Les soins sont une activité technique et humaine complexe à laquelle est associé un risque important, parfois lourd de conséquences pour le patient. Connaitre et analyser les causes à l'origine d'un évènement indésirable est dès lors indispensable afin d'éviter qu'il ne se reproduise. C'est la raison pour laquelle chaque professionnel a l'obligation de déclarer la survenue d'un événement indésirable grave associés aux soins (EIGS). La HAS publie son premier rapport annuel sur les événements qui lui sont transmis. Ce rapport comporte des recommandations pour améliorer le fonctionnement du dispositif de déclaration et pour réduire certains risques.
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Tout patient ou résident est dans une attente de qualité et de sécurité des soins lors de sa prise en charge. Cette exigence légitime est en phase avec les motivations profondes des professionnels. Or les risques inhérents à l'activité de soins peuvent conduire à la survenue d'événements indésirables graves associés aux soins (EIGS), c'est-à -dire entraînant un déficit fonctionnel permanent pour le patient, la mise en jeu de son pronostic vital ou son décès. La déclaration par les professionnels de ces EIGS est essentielle : analyser les causes, comprendre l'enchainement de ce qui a conduit à la situation, permet de rechercher et de mettre en Â?uvre des actions concrètes pour éviter au maximum que cela ne se reproduise.Â
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Cette déclaration, obligatoire pour tout professionnel, s'effectue depuis mars 2017 sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables (signalement-sante.gouv.fr) [1]. Les déclarations complètes sont anonymisées et transmises par les agences régionales de santé (ARS) à la HAS qui a pour mission de publier un rapport annuel assorti de recommandations.
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Elle publie ce jour son rapport qui fait le constat du démarrage effectif du dispositif de déclarations : 1 870 EIGS ont été déclarés de mars à décembre 2017, ce qui témoigne d'un bon début de mobilisation Â? à amplifier Â? des professionnels et des organisations sanitaires et médico-sociales.Â
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Sur les 1 870 déclarations initiales d'EIGS par les professionnels, 288 déclarations complètes et anonymisées ont été transmises par les ARS à la HAS qui les a analysées. Ces 288 EIGS ont été déclarés principalement par les établissements de santé (80%), puis par les structures médico-sociales (17%) et enfin par la ville (3%). Les EIGS entrainant des décès ont été les plus déclarés (44%), suivis des EIGS dont les conséquences sont la mise en jeu du pronostic vital (37%) et la survenue d'un probable déficit fonctionnel permanent (19%).
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Pour cette première année d'analyse, la HAS dispose de trop peu de déclarations pour en tirer des enseignements et des conclusions généralisables. Toutefois, le travail effectué a permis de mettre en évidence des risques plus fréquemment déclarés :
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La HAS insiste sur la nécessité d'encourager l'ensemble des professionnels, où qu'ils exercent, à déclarer systématiquement les EIGS. Pour ce faire, le niveau de culture sécurité des professionnels et des institutions doit encore progresser. Le risque associé aux soins ne dépend pas de la seule compétence individuelle des soignants. Une prise de conscience chez tous les acteurs concernés est nécessaire afin de privilégier une culture non punitive de l'erreur en cas d'accident au profit d'une analyse approfondie des causes.Â
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Pour élaborer son prochain rapport, la HAS souhaite pouvoir s'appuyer sur des données plus nombreuses et de meilleure qualité. Objectif : formuler des préconisations au plus près de la réalité du terrain et confirmer les sujets pour lesquels il est urgent de mobiliser l'ensemble des acteurs (ministère, ANSM, ARS, sociétés savantes, professionnels�) autour de plans d'action.
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Source HAS 23/11/2018