Interviews de Stéphanie Barre, directrice générale de Doctipharma

« Développer une offre internet nationale pour préserver le marché français des pharmacies étrangères »


A l'heure où se pose la question de la digitalisation de la pharmacie, la directrice générale de Doctipharma, filiale e-commerce de Doctissimo expose sa vision du rôle d'internet dans la dispensation du médicament et des produits de bien-être.

Qu’est-ce que Doctipharma ?


Doctipharma est une filiale de Doctissimo qui est un site d’information sur la santé et le bien-être, financé par la publicité et reposant à la fois sur de l’éditorial et du communautaire avec un forum. Doctipharma vise donc à compléter cette offre première. A l’instar de MonDocteur, qui est un site de prise de rendez-vous en ligne, Doctipharma entend proposer des services en ligne aux clients-patients. Dans cette optique, Doctissimo s’est rapproché des professionnels de santé et en particulier des pharmaciens afin de leur proposer son expertise digitale pour vendre en ligne leurs produits. Doctipharma permet donc aux pharmaciens de développer des sites e-commerce en mettant à leur disposition un véritable savoir-faire bâti à la fois sur le développement, l’hébergement, le référencement et la gestion d’un catalogue produits. Sans oublier tous les aspects techniques.


Pour vendre des médicaments ?


C’était notre objectif. C’est d’ailleurs dans cette optique que le projet avait été développé sur la base de l’arrêté de bonnes pratiques, publié à l’été 2013. Alors même que les pharmaciens ont obtenu, auprès de leurs ARS respectives, l’autorisation d’ouvrir leur site e-commerce, la justice a considéré que les sites développés avec Doctipharma ne permettaient pas de vendre des médicaments car Doctipharma était considéré comme un intermédiaire et non comme un prestataire technique. Aussi Doctipharma s’est-il recentré sur la parapharmacie.

Vous avez donc renoncé à l’idée de vendre des médicaments ?


Nous nous sommes pliés aux exigences des juges. Mais nous avons bon espoir d’inverser cette tendance en appel et de faire reconnaitre l’indépendance des sites ouverts par les pharmaciens. Et c’est logique, puisque la commande est passée exclusivement entre le patient et le pharmacien, quand bien même l’accès se ferait par une entrée unique. Vous noterez d’ailleurs que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) n’avait pas attaqué la solution proposée par Doctipharma… En attendant, l’offre nationale ne pouvant se développer, le risque est de voir des pharmacies étrangères attaquer le marché français.


Est-ce à dire que Doctipharma disposerait librement des données collectées ?


Afin de permettre aux pharmaciens d’apporter la réponse la plus appropriées, chaque internaute remplit un questionnaire de santé préalablement à toute commande. Or ces informations étant des données de santé sont sensibles et ne peuvent donc être traitées sans précaution. Aussi Doctipharma respecte-t-il scrupuleusement la législation sur les hébergeurs agréé de données de santé et, à ce titre, travaille en étroite collaboration avec la Cnil (Commission national informatique et libertés) et l’ASIP santé (agence des Systèmes d'Information Partagés de Santé).


Comment envisagez-vous votre développement ?


Comme je viens de l’expliquer, nous entendons nous battre pour faire reconnaitre la légalité de notre offre et son intérêt pour la santé publique, puisque les ventes en ligne pourraient se développer tout en étant orchestrées par des pharmacies françaises. Parallèlement, nous sommes en pourparlers avec certains groupements comme PHR et avons lié langue avec la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies Fédergy pour proposer une solution en marque blanche. Nous avons également élargi notre offre en proposant des solutions « click and collect only » qui permettent une commande sur internet mais obligent le patient à passer au comptoir pour retirer le produit. Nous offrons enfin la possibilité aux pharmaciens de ne proposer qu’un site vitrine qui présente juste l’officine sur internet sans aucune visée de commerce sur la toile. C’est donc une fusée à plusieurs étages qui est proposée aux pharmaciens avec, en sus, la possibilité de choisir l’application « envoi ordonnance » qui permet aux patients de gagner du temps lorsqu’il passe à l’officine. Et le modèle semble fonctionner, puisque nous enregistrons près d’un million de visites par mois.

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