11 syndicats d'étudiants en santé déçus par le rapport sur la suppression de la PACES et du Numérus Clausus 

PACES et Numérus Clausus, les syndicat d'étudiants constatent un manque d'ambition

- Théragora le 19 décembre 2018/FL N° 16 - Page 0

ENTENDU.E.S MAIS PAS ECOUTE.E.S : NOUS NE SAURONS NOUS SATISFAIRE D’UNE DEMI-MESURE 

11 syndicats d'étudiants en santé réagissent

 

 

Le 18 décembre a été publié le rapport sur la suppression du Numerus Clausus et de la PACES de Jean-Paul Saint André. Ce rapport, censé présenter une refonte totale du premier cycle des études de santé, s’avère décevant de part son manque total d’ambition. 

 

Pourtant, les constats semblaient unanimes : la population vieillit, les inégalités sociales sont prégnantes, la démographie des professionnels de santé est inadaptée et le virage ambulatoire du système de santé se fait encore attendre. Les acteurs avaient à coeur de remettre le patient au centre de ce système qu’on jugeait déshumanisé et sous tension. MaSanté2022 ou encore le rapport Action Publique 2022 venait parapher cette volonté de réformer un système vieillissant, volonté renforcée par les annonces du Président de la République. 

Le rapport “Adapter les formations aux enjeux du système de santé”, sorti à cette occasion, l’explicite en introduction : “les formations constituent l’un des éléments centraux de la qualité de notre système de santé et de l’efficacité de ses professionnels”. Ce rapport propose une vision transformante des formations de santé à laquelle nous adhérons dans les principes suivants : créer une culture commune pour tou.te.s les étudiant.e.s en santé, simplifier l’orientation et le recrutement des étudiant.e.s à travers des licences regroupant les filières de santé. Il rappelle également l’importance des passerelles entre les filières. 

Le rapport rendu hier ne reprend en rien l’esprit de ce texte, ni les propositions des associations étudiantes. Plusieurs zones d’ombre du rapport marquent l’absence d’un réel changement de paradigme et d’ambition, pour ce qui aurait dû être une révolution de la formation des études de santé. 

En effet, celui-ci reprend en grande partie les propositions des conférences des doyens et directeurs des formations de santé, à savoir une voie d’accès aux filières MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) par le “portail santé” ainsi qu’une deuxième voie d’accès par la voie d’autres licences avec une mineure santé. Si les licences mineures santé semblent satisfaire l’ensemble des partenaires, il n’en est rien pour le portail santé qui est le reflet dans son organisation d’un conservatisme quant à l’approche des différentes formations. 

Ce portail santé apparaît comme une année de sélection pure, sans possibilité de poursuite d’études dans le domaine de la santé, pour les étudiant.e.s qui ne seraient pas recruté.e.s dans les filières MMOPK. 

 

Ce système existe déjà en France sous le nom de PACES modifiée, il n’est en rien transformant et ne saurait répondre à l’objectif de la diversification des profils. 

De plus, il semble que les études de kinésithérapie ne soient pas écartées du futur modèle, et nous nous en réjouissons. Néanmoins, on ne peut que déplorer la proposition relative aux passerelles paramédicales : celles-ci ne seront intégrées à cette réforme qu’en justifiant deux ans d’exercice professionnel après le diplôme pour un accès direct en DFGS3. Une nouvelle fois, cette passerelle est déjà institutionnalisée. 

Enfin, l’orientation et le choix unique de filière ne sont que très peu évoqués dans le rapport. Il est pourtant urgent d’aborder ces éléments, nécessaires pour limiter les choix par défaut. 

Un changement de nom ne saurait déconstruire un système. Il est plus que temps de proposer une réponse ambitieuse et un changement radical de l'ingénierie des formations de santé. Nous ne pouvons-nous satisfaire ni d’un modèle dérogatoire, ni transitoire, qui, une fois de plus, éloigne les étudiant.e.s en santé du droit commun, et qui véhicule une forte reproduction sociale. 

Nous ne pouvons-nous satisfaire d’un système conçu dans une temporalité déraisonnablement courte, sans que les patient.e.s ne soient consulté.e.s une seule fois. 

Patient.e.s et étudiant.e.s devraient être les principaux.ales ingénieurs de cette réforme, car ce sont elles et eux les principaux.ales concernés. Ce débat doit maintenant avoir une résonance plus large : que voulons-nous pour notre système de santé ? Les décisions d'aujourd'hui impacteront durablement notre système de santé de demain. 

Le ministère a désormais le devoir de choisir sur quel socle construire la loi. Voulons-nous sciemment inscrire dans le marbre une réforme aussi peu ambitieuse pour les générations futures ? Acceptons-nous de reproduire les erreurs du passé ? 

Nous avons, pour notre part, donné notre réponse. 

 

 

Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes 

Fédération Nationale des Etudiants en Orthophonie 

Union Nationale des Etudiants en Chirurgie Dentaire 

Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie 

Fédération Nationale des Etudiants en Podologie 

Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France 

Association Nationale des Etudiants en Psychomotricité 

Fédération Nationale des Etudiants en Audioprothèse 

Union Nationale des Associations des Etudiants en Ergothérapie 

Fédération Nationale des Étudiant.e.s en Soins Infirmiers 

Fédération Nationale des Étudiants en Audioprothése

 

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