Archives - En 2001 la Mutualité présente un plan d'action Médicament

La Mutualité lance son “Plan Médicament”

Par Jacques Busseau -  Journaliste

Théragora - www.theragora.fr - Année 2001 - Visite Actuelle N° 71 - Page 17 - crédits iconographique DR

Mi-mars, en même temps que sa campagne de communication sur le bon usage du médicament, la Mutualité a présenté son plan d’action “Médicament”.
En quatre points : création d’un Observatoire du médicament, développement des génériques, bon usage du médicament et meilleur accompagnement de l’automédication.

 

 

Un médicament utile au bon moment, c’est plus efficace et plus sûr. Si on s’y mettait !” et “Chacun mérite les meilleurs soins quels que soient son âge et sa santé. Ça vous choque ?”

En deux annonces développées dans la presse quotidienne, régionale et nationale, en avril dernier, puis à l’automne prochain, la Mutualité entend, d’une part, inciter une modification du comportement de chacun, notamment dans le respect de la prescription et le recours aux médicaments génériques. Il faut dire que le médicament représente chaque année 18 milliards de francs de remboursements pour les mutuelles (+11,2% en 2000), soit 32% des prestations quand dans le même temps ce poste ne représente que 16% des dépenses d’assurance maladie (!). L’organisme entend d’autre part défendre l’égalité de traitement en matière d’accès aux soins à travers la non-sélection en fonction de l’âge ou de l’état de santé, condamnant ainsi par avance l’arrivée annoncée des sociétés d’assurances dans le monde de la santé.

 

Intervenir sur la politique du médicament

Les priorités définies en parallèle par les directeurs de groupements mutualistes et regroupées sous forme de “Plan d’action” ne sont guère éloignées des thèmes développés dans cette campagne de communication.

Elles se présentent en quatre grands axes avec, en tout premier lieu, la création d’un Observatoire du médicament chargé de “fournir aux groupements mutualistes un système d’information fiable et permanent sur le médicament -à travers analyses stratégiques et prospectives- afin de les aider à définir leur politique de gestion du risque, mais aussi permettre à la Mutualité d’intervenir sur la politique générale du médicament”. Cet Observatoire s’appuiera sur une “cellule de veille stratégique” (lieu d’alerte et de partage de l’information) et sur une “cellule d’analyses” médico-économiques à partir desquelles sera édité chaque année un dépliant de poche comportant les chiffres clés du marché pharmaceutique.

Deuxième priorité, “assurer le bon usage des médicaments”. En réduisant d’un quart le mésusage, déclare la Mutualité, on pourrait “éviter chaque année 10 000 hospitalisations et près de 100 000 journées d’hospitalisation”. L’organisme entend donc pouvoir “proposer de nouveaux dispositifs pour mieux maîtriser l’usage des médicaments”. Dans cette optique, des experts seront appelés à mettre en forme des kits “stratégies de soins”, pathologie par pathologie, à commencer par l’angine (une meilleure maîtrise de la prescription d’antibiotiques devrait permettre d’économiser 400 millions de francs par an) et la maladie veineuse (notamment à l’attention des médecins du travail).

 

Inculquer le réflexe DCI

Face au marché du générique qui a “encore du mal à se développer”, la Mutualité entend par ailleurs favoriser la prescription en DCI et ce de deux façons : campagnes de sensibilisation auprès des médecins, des pharmaciens et des patients ; expérimentations, en particulier dans les pharmacies mutualistes, avec élaboration d’outils d’aide à la prescription et à la délivrance, programme de formation pour les médecins et les pharmaciens, référencement d’une liste de médicaments pour chaque DCI.

Parallèlement, la Mutualité française réagit contre l’automédication “sauvage” qui touche directement la sécurité des consommateurs (10% des maladies iatrogènes seraient liées à l’utilisation de médicaments sans ordonnance) en proposant de nouveaux services à ses adhérents en s’appuyant notamment sur le réseau des pharmacies mutualistes. Il existe des médicaments “réellement adaptés à une utilisation sans médecin, note l’organisme complémentaire, mais il faut que la bonne automédication soit fléchée et séparée des vieux médicaments ayant été déremboursés”.

Quels peuvent être les effets d’un tel “Plan d’action” ? S’ils devaient exister, ils seraient probablement rapides. Mais il faut considérer que certaines dispositions (Observatoire et génériques) ont déjà été mises en place par les pouvoirs publics ou l’industrie, sans conséquences marquantes. Quant aux actions lancées à partir des pharmacies mutualistes, elles risquent d’être limitées : on n’en compte pas plus d’une soixantaine aujourd’hui sur l’ensemble du territoire…

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