering AG n’en a pas moins continué à développer son activité dans la santé. Dans les années trente, Schering AG s’est ainsi intéressée aux hormones féminines et a mené des travaux exploratoires sur les sulfamides, les produits de contraste et les hormones stéroïdiennes.

Les scientifiques de l'entreprise sont même devenus des experts en synthèse de stéroïdes. C’est cette expertise qui a permis à Schéring AG de développer des produits contraceptifs dans les années soixante. Après avoir mis sur le marché européen sa première pilule contraceptive, en 1961, Schering AG est devenu, en l’espace de dix ans, le leader mondial des contraceptifs hormonaux avec plus de la moitié des parts de marché. C’est encore ce savoir-faire qui a permis à Schering AG de lancer en 2002 sa pilule de quatrième génération :Yasmin

Premier traitement de la sclérose en plaques

Corrélativement, le laboratoire allemand a profité de son expertise dans les produits de contraste pour devenir également un acteur majeur de ce marché. Afin de conforter ce leadership et pour se renforcer dans la radio-pharmacie et le diagnostic, Schering AG n’a pas hésité non plus à acquérir diverses entreprises comme Diatide Incorporated, en 1999, ou encore Oris / Cis Bio, en 2001.

Outre ces deux domaines thérapeutiques, Schering AG a axé sa recherche et son développement sur les maladies graves et invalidantes. En 1993, a ainsi été lancé Bétaferon, le premier traitement de la sclérose en plaques qui sera à l’origine de plus de 10% des ventes du laboratoire.

Fort enfin d’anticancéreux reconnus tels que Fluadra®, indiqué dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique ou encore Andocur® pour le cancer de la prostate, Schéring AG s’est engagé dans la voie des biotechnologies en rachetant, en 2002, le produit d’Immunex : Leukine®. Un portefeuille ô combien séduisant pour un autre groupe allemand – Bayer – qui officialisera son mariage à la fin 2006. Mais cela est une autre histoire…

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