Agnès Buzyn se lance dans la bataille des municipales à Paris

La Santé sacrifiée sur l’autel de la «Macronie» ?

Par Jacques Degain -  Journaliste

Théragora - www.theragora.fr - Page 0 - crédits iconographique Frantz Lecarpentier

La décision d’Agnès Buzyn de se lancer dans « la bataille » et la conquête de la mairie de Paris a pris au dépourvu bien des professionnels de santé et le monde de l’hôpital. D’autant que la ministre de la santé, qui quitte donc son poste, avait quelques jours plus tôt écarté fermement cette éventualité. Mais le Président de la République, très inquiet des répercussions de l’affaire Griveaux, a su se montrer très persuasif. Au nom peut-être de l’intérêt supérieur de la « Macronie »

 

 

 

« Gare au retour de bâton… » mettait en garde sur une chaine d’info un commentateur politique. Il est vrai que l’annonce dimanche de la candidature de la Ministre de la santé, Agnès Buzyn, à la mairie de Paris, à la tête de la liste LREM, a été vécue par beaucoup comme une manœuvre politicienne destinée à éteindre surtout l’incendie Griveaux et à tenter de sauver une majorité présidentielle tétanisée. L’intervention  directe du Président de la République a accentué cette impression. Enfin, le fait qu’Agnès Buzyn, quarante huit heures plus tôt -certes avant la démission de Benjamin Griveaux-  ait assuré qu’il n’était pas question pour elle de se lancer dans la bataille de municipales à Paris et de quitter ses dossiers ministériels, a ajouté à cette pagaille et a été du pain béni pour ses concurrents. Qui ne se privent pas de le faire savoir.

 

« Une grave faute politique »

Un proche d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, directeur de campagne de la maire sortante, affirme  ainsi que « cet abandon de poste montre que l’intérêt de la LREM prime sur l’intérêt national ; c’est une grave faute politique ». On n’est pas en reste chez les Républicains de Rachida Dati et les écologistes de David Belliard.

Chez Cédric Villani, ancien LREM,  on critique un choix qui « fragilise l’exécutif en pleine crise sanitaire ». Même s’il est vrai que le candidat dissident pourrait adopter une attitude plus conciliante qu’avec Benjamin Griveaux qu’il jugeait sévèrement. 

C’est dire la tâche qui attend Agnès Buzyn. « Elle va renverser la table, et gagner » veulent croire et répètent à l’envi les responsables du parti présidentiel, qui prudemment n’ont pas voulu eux-mêmes relever le défi d’une candidature à Paris et prendre la suite de Benjamin Griveaux. 

« Agnès Buzyn, écrit Cécile Cornudet dans ‘Les Echos’  sera donc le visage de la contre-attaque. Une femme, Villani-compatible, acceptable dans l'Ouest et l'Est de la capitale, aussi populaire que Griveaux l'était peu, pour tenter de bousculer le jeu à Paris ou du moins de limiter la casse ».

 

Une succession difficile pour le Dr Véran,

Il n’empêche que la candidate à la Mairie de Paris quitte son ministère au plus mauvais moment et laisse des dossiers où les problèmes sont légion. On se rappellera et certains lui rappelleront ses propos quelque peu alarmistes sur une « potentielle propagation » du coronavirus en France. « Il nous faut préparer notre système de santé à faire face à une éventuelle diffusion pandémique du virus, à une circulation du virus sur le territoire national » prévenait-elle à France Info. Dure tache pour son successeur …

Celui-ci, le Dr Olivier Véran, ancien collaborateur de Marisol Touraine ministre socialiste de la santé sous François Hollande, connait certes le monde de la santé mais il ne doit pas compter sur un délai de grâce. Peu apprécié du monde médical libéral qu’il n’a pas épargné, il n’est pas très populaire non plus dans le monde hospitalier. Les premières réactions des urgentistes sont éloquentes à cet égard. Médecins et personnels soignants se souviennent qu’il a défendu le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale qui a rogné le budget hospitalier pour 2020. Il rêvait dit-on du ministère de la santé en 2017. Il est aujourd’hui aux manettes et il sera observé de près sur les trois dossiers principaux qu’il aura à gérer : la crise de l’hôpital qui ne cesse de s’amplifier ; la gestion du coronavirus qui inquiète, et le débat parlementaire sur les retraites qui s’annonce agité et qui est essentiel pour le gouvernement.        

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