L'absence de reconnaissance dont pâtit la médecine esthétique est d’autant plus regrettable que les patients s’attendent, lors de la consultation préalable obligatoire à tout acte de médecine esthétique, qu’un examen clinique soit pratiqué, orienté par la gêne voire la souffrance psychologique ressenti par le patient.
Ils espèrent tout autant que les praticiens leur parlent des techniques adaptées à leur cas spécifique parmi la grande palette que la médecine esthétique offre aujourd’hui avec les différents types d’injection, l’utilisation de peelings, de matériels spécifiques tels que des lasers, des appareils de radiofréquences, des ultrasons ou encore des cryolipolyses.
Les patients peuvent en revanche être surpris que trois autres types de sujets puissent être abordés : les antécédents médicaux et chirurgicaux des patients, les précautions à prendre avant et après l’acte et enfin les effets indésirables potentiels.
Pour les premiers, qui pourrait soupçonner qu’une maladie auto-immune comme la spondylarthrite ankylosante ou une thyroïdite puissent être une contre-indication à certains actes ? De même, qui spontanément peut penser que faire une séance de gommage chez l’esthéticienne sera incompatible, pendant quelques semaines avec la réalisation d’actes de médecine esthétique ? Enfin qui pense à préciser que dans ses antécédents existe un bouton de fièvre qui requiert un traitement préventif systématique pour éviter une poussée d’herpès ?
Dans le cadre des précautions à prendre, qui pourrait penser que prendre une supplémentation en fer pourrait favoriser une hyperpigmentation post inflammatoire après une séance de laser ? De même qui pourrait croire que l’utilisation de crèmes cosmétiques contenant de l’acide hyaluronique peut perturber la réalisation d’un peeling au TCA ? Qui pourrait également penser qu’embrasser son entourage ou son animal de compagnie dans les jours suivants l’acte pourrait entraîner une infection parfois compliquée à traiter ? Qui pourrait, enfin, imaginer qu’aller chez le coiffeur ou porter un casque de moto juste après une injection de toxine botulique pourrait avoir des conséquences néfastes sur la migration de la toxine botulique vers des muscles que l’on ne souhaitait pas voir concernés par cette injection ?
Quant aux effets indésirables potentiels, bien qu’ils soient en général parfaitement gérables, ils peuvent toutefois s’avérer plus compliqués et durables. Qui pourrait ainsi envisager que qu’existe un risque d’infections à mycobactéries dans le cas d’injections de mésothérapie profondes et donc hypodermiques ; avec à la clé des abcès qui peuvent se révéler graves et difficiles à traiter ?
Au-delà des eules conséquences juridiques, il est donc impératif de ne jamais traiter le jour de la consultation préalable afin que le patient ait le temps d’assimiler toutes ces notions. C’est à cette condition qu’il deviendra véritablement partenaire de sa prise en charge au plan esthétique.
Pour plus d'information: www.docvadis.fr/francois-prunieras