« Avec cette édition 2019 de son Observatoire, la Mutualité Française montre que la réforme du « 100 % santé »[1] ne règle pas 100 % des restes à charge », explique Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française. « Contrairement à certaines idées reçues, l’Observatoire montre que les dépenses hospitalières sont loin d’être supportées à 100 % par la Sécurité sociale et qu’elles sont désormais le 1er poste de remboursements des mutuelles (24 % de leurs remboursements). Le rôle des mutuelles pour réduire les inégalités et la facture des Français, en particulier à l’hôpital, est déterminant et croissant, d’autant que la population qu’elles protègent est plus âgée que la moyenne. Cela illustre très concrètement ce que j’appelle l’impact social de nos organismes mutualistes ».
Les complémentaires santé jouent un rôle de plus en plus important dans la couverture des dépenses de santé, y compris hospitalières
Les dépenses de santé (y compris hospitalières) et les remboursements de la Sécurité sociale augmentent au même rythme. Les remboursements des complémentaires santé augmentent plus rapidement et permettent ainsi de contenir le reste à charge (RAC) final des Français.
Un reste à charge inégalement réparti
Le RAC sur l’ensemble des dépenses de santé, avant remboursement des mutuelles, est très inégalement supporté :
Le RAC hospitalier avant remboursement des mutuelles est encore plus inégalitaire :
o Les prix pratiqués pour la chirurgie de la cataracte en clinique privée varient de 232 € dans les Ardennes à 671 € à Paris, soit près de 3 fois plus.
o Les prix pratiqués pour la coloscopie en clinique privée varient de 118 € dans l’Ariège à 273 € dans le Rhône, soit 2,3 fois plus.
Être couvert par le statut d’Affection de Longue Durée (ALD) ne protège pas de RAC élevés en hospitalisation. Les patients en ALD hospitalisés ont un RAC (avant l’intervention de leur mutuelle) près de 2 fois supérieur aux non ALD.
Les mutuelles contribuent fortement à réduire les inégalités et la facture des Français
Sur le RAC laissé après intervention de la Sécurité sociale (652 € en moyenne), les mutuelles en remboursent en moyenne 468 €, soit 72 % de ce RAC. Le RAC final s’élève ainsi à 184 € sur l’ensemble des dépenses de santé.
Sur le RAC hospitalier laissé après intervention de la Sécurité sociale (396 € en moyenne), les mutuelles en remboursent en moyenne 90 %. Le RAC final s’élève ainsi à 40 €.
Autre enseignement de l’Observatoire 2019 : les dépenses à couvrir par les mutuelles sont plus élevées que celles des sociétés d’assurance et des institutions de prévoyance.
La population protégée par les mutuelles est en moyenne plus âgée (46 ans et 1 mois) que l’ensemble de la population française (41 ans et 3 mois). Ce facteur a un impact direct sur les dépenses remboursées par les mutuelles :
Le regard des Français sur l'hôpital : entre attachement et inquiétude
Dans la seconde partie de l’Observatoire, l’institut d’études Harris Interactive se penche sur la perception des Français de leur système de santé et de l’hôpital en particulier. La situation de l’hôpital apparaît aujourd’hui comme un enjeu de premier plan aux yeux des Français. D’abord parce que l’hôpital est considéré comme un pilier incontournable du système de santé. L’immense majorité des Français (92 %) confirme leur attachement à cette institution et seuls 20 % pensent que le pays pourrait fonctionner avec moins d‘hôpitaux.
Mais, au-delà de cet attachement, les Français jugent aujourd’hui que l’hôpital ne se porte pas bien. Quand ils en parlent de manière spontanée, ils évoquent avant tout le manque de personnel et des services d’urgences surchargés. Si à peine plus de la moitié d’entre eux estiment que les hôpitaux fonctionnent bien de manière générale (54 %), ils ne sont plus que 34 % à le penser en ce qui concerne les services d’urgences. D’où le fait qu’aujourd’hui, la réforme de l’hôpital apparaît aux yeux des Français comme le deuxième enjeu le plus important à traiter par le Gouvernement en matière de santé, juste derrière la question des déserts médicaux.
A noter : les Français confirment aussi dans cette étude que le vieillissement et le risque de dépendance, pour eux comme pour un proche, restent leur 1er facteur de préoccupation.
Télécharger l'Observatoire - Hôpital : des restes à charge inégalitaires (format PDF).
[1] Cette réforme devrait permettre, d’ici 2021, à chacun d'avoir accès à des équipements à reste à charge nul en optique, prothèses dentaire et auditive après l’intervention combinée de la Sécurité sociale et des complémentaires santé.