L'ancien ministre libéré de son bracelet électronique

L’affaire Cahuzac reste un scandale qui jette le discrédit sur l’ensemble du monde politique

Par Jacques Degain -  Journaliste

Théragora - www.theragora.fr - Théragora 22 septembre 2020 N° 37 - Page 0 - crédits iconographique Phovoir

Si c’est une bonne nouvelle pour l’ancien  ministre de budget, il n’est pas certain que ce le soit pour l’ensemble de la classe politique. Car délivrer Jérôme Cahuzac  du bracelet électronique qui permettait de « le contrôler », peut choquer au-delà des commentateurs, bien timides en l’occurrence. Le monde politique restera longtemps marqué par ce scandale dont paradoxalement le premier responsable ne s’en sort pas trop  mal.    

 

  

Le citoyen s’était déjà ému de la clémence du verdict de 2018, qui avait abaissé à deux ans la peine de prison  ferme (contre trois ans) prononcée en première instance contre Jérôme Cahuzac. Ce qui évitait ainsi à l’ancien ministre du budget d’être incarcéré ce qu’il redoutait avant tout. D’où le bracelet électronique porté par l’ancien ministre et dont il est délivré aujourd’hui par l’arrêt de la Cour d’appel de Bastia...

Et pourtant les faits révélés, et avoués, étaient forts et les accusations rudes : le ministre a été reconnu coupable d'avoir dissimulé des comptes bancaires sur l'île de Man, à Singapour ou encore en Suisse. Il est également cité dans l'affaire des « Panama Papers ». On le soupçonnait aussi d'avoir caché son patrimoine, estimé à au moins à 3,5 millions d'euros. Et donc de fraude fiscale…Superbe quand même pour un ministre du budget. Et on ne parle pas de l’outrage du ministre vis-à-vis des députés de la Nation et surtout du Président de la République, François Hollande, à qui il avait juré qu’il était innocent…

Jérôme Cahuzac n’en était pas à son  ballon d’essai.  Beaucoup se souviennent des relations bien ambigües, bien troubles et le mot est faible, qu’il entretenait avec certains laboratoires pharmaceutiques lorsqu’il était conseiller du ministre de la santé Claude Evin ; et de certaines valises…  

 

Les justifications tortueuses du juge

Tout serait-il oublié ? On serait malheureusement tenté de le croire à la lecture de l’arrêt de La Cour d’Appel de Bastia libérant l’ancien ministre de son bracelet électronique.

Le juge souhaitant se justifier a cru bon de préciser que Jérôme Cahuzac avait réglé ses amendes, une peccadille pour lui, et exprimé de profonds regrets…  Ben voyons. Tout est donc parfait. Le même juge, qui ne fait pas dans la nuance, a même salué l’engagement (sic) du médecin,  lors de la crise sanitaire,  à l’hôpital de Bonifacio,  «  alors qu’il n’était pas soumis à une obligation de travail et aurait pu se contenter des retraites qu’il perçoit »…Le brave homme… N’en jetez plus.

On se souvient  qu’un médecin, le Dr Choux, a saisi l’Ordre des médecins pour demander l’interdiction d’exercer de Jérôme Cahuzac qui ne pourrait pratiquer la médecine avec un casier judiciaire, ainsi que le précise le bulletin officiel du ministère de la justice de 2013. Le verdict de l’Ordre n’est pas encore prononcé alors que la procédure dure depuis plusieurs années. Mais nul ne doute que cette juridiction peu pressée d’étudier cette plainte n’ira pas à l’encontre de la décision de la Cour d’Appel de Bastia, et permettra à Jérôme Cahuzac de continuer à exercer, s’il le souhaite. L'affaire n’en sera pas moins intéressante à suivre et à commenter…

S’il faut reconnaitre l’habilité de l’ancien ministre qui tombé au plus bas il y a quelques années et qui a su manœuvrer avec on ne sait quels partenaires, pour renaître et être salué par un  juge de l’application  des peines,  il n’en reste pas moins vrai que cette affaire n’est pas à l’honneur d’un monde politique et judicaire qui porteront longtemps cette tache. D’autant que cette mansuétude de la Cour d’appel de Bastia est difficile à comprendre.

 Il est vrai que M, Dupond- Moretti, a été l’avocat de Jérôme Cahuzac. Et certains ne manquent pas de poser  et de se poser certaines questions. Rassurons-les : on ne saurait confondre l’avocat et le ministre.Quoique...

 

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