« Il ne saurait y avoir de mutation professionnelle réussie sans qualité ». Pour la présidente de l’association Pharma Système qualité (PHSQ), Laëtitia Hible, la feuille de route adressée par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) à la ministre de la Santé est donc « un message excessivement positif envoyé aux autorités de tutelle et à l’ensemble des acteurs du monde de la santé ».
Prônée depuis dix ans par PHSQ, la démarche qualité appliquée au réseau officinal est en effet « un préalable incontournable pour des professionnels de santé de proximité qui entendent occuper une place de plus en plus importante dans le parcours de soins du patient », ajoute cette officinale installée en Corrèze. La raison ? Il est fondamental que l’ensemble de la profession puisse être garante d’une harmonisation de la qualité des actes pharmaceutiques, au service du patient et de la sécurité sanitaire.
« La généralisation de la qualité contribuera indubitablement à réaffirmer que la sécurité du patient est au cœur des préoccupations pharmaciens », considère également Martine Costedoat. Et la directrice générale de PHSQ de se réjouir que chaque acteur de la profession ait « la volonté de contribuer activement au développement de cette démarche qualité au service du patient ».
D’autant que PHSQ a été reçue par les auteurs de cette feuille de route et que ses propositions se retrouvent dans les process proposés pour garantir la qualité officinale : l’autoévaluation, « comme indicateur de progression des pharmaciens », la notion d’amélioration continue, « propice à l’adhésion à la qualité », la nécessité de la formation, « synonyme de montée en compétences », l’intérêt du cœur de métier « promu par PHSQ dans le cadre du référentiel QMS Pharma » et le principe même des audits que « réalise à hauteur de 800 chaque année PHSQ avec sa vingtaine d’auditeurs ».
Autre motif de satisfaction pour PHSQ : les structures existantes vont être reconnues. Nicolas Fauquet, pharmacien et directeur opérationnel de l’association PHSQ se félicite ainsi que « dès la première proposition, cette feuille de route vise à s’assurer de la compatibilité des systèmes existants ». Mieux ! Pour ce promoteur de la qualité officinale, » la troisième proposition de la feuille de route, qui reconnaît l’engagement de 15% des officines dans un processus de qualité, raisonne clairement comme une reconnaissance évidente du travail accompli par PHSQ ».
Selon l’équipe de PHSQ, « La certification ISO 9001-QMS pharma demeure néanmoins la meilleure garante d’une qualité à même de permettre aux pharmaciens de mieux appréhender leur mutation. » Laëtitia Hible considère ainsi que le référentiel du CNOP, tout aussi important soit-il, ne peut être considéré que comme une première étape dans la mutation du métier de pharmacien d’officine».
Et Martine Costedoat d’ajouter : « PHSQ a volontairement fait un choix plus exigeant dès le départ en ajoutant la norme ISO, synonyme de gain de temps, d’amélioration de la trésorerie, d’équipe fédérée et donc indispensable pour optimiser l’organisation et les moyens nécessaires à la mise en place des nouvelles missions ».
Dès lors, cette feuille de route apparaît comme une première étape et les outils que le Cnop veut mettre à disposition de la profession devront nécessairement être complétés d’une méthodologie et d’un accompagnement personnalisé, à l’instar de ce que propose PHSQ. C’est à ce prix que les équipes officinales s’approprieront au mieux la démarche qualité. C’est ainsi que cet engagement collectif au service des usagers du système de santé qui fait désormais consensus au sein de la profession contribuera pleinement à aider les pharmaciens à s’emparer des nouvelles missions qui leurs sont dévolues.