« On pense pouvoir rouvrir d'ici à la fin de l'année 400 lits d'hospitalisation complète », s’est félicité, le directeur général de l'AP-HP, Nicolas Revel, lors de la présentation à la presse des premiers résultats de son plan d’actions, « en trente leviers », qu’il avait exposé en décembre 2022. Et de fait, ces nouvelles sont bonnes. Alors que depuis des années, notamment depuis le Covid, mais aussi bien avant, personnels soignants, et d’abord infirmières et infirmiers avaient tendance à quitter l’hôpital, aujourd’hui le mouvement inverse parait s’amorcer.
« Les objectifs ambitieux de recrutement de jeunes professionnels infirmiers ont été atteints et nous laissent espérer une augmentation de 20 % des recrutements de 2023 par rapport à ceux de 2022, et le nombre de départs d’infirmiers a reculé de 11 % sur les huit premiers mois de l’année par rapport à 2022 » s’est réjoui le directeur de l’APP-HP.
Concrètement, ce sont quatre cents infirmières de plus qu’en 2022 qui seront recrutées cette année. Certes, l’AP-HP compte environ 60 000 personnels soignants – hors médecins – et ce chiffre de 400 infirmières peut paraitre dérisoire, il n’empêche que le mouvement de baisse semble enrayé et que cette simple nouvelle est une bonne nouvelle.
Mais le directeur de l’AP-HP, reste lucide. « Cette amélioration, reconnait-il, ne s’observe pas encore dans tous les secteurs d’activités et spécialités médicales, des tensions importantes continuent de peser chaque jour sur les conditions d’exercice des équipes et sur la prise en charge de nos patients, mais cela dessine une tendance encourageante ». Prochain objectif : « stabiliser les effectifs infirmiers, et surtout créer les conditions d’une augmentation durable des personnels et de nos capacités de soin à partir de 2024 ».
Le projet est ambitieux. Pour le réussir, Nicolas Revel compte beaucoup sur le gouvernement et le milliard d’euros annoncé en aout par la Première Ministre, Elisabeth Borne, pour les revalorisations des rémunérations des personnels infirmiers, mais aussi sur la mise en place de la semaine de quatre jours et l’amélioration de la qualité de travail dans les services hospitaliers de l’AP-HP. Le projet présenté dans les divers hôpitaux serait en bonne voie, dit il sans s’avancer très loin..
Car s’il est vrai que la situation s’est améliorée, il reste encore beaucoup à faire. « C'est fragile et le chemin est encore long », reconnait ainsi le directeur de l’AP-HP.