Réalisé par Odoxa pour MNH GROUP, la FHF et Orange Healthcare, le Xe « Baromètre Santé 360°» s'intéresse à la place du patient et à celle du médecin
Baromètre Santé 360 : la place de l’humain dans la santé
Par Rédaction - Théragora
Théragora - www.theragora.fr - Année 2018 - Théragora le 22 janvier 2018 N° 05 - Page 0
Le dixième volet « Baromètre Santé 360°» réalisé par Odoxa porte cette fois sur l'humain dans la santé. Le sondage s'intéresse à la place du patient, la place du médecin, l'avenir de l'humain dans la santé avec le développement des nouvelle technologies, de la démocratie sanitaire et des associations de patients.
Quelques chiffres du dixième "Baromètre Santé 360°" méritent d'être retenus. Plus de 9 patients sur 10 se disent satisfaits de leur dernière visite dans un établissement de santé, que ce soit sur la qualité des soins ou sur leur « expérience-patient » ou sur la relation avec les personnels. Plus de 9 Français sur 10 se déclarent en outre satisfaits de leur médecin, quel que soit son profil : homme ou femme, « jeune » ou moins jeune, en ville ou à l’hôpital, généraliste ou spécialiste.
Concernant la démocratie sanitaire, les français se disent séduit par ce concept encore peu connu, puisque 8 Français sur 10 pensent que cela peut améliorer la qualité de notre système de santé. Quant aux associations de patients, elles jouissent d’une bonne image auprès de 8 personnes sur 10 en France : Français, patients et proches.
Découvrez les 3 volets et le détail de ce sondage
La place du patient
S’agissant de la place actuelle du patient dans la santé, beaucoup de points se révèlent très positifs. Plus de 9 patients sur 10 sont satisfaits de leur dernière visite en établissement de santé et on enregistre un très haut niveau de satisfaction détaillée des patients quant à leur relation avec les divers interlocuteurs hospitaliers, en particulier s’ils sont soignants (77% à 92%). Surtout l’hôpital est « HUMAIN » : plus de 8 patients sur 10 estiment qu’ils ont été bien traités, écoutés, compris, or l’HUMAIN est justement le facteur clé n°1 de recommandation d’un établissement de santé.
Mais, des points de vigilance émergent s’agissant du dialogue, de la communication et des informations transmises aux patients. Pour les médecins, les informations données lors de l’hospitalisation ne sont ni bien comprises (77%), ni bien retenues et assimilées (80%) par les patients et souvent, le compte-rendu d’hospitalisation n’est pas remis au patient à sa sortie.
De même, l’information donnée sur les médicaments administrés est très perfectible : seulement 31% des médecins pensent que leurs patients sont correctement informés. Ils regrettent par ailleurs « trop » de transparence concernant les discussions sur l’état de santé du patient devant ses proches (parfois sans même le consulter préalablement) : cette pratique est encore trop fréquente. Enfin, la consultation constitue un autre axe d’amélioration : les médecins surestiment la diversité des sujets qui y sont abordés, et nombre de patients ainsi qu'une majorité de médecins critiquent le temps laissé au dialogue et à l’écoute.
La place du médecin
La relation patients-médecins est satisfaisante. Plus de 9 Français sur 10 se disent satisfaits de leur médecin. Une satisfaction stable quel que soit le profil du médecin. Etre soigné par un médecin-homme ou un médecin-femme indiffère totalement les Français : 71% refusent de choisir, et lorsqu’ils ont une préférence, celle-ci s’explique le plus souvent pour des raisons d’intimité de l’examen en question. Cela ne signifie pas que nul problème de laïcité n’existe, 45% des médecins dit avoir déjà vu un patient refuser un soignant en raison de son genre pour des motifs religieux, mais ces problèmes reposent en fait sur un nombre extrêmement limité de patients.
Le climat social est perfectible. Quelque 78% des médecins sont satisfaits de leur travail, 68% à 95% sont satisfaits de leurs relations avec leurs collègues, patients ou supérieurs éventuels, et ils sont même plus satisfaits que les Français du contenu de leur travail. Leur niveau de satisfaction est exceptionnel sur l’intérêt (94%) et l’utilité (96%) de leur travail. Inversement, ils sont plus critiques que les Français sur la reconnaissance de leur travail (60% de mécontentement) et leurs perspectives d’évolution (61%). Enfin, ils se singularisent par un flagrant manque de temps pour accomplir leur travail (72%) et de pauses (60%) et donc, par un niveau de stress professionnel supérieur à celui des Français.
Avenir de l’humain dans la santé
Le développement des nouvelles technologies est le premier levier permettant de laisser une plus grande place à l’humain dans la santé et au dialogue soignants/patients. A l’exception des robots avec lesquels 6 Français sur 10 ne seraient pas prêts à interagir, la quasi-totalité des outils connectés de santé testés dans l’étude sont perçus par les Français et les patients comme permettant « d’apporter plus d’humanité ». Il reste à en convaincre les médecins qui sont une majorité (55%) à estimer au contraire que les nouvelles technologies détérioreront les relations en limitant encore les contacts humains.
Le second levier pour l’avenir est l’accentuation de la démarche de démocratie sanitaire et le développement des relations avec les associations de patients. La démocratie sanitaire est méconnue par les Français, mais une fois qu’on leur explique de quoi il en retourne, 8 Français sur 10 pensent que c’est une démarche qui peut améliorer la qualité de notre système de santé. Réciproquement, les associations de patients gagneraient à se faire davantage connaître du grand public car elles jouissent d’une bonne image tant auprès des Français, que des patients et de leurs proches.
« La place de l’humain dans la santé est un sujet-clé pour les patients et les soignants. De ce point de vue, la situation présente recèle de nombreux aspects très satisfaisants : la satisfaction des patients à l’égard de leurs établissements de santé et de leurs médecins et soignants est tout à fait remarquable, non seulement s’agissant des soins mais aussi de l’humanité avec laquelle ils sont traités.
Il existe toutefois de nombreux points d’améliorations s’agissant du dialogue et de la communication des médecins entre eux et à l’égard des patients ; la faute à un manque de temps problématique pour échanger avec les patients et les informer.
Si l’on veut améliorer les choses sur ce plan, à l’exception des robots, le digital et les nouvelles technologies apparaissent presque systématiquement comme des vecteurs perçus comme permettant de répondre au problème de temps et de dialogue et d’accorder plus de place à l’humain dans la santé.
Un autre terrain est aussi à investir : la démocratie sanitaire et la place des associations de patients sont des sujets encore mal connus. S’ils l’étaient davantage, les patients comme les soignants pensent que cela permettrait d’améliorer le niveau de dialogue et d’information entre les acteurs. »
