AlphĂ©ga place les services au cĹ?ur de sa stratĂ©gie

Par StĂ©phane de Vendeuvre -  Co-fondateur de ThĂ©ragora

Théragora - www.theragora.fr

A l’occasion de sa dernière « université des titulaires », le réseau Alphega pharmacie a dévoilé les grands axes de sa stratégie de développement. Destinée à permettre aux adhérents du groupement de relever les défis liés à la mutation de la profession, cette stratégie a pour objectif de renforcer la proximité avec les patients consommateurs et passe par un développement à la fois des services et de la digitalisation.

L’avenir de l’officine ne passera pas par le seul médicament. Pour les dirigeants d’Alphega cela ne fait aucun doute : ce sont les services qui permettront aux pharmaciens de tirer leurs épingles du jeu. Et dans cette optique « appartenir à un groupement homogène est un atout certain car le patient consommateur reconnaitra une officine Alphega pour les services qu’elle apporte et sa capacité à proposer une prise en charge personnalisée », explique le président du groupement Philippe Pasdelou. C’est tout l’enjeu d’une politique de marque qui nécessite, en outre, de disposer d’un réel maillage territorial sur l’ensemble de l’Hexagone.

Pas question pour autant d’instaurer une chaine à la solde d’un répartiteur, puisque « les pharmaciens Alphega, s’ils sont soutenus depuis l’origine par le répartiteur Alliance Healthcare n’en sont pas moins indépendants et entendent bien le rester », ajoute aussitôt la directrice générale du réseau, Laurence Bouton. Non sans louer le bienfondé d’une complémentarité intéressante avec le grossiste répartiteur de la maison mère. Il serait dès lors, « inimaginable que les grossistes réclament une ouverture du capital », explique Joaquim Fausto Ferreira, président d’Alliance Healthcare France. D’autant que l’indépendance revendiquée par les adhérents se conjugue, depuis la création du réseau, en 2001, avec un positionnement partagé par tous : la prévention, le conseil, l’accompagnement du patient.

Politique digitale

Cette ambition semble d’ailleurs porteuse, puisqu’Alphega compte aujourd’hui un millier d’adhérents répartis entre les trois niveaux proposés par le groupement : Access, Club et Platinium. Trois niveaux pour un même objectif : « atteindre une marge supérieure à la moyenne grâce à un flux répartition optimisé, aux marques propres du groupe – Alcura, Almus, Alvita et Boots - et à une stratégie d’achats performante à l’instar des partenariats conclus avec certains génériqueurs », précise encore Philippe Pasdelou. Sans que l’origine des adhérents n’influe, puisque le groupement fédère aujourd’hui toutes les typologies d’officines.

Des officines convaincues par ailleurs de l’intérêt de la politique digitale développée par le groupement et résolument tournée vers le commerce en ligne via la marque Alphéga. Après le portail d’accès commun, qui proposait déjà des services géo-localisés, chaque adhérent peut désormais disposer de son propre site internet, déclaré à l’Agence régional de santé (ARS). Une évolution qui a déjà séduit 46 adhérents, à l’instar du président du réseau, Philippe Pasdelou qui est convaincu que « le digital sera un allié pour accroître le nombre d’adhérents ».

Et « elle devrait très rapidement en attirer d’autres en raison de la notoriété de l’enseigne », précise encore Laurence Bouton. Avant d’ajouter : « A condition, bien évidemment, que les règles de communication s’assouplissent et que l’Ordre accepte d’aller au-delà d’un simple dépoussiérage pour évoluer dans le sens souhaité par Fédergy : une délégation à la structure support et une cohérence entre le pilon, le mortier et la toile » (lire interview ci-dessous).

Accroître l’offre pour fidéliser

Cette évolution semble d’autant plus nécessaire que le groupement a décidé d’axer son développement sur les services liés au vieillissement de la population et au développement des maladies chroniques. « Deux axes porteurs et qui présentent l’intérêt d’être déconnectés du prix du produit », explique Laurence Bouton. Bien décidé à surfer sur les accords conventionnels qui prévoient d’améliorer la prise en charge des patients asthmatiques et sous AVK, Alphéga va donc remobiliser ses adhérents afin de proposer des outils de fidélisation aux patients chroniques concernés et ainsi d’augmenter le panier moyen.

Mais le réseau n’entend pas s’arrêter là. Fort des résultats de l’enquête présentée par Pharma Système Qualité sur la capacité des patients à payer des services proposés en pharmacie, Alphega fourbit également ses armes sur d’autres axes, tels que les TROD (tests rapides d’orientation diagnostic)… En attendant qu’évolue la législation. Car selon Petra Meyer, directrice régionale d’Alphega Pharmacy, il ne fait aucun doute que « la dispensation de médicaments ne sera que l’un des éléments de la pharmacie de demain ». Et d’expliquer : « l’enjeu est d’accroître la zone de chalandise et donc à la fois de faire venir de plus en plus de clients dans la pharmacie et de les fidéliser ».

D’où l’intérêt de redévelopper des pans entiers de l’activité officinale qui avaient été plus ou moins abandonnés, telle que la dermocosmétique. Sans oublier les conseils additionnels. En clair, les pharmaciens devront pouvoir proposer une gamme complète allant du médicament au service, en passant par tous les marchés périphériques à l’activité officinale. A charge pour eux de s’impliquer dans cette stratégie en particulier en se formant aux techniques commerciales et à la satisfaction des clients. L’occasion pour les pharmaciens Alphega d’être en phase avec leur slogan : « proche de vous toujours ».

 

Laurence, Bouton, directrice générale d’Alphéga Pharmacy
« Point de service sans communication »
 
Pourquoi Alphéga a-t-il adhéré à Fédergy ?
Quelle que soit la reconnaissance dont peut bénéficier un groupement moteur, comme Alphéga, il est indispensable d’unir nos efforts pour espérer se faire entendre. C’est l’objectif que s’est fixé Fédergy et c’est la raison pour laquelle nous avons rejoint ce syndicat dont j’assume la vice-présidence aux côtés de Laétitia Hible (Giphar), Lucien Benatan (PHR) et Franck Gerard Vanneste (Giropharm). Nous entendons ainsi faire bouger les lignes, en particulier sur la communication, afin de défendre les valeurs de l’Officine et permettre aux pharmaciens d’assumer leurs nouvelles missions.
Vous attendez donc une évolution des règles de communication pour les officinaux ?
Bien évidemment ! C’est le seul moyen efficace d’éviter l’ubérisation de la pharmacie. Et nous avons bon espoir d’y arriver. Bien que l’Ordre ne nous ait pas encore donné son feu vert, il nous est aujourd’hui permis de penser que le code de déontologie devrait évoluer dans le sens d’une harmonisation entre l’approche digitale et l’approche point de vente et ainsi permettre aux pharmaciens de communiquer au-delà de leur vitrine. C’est une condition sine qua non pour permettre aux officinaux de se battre efficacement contre des concurrents – GMS et sites internet - qui se veulent les chantres du libéralisme et sous prétexte qu’ils ne sont pas soumis aux contraintes du code de la santé surfent en réalité sur l’encadrement des professions réglementées.
Dans la perspective d’une évolution du métier de pharmacien, pourquoi est-il essentiel pour les officinaux de pouvoir communiquer sur les services ?
Un groupement comme Alphega a bâti sa stratégie de développement sur les services que ses membres pourront proposer aux patients afin de mieux les prendre en charge. Et en particulier les patients chroniques et les patients âgés. Or si le savoir-faire de nos adhérents est incontestable, encore faudrait-il qu’ils puissent le faire savoir. Et c’est là que le bât blesse. Il y a donc urgence à faire bouger les lignes pour que les pharmaciens puissent aborder sereinement le virage que prend la profession, car sans communication, point de service. Nous devons donc avoir la possibilité de développer des outils promotionnels tels que cartes de fidélité, flyers… et de faire évoluer la communication à l’officine.
 
Cette communication ne s’adressera qu’aux patients ?
La communication des officinaux sera dédiée aux patients car il est le destinataire final des produits et des services proposés en pharmacie. Mais dans la mesure où les officinaux se doivent de proposer une véritable réponse aux besoins de santé des Français il ne faut pas se priver de sensibiliser les organismes payeurs. Par l’iyntermédiaire de Fédergy, les groupements souhaitent donc pouvoir également sensibiliser l’Assurance maladie et les complémentaires santé à la qualité des services que proposent les groupements.
 
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