Archives, l'automédication en 2002

Un Conseil pour l’automédication

Par Jacques Busseau -  Journaliste

Théragora - www.theragora.fr - Année 2002 - Visite Actuelle N° 80 - Page 12

Un “Conseil pour l’automédication” vient d’être fondé pour proposer une définition claire des produits d’automédication et promouvoir auprès des pouvoirs publics et des professionnels de santé une politique d’automédication sûre et encadrée.

 

 

Conçu, par les Prs Charles Caulin, Alain Baumelou et Jean-François Bergmann, comme une association loi 1901, “indépendante et sans lien direct avec des intérêts socio-professionnels ou économiques, ouverte aux échanges , apports et contributions de tous les acteurs impliqués”, le Conseil pour l’automédication s’est fixé comme principale mission de préparer une définition des produits d’automédication afin de permettre enfin aux médecins, pharmaciens, industriels et pouvoirs publics de travailler à la mise en place d’une politique solide en ce domaine.

 

Les indications adaptées

Le produit d’automédication est un “médicament dont l’AMM offre toutes les garanties de qualité, d’efficacité et de sécurité, adapté par sa composition et son information à une utilisation sans surveillance médicale”. Il peut en outre faire l’objet de publicité auprès du grand public.

Selon le Conseil, trois grandes raisons justifieraient la mise en place d’une vraie politique d’automédication en France : le désir exprimé par de nombreux citoyens d’une prise en charge active de leur santé, avec rejet d’un sentiment de dépendance sociale ; un bénéfice en terme de santé publique, dans la mesure où l’information qu’implique une politique d’automédication favorise une sensibilisation des consommateurs au bon usage des soins en général et du médicament en particulier ; enfin un allègement des charges de l’assurance maladie qui permettrait de favoriser le remboursement des médicaments chers et innovants. Selon une étude menée sur l’année 1997, l’emploi de produits conseils en vente libre pour des pathologies bénignes a permis à l’assurance maladie d’économiser 2,19 milliards d’euros, soit 7,7 millions en consultations et 1,4 milliard pour les médicaments, soit encore 16% des dépenses pharmaceutiques et 9% des dépenses liées aux honoraires de ville…

Pour autant, comme le souligne le Conseil, l’automédication (cette dénomination semble faire l’unanimité dès lors qu’elle est proche du terme international self medication choisi par l’OMS) n’est pas seulement un choix commercial ou une réponse aux désirs des consommateurs, elle a un intérêt pour la santé publique puisque dotée de multiples indications : affections bénignes spontanément résolutives, maladies dont le diagnostic et la prise en charge ne nécessitent pas l’avis d’un médecin, prise en charge personnelle d’affections chroniques ou prise en charge avec suivi adapté après diagnostic médical initial, prise en charge de certaines situations d’urgence où la prescription pourrait entraîner une perte de temps et d’efficacité, prise en charge enfin de situations sans besoins médicaux particuliers comme l’aide à la désaccoutumance du tabac.

 

Une information claire

Il est bien évident que tout produit d’automédication doit posséder les prérequis cliniques d’un médicament avec AMM et faire l’objet d’une information “claire, précise, compréhensible (par l’emploi de pictogrammes et de logos notamment), accessible au plus grand nombre pour assurer un bon usage de l’automédication, et ce, dès l’enfance (à l’école), puis au moment du choix (à travers des ouvrages ou le conseil du pharmacien)”.

Par ailleurs, l’autonomie du patient se forgeant au contact du médecin, l’automédication doit être pilotée par ce dernier, lequel doit en contrepartie accepter d’intégrer l’automédication dans sa pratique médicale, à travers notamment un travail de pédagogie essentiel (tant sur la maladie traitée que sur la santé en général).  Le pharmacien a également un grand rôle de transmetteur d’information au moment de la délivrance mais aussi de pharmacovigilant. Le consommateur pourrait lui aussi être invité à participer en notant les effets inattendus sur un talon détachable de la notice explicative…

Du point de vue industriel enfin, il va sans dire que le développement d’une automédication responsable est à la fois un facteur d’amélioration de la santé publique qu’un moyen de faciliter le remboursement des nouveaux médicaments qui le justifient. Cela étant, si l’automédication concerne avant tout  des produits relativement anciens, certaines innovations s’adressent à des pathologies qui demandent une prise en charge autonome du patient au moment des symptômes, même si la prescription du médecin est indispensable (on pense à la migraine ou à la grippe). D’où l’importance d’efforts apportés à l’information propre à guider le patient dans ses choix.

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