Industrie - Recherche sur le médicament

L’Etat doit s’investir davantage

Par Jacques Busseau -  Journaliste

Théragora - www.theragora.fr - Année 2001 - Visite Actuelle N° 67 - Page 14

Un rapport rédigé conjointement par l’Académie des sciences et l’Académie nationale de pharmacie fait le point sur la position de la France dans le domaine “hautement compétitif” du médicament. Conclusion : l’Etat doit davantage stimuler la recher-che et l’innovation, notamment à travers une meilleure formation…

 

 

 

L’industrie pharmaceutique, on le sait, fait partie d’un secteur très concurrentiel où les réglementations se font de plus en plus contraignantes, rendant la mise au point d’une spécialité de plus en plus coûteuse. Dans ce domaine, on voit désormais des investissements financiers dépasser régulièrement le milliard de francs. D’où cette réaction à fusionner pour former des multinationales géantes et réaliser d’éventuelles économies d’échelle.

 

L’industrie française atomisée

Dans ce contexte, notre industrie pharmaceutique continue de souffrir d’une évidente “atomisation”. Le rapport appelle d’ailleurs à la constitution de “grands ensembles capables d’investir dans une recherche longue et coûteuse”. Il enregistre néanmoins quelques regroupements prometteurs depuis plus d’un an tout en préconisant de “rester attentif au devenir des centres de gravité de ces nouvelles structures”.

Pour ce qui est par ailleurs de la “dimension scientifique et technique”, qui connaît des mutations encore plus importantes (à travers le développement de la génomique et autres procédés de synthèse combinatoire !), le rapport constate le recul conséquent de notre pays (du 2e au 8e rang mondial) dans la découverte de nouveaux médicaments et s’interroge sur nos systèmes de formation.
L’un des tout premiers constats en ce domaine est “un certain abandon chez les médecins et les pharmaciens des carrières orientées vers la recherche au bénéfice, notamment, de l’officine et des laboratoires d’analyse”. Dès lors, ce sont plutôt les diplômés des facultés des sciences ou des écoles d’ingénieurs qui investissent cette recherche pharmaceutique. Pour autant, leur formation ne correspond pas toujours aux besoins…

 

Pour une meilleure coordination du secteur public

Il importe donc de “restaurer une véritable culture du médicament en faisant émerger des compétences nouvelles destinées aux futures spécialités”. Et à cet égard, il convient certainement de regrouper nos forces de formation dans une dizaine de facultés de pharmacie (aujourd’hui au nombre de 24), tout en créant dans 4 ou 5 d’entre elles “une filière d’excellence, appelée Recherche sur le médicament, qui accueillerait un nombre limité d’étudiants de valeur et dispenserait un enseignement tourné vers une culture du médicament mettant l’accent sur l’innovation”.

Parallèlement, il est urgent, note encore le rapport des deux Académies, de mettre en place “une coordination entre les principales unités des organismes publics de recherche et les universités”, notamment la formation d’un “réseau coopératif composé de laboratoires issus de l’INSERM, du CNRS, du CEA, de l’INRA et de l’Université”.

Mais il importe également “d’effectuer un examen approfondi de la R&D des différentes firmes pharmaceutiques, de manière à éviter les doublons inutiles, réduire le nombre de médicaments pour certaines pathologies et réévaluer l’efficacité d’entre eux”.

Par ailleurs, il faut tout autant favoriser l’émergence de nouvelles entreprises de biotechnologies et de technologies pharmaceutiques “en incitant les chercheurs du secteur public à les créer, en priorité au sein des universités”. La loi sur l’innovation devrait jouer un rôle bénéfique sur ce point.

 

En conclusion, le Rapport recommande à l’Etat “d’afficher une politique volontariste pour stimuler la recherche et l’innovation dans le domaine du médicament” et ce à travers deux grandes solutions possibles : la création d’un “Conseil de la recherche thérapeutique” comprenant des représentants des secteurs public et privé, des cliniciens et des représentants des malades, qui définirait les thèmes prioritaires en recherche innovatrice ; la création d’une “mission à budget propre dans laquelle s’inscriraient les unités réellement impliquées dans la recherche des nouveaux médicaments”.

Quelle que soit la solution choisie, on croit comprendre qu’il faut désormais faire vite…

 

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