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Le programme des deux candidats à la magistrature suprême concernant l'hôpital se résume en un principe : revaloriser les salaires et les conditions de travail des soignants, notamment infirmières et aides soignants, pour les attirer vers les établissements d'hospitalisation publics. Emmanuel Macron, au cours du débat de mercredi soir,  de mettre en exergue les résultats du « Ségur de la Santé » qui leur a accordé une revalorisation salariale de 183 euros par mois, et le Président actuel d'affirmer qu'il faut continuer à investir; Marine Le Pen de proposer un investissement de 20 milliards d'euros sur cinq ans, la moitié pour les rémunérations des personnels de santé, l'autre pour moderniser l'équipement médical. Bien évidemment, on ne saurait minimiser l'importance de ces annonces et des bienfaits qu'elles pourraient apporter au confort des soignants et à leur qualité de vie.
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Mais les graves difficultés que connait l'hôpital et la crise du système hospitalier ne sauraient se limiter à ces avantages, aussi essentiels soient-ils. La crise de l'hôpital ne se résout pas à la seule question des rémunérations, voire de la  qualité de vie des soignants. La crise des vocations n'est pas simplement liée aux salaires et aux avantages sociaux. Le problème du pouvoir médical et de  l'organisation de l'hôpital sont aussi à mettre en exergue ; la pandémie et le Covid-19 ont mis au grand jour les failles d'un système longtemps bridé par des décisions administratives, des décisions qui ne relevaient pas toujours des médecins et qui ont opposé parfois durement le médical et l'administratif.. Le monde de l'hôpital n'est pas opposé à des réformes et à des propositions qui iraient dans ce sens et qui devraient donc faire partie intégrantes des programmes à l'occasion d'une élection à la magistrature suprême.
Les deux candidats ont fustigé la suppression des lits hospitaliers depuis vingt ans et plus. Une « habitude » qui se poursuit aujourd'hui. Il n'empêche que ni l'un ni l'autre n'ont dévoilé leurs projets pour y mettre fin et surtout pour financer une politique nouvelle et ambitieuse de  l'hôpital qui demande des moyens, qui restent incertains pour ne pas dire inconnus.
C'est donc toute l'organisation de l'hôpital qui doit être mise à plat et c'est toute une organisation nouvelle de l'hôpital qui demande réflexion, propositions et réformes. Emmanuel Macron et Marine Le Pen n'auraient pas dû esquiver ce chapitre déterminant non seulement pour l'hôpital mais aussi pour la Santé, et le pays. Une occasion ratée. Â