Sondage Harris Interactive pour LIVI

Les Français et la téléconsultation, suite de l'enquête Harris

- Théragora le 11 février 2020 N° 30 - Page 0

 

Les Français sont-ils bien informés sur la téléconsultation et ses enjeux ? Envisagent ils d'y avoir recours ? Sous quelles conditions ?




Dans le cadre du développement des pratiques de télémédecine en France, la téléconsultation médicale est aujourd'hui une pratique encouragée par les pouvoirs publics. Après une première étude en 2019, Livi a sollicité Harris Interactive afin de réaliser une seconde vague d'enquête de son baromètre visant à mieux comprendre la perception qu'ont les Français de cette pratique en plein essor.
 
Un an plus tard, comment a évolué la perception de la téléconsultation ? Les Français la connaissent-ils mieux qu'auparavant ? Ont-ils davantage l'intention d'y avoir recours ? Quels freins restent à lever la concernant ?

 

Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?

 

Une connaissance de la téléconsultation qui, sans être parfaite, s'améliore chez les Français

  • Depuis janvier 2019, la consultation médicale est davantage présente à l'esprit des Français, et plus de 9 sur 10 d'entre eux (92%, +6 points) déclarent en avoir déjà entendu parler. Surtout, on note cette année une nette progression de la connaissance de la pratique, 68%, (+9 points) affirmant percevoir précisément ce qu'est la téléconsultation. Elle revêt ainsi des contours de plus en plus nets, notamment chez les Français les plus âgés (73%) ou chez les cadres (74%). Spontanément, les Français donnent de la téléconsultation la définition d'une consultation à distance, qui permet d'obtenir un diagnostic rapide, et en soulignent la praticité. Ils évoquent également des avantages qui dépassent leur usage personnel et font de la téléconsultation une ressource collective pour les lieux où les médecins manquent, comme les déserts médicaux.
 
  • Si la notoriété de la téléconsultation progresse, tout n'est cependant pas encore acquis. La majorité des Français (54%) se sent toujours globalement mal informée à son sujet, une méconnaissance qui, néanmoins, recule par rapport à l'an dernier (-8 points). Dans le détail, la connaissance de ses caractéristiques progresse également, sans être pour autant complète. Il est de plus en plus évident pour les Français que les téléconsultations sont réalisées par des médecins diplômés et agréés par l'Ordre des Médecins (89%, +5 points), permettent d'obtenir une ordonnance (76%, +6 points), qu'elles sont remboursables par la Sécurité sociale (78%, +5 points) et qu'en cela, elles sont un mode de consultation soutenu par l'Etat (74%, stable). La rapidité de la téléconsultation, qui permet d'obtenir et de réaliser un rendez-vous en quelques minutes est également largement reconnue (76%, +7 points).
 
  • Cependant, certains points laissent toujours les Français dubitatifs, notamment en ce qui concerne les modalités concrètes de la téléconsultation : 61% pensent savoir qu'elle est réalisée au même tarif qu'une consultation classique (stable) et 54% (+3 points) seulement estiment qu'elle permet d'obtenir un rendez-vous à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. Deux indicateurs qui sont non seulement parmi les plus bas, mais également qui progressent le moins, signe qu'il s'agit encore de points sensibles. Surtout, on compte toujours une minorité de Français (42%) pour soutenir le fait qu'une téléconsultation peut avoir la même valeur qu'une téléconsultation classique. Malgré un net progrès sur le sujet (+6 points), la téléconsultation doit encore convaincre.

 

Un développement encouragé, notamment pour fluidifier le système de santé

  • De plus en plus, les Français se déclarent favorables au développement de la téléconsultation en France (68%, +5 points). Elle est soutenue particulièrement par les plus jeunes (78% chez les moins de 35 ans), les Français les plus aisés (73%) et ceux habitant en région parisienne (75%).
 
  • Le progrès de ce soutien s'accompagne du sentiment, toujours plus fort, que la téléconsultation est pleine de promesses pour pallier certaines difficultés du système de santé actuellement en place et améliorer son fonctionnement (63%, +3 points). Elle est jugée particulièrement convaincante pour renforcer à l'avenir un accès plus facile aux médecins (83%), en permettant de désengorger les services d'urgence (77%, + 5 points) et en luttant contre les déserts médicaux (78%, +5 points).  Alors que l'an dernier, les habitants de zone rurale se montraient particulièrement sceptiques sur ce point (65%, soit 8 points de moins que la moyenne des Français), leur confiance en la téléconsultation s'est renforcée (74%, + 9 points) et l'écart avec la perception moyenne des Français s'est réduit. La bonne image et la crédibilité de la téléconsultation semblent ainsi se confirmer et se développer au sein de la population.

 

Pour encourager le recours à la téléconsultation, encore des barrières à lever et le remboursement au cœur des enjeux

  • La notoriété, la connaissance et l'image de la téléconsultation ayant progressé, la possibilité d'y recourir a également fait du chemin dans l'esprit des Français. 58% d'entre eux déclarent aujourd'hui qu'ils pourraient y recourir (+6 points), principalement les plus jeunes (69%), les Français les plus aisés (67%), les habitants de région parisienne (66%), c'est-à-dire les personnes déjà plus favorables que la moyenne au développement de la téléconsultation, mais également les parents (66%) ou les Français qui ont l'habitude de changer de médecin (75%). Seuls les Français les plus âgés (52% contre 42% de l'ensemble) se montrent majoritairement plus réticents.
 
  • Dans les faits, la multiplicité des occasions de recours à la téléconsultation convainc davantage les Français. Renouveler une ordonnance médicale apparaît ainsi comme la raison la plus pertinente pour téléconsulter (78%, +7 points), de même que l'obtention d'un conseil médical (77%, +5 points). La téléconsultation, comme l'an dernier, est également facilement envisagée lorsque les Français sont loin de leur domicile (en vacances, en déplacement, à l'étranger ; 74%, + 7 points), ou, à l'inverse, quand c'est le médecin traitant qui n'est pas disponible (71%, +5 points). Dans l'ensemble, on note que les téléconsultations les plus envisagées sont également des situations où le problème semble non grave (70%, +4 points). Pour la majorité, la téléconsultation est également envisagée pour les situations d'urgence (64%, +4 points), comme une manière d'obtenir le plus rapidement un échange avec un médecin. A l'inverse, des situations comme le fait d'avoir un enfant malade (42% pourraient envisager d'y avoir recours), ou les problèmes qui semblent graves (28%, -3 points) n'apparaissent pas comme propices à la téléconsultation et impliqueront davantage une consultation classique.
 
  • Il y a ainsi près de 9 Français sur 10 qui pourraient envisager un recours à la téléconsultation (88%, + 3 points) dans au moins l'un des cas de figure testés, et plus encore chez les plus jeunes, les Français issus de région parisienne, ou les parents. Mais dans l'absolu, mis face au choix entre la téléconsultation et la consultation physique, en l'absence de leur médecin traitant, la majorité des Français (57%) choisiraient de consulter un autre médecin généraliste à son cabinet, dans une consultation physique. La téléconsultation n'est préférée véritablement que par 13% des Français (17% chez les 35-49 ans). Une proportion non négligeable (30%) d'entre eux ne définissent pas de préférence et se montrent ouverts tant à la téléconsultation qu'à la consultation physique et se réservent le choix d'arbitrer.
 
  • Parmi les principaux leviers permettant d'encourager les Français à téléconsulter, on trouve en premier lieu la perspective de gagner du temps (prise en charge immédiate, pas de temps de trajet, pas d'attente en salle d'attente, etc. ; 33%) et la possibilité de consulter sans avoir à se déplacer (30%), deux opportunités qui intéressent particulièrement les plus jeunes et les cadres ou professions libérales. La rapidité d'échange, parce qu'il devient possible de se rassurer rapidement sur des questions de santé (27%, et jusqu'à 37% chez les 65 ans et plus) ou parce qu'il devient plus simple de prendre un rendez-vous dans des délais brefs (24%), sont également appréciées, au même titre que l'extension des horaires de consultation (26%). Seuls 19% des Français ne s'estiment ainsi sensibles à aucun des arguments en faveur de la téléconsultation (25% chez les 50 ans et plus).
 
  • Les freins à lever restent néanmoins présents, en premier lieu et toujours majeur, l'impossibilité de se faire ausculter par le médecin, citée par 50% des Français. Beaucoup font largement part de leur besoin d'avoir un contact direct avec leur praticien (36%) et de la crainte d'être moins bien pris en charge qu'avec une consultation classique (30%). On note que si les freins techniques (maîtrise des outils numériques, 11% ; validité de l'ordonnance, 8%) restent faibles, la démocratisation de la téléconsultation et donc des entreprises liées à la téléconsultation entraîne un besoin de réassurance chez les Français, dont certains craignent de se faire escroquer par un service ou une application qui n'est pas fiable (22%, + 6 points quand la plupart des indicateurs sont stables). Alors que le fait de ne pas choisir le médecin reste un enjeu non négligeable pour les Français (19%, - 3 points), le fait que le médecin soit éloigné géographiquement (dans une autre région par exemple) compte peu pour les Français (7%).
 
  • Si des freins intrinsèques à la téléconsultation existent et subsistent, un autre élément s'avère pourtant de très grande importance pour encourager le recours à la téléconsultation : la possibilité de remboursement par la Sécurité sociale. Alors que l'on recense de nombreux cas de figure où les Français pourraient envisager de recourir à la téléconsultation telle qu'elle est définie aujourd'hui, l'hypothèse de la fin de son remboursement ferait drastiquement chuter son potentiel. Les Français ne sont plus que 41% à l'envisager pour les situations d'urgence (64% avec remboursement), 40% lorsqu'ils sont en déplacement (contre 74%) ou encore 34% en cas d'indisponibilité du médecin traitant (contre 71%). L'obtention d'un conseil médical (perte de potentiel de 46 points), le renouvellement d'ordonnance (-44 points) ou le problème de santé peu grave (-41 points), c'est-à-dire, les situations de santé peu urgentes ou peu contraignantes, alors même qu'elles sont les premières raisons d'avoir recours à la téléconsultation en temps normal, apparaissent comme dispensables si le remboursement n'est plus garanti. Le remboursement dans les mêmes conditions qu'une consultation classique est ainsi essentiel pour garantir un recours à la téléconsultation efficace pour les patients et pour le système de santé, permettant de réserver les consultations physiques à des cas d'urgences ou de problèmes graves.
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Téléchargez le rapport 

Enquête réalisée en ligne du 7 au 9 janvier 2020. Échantillon de 1 013 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).

 

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