Aujourd’hui, environ 12 millions de Français ont des difficultés d’accès aux soins (1). Dans ce contexte, l’ensemble de notre système de santé doit être repensé pour optimiser le parcours de soins en permettant à tous les professionnels de santé d’apporter leurs ressources de manière coordonnée.
Le pharmacien d’officine occupe une place de choix dans les nouvelles formes d’organisation de la santé. Les soins non programmés sont définis comme des besoins dont la réponse doit être apportée dans un délai court. Considérés comme des urgences non vitales, ils peuvent induire des actes techniques, et nécessitent surtout une disponibilité sans rendez-vous des professionnels de santé mobilisés.
En collaboration avec les autres professionnels de santé, le pharmacien d'officine est un acteur essentiel dans la prise en charge de ces soins non programmés sur l’ensemble du territoire.
Sa proximité et sa disponibilité font du pharmacien d’officine un acteur ressource sur cette problématique. Proximité, de part l’ampleur du maillage pharmaceutique territorial, avec 21 000 pharmacies et 74 000 pharmaciens inscrits à l’Ordre (dont près de 54 000 titulaires et adjoints) (2) permettant à 97% des français d’accéder à une pharmacie en moins de 10 minutes en voiture (3). Disponibilité, grâce aux horaires d’ouverture larges, à l’accès sans rendez-vous, au système de garde, définissant les officines comme une porte d’entrée de choix du soin primaire.
Reconnaissance croissante du rôle essentiel du pharmacien dans la prise en charge des soins non programmés
Partant de ce même constat, le rôle et les compétences des pharmaciens n’ont cessé d’être reconnus et mis en valeur au fur et à mesure des évolutions législatives. En 2018, le Rapport de Thomas Mesnier rappelle les applications réussies des nouvelles prérogatives attribuées au pharmacien, consolidant ainsi la volonté des autorités d’élargir les missions du pharmacien et de le placer au centre de la prise en charge des soins non programmés. Parmi les évolutions des missions du pharmacien, on retrouve la prise en charge de l’asthme ou encore la dispensation de la pilule du lendemain sans obligation de prescription médicale.
La nouvelle loi Santé du 24 Juillet 2019 entérine le rôle crucial du pharmacien dans l’organisation et la transformation du système de santé.
Suivant la ligne directrice du Rapport de 2018, la dernière loi Santé présente des réelles avancées pour les pharmaciens, au bénéfice des patients. Cette nouvelle loi reconnaît dans son ensemble l’importance des professionnels de santé de premier recours dans l’amélioration de la prise en charge des patients et le désengorgement des urgences.
Les nouvelles missions des pharmaciens comprennent une meilleure coordination entre les professionnels de santé pour une meilleure prise en charge des soins non programmés.
Les nouvelles avancées en matière de santé structurent la pratique coordonnée et, valorisent le rôle du pharmacien, en lui permettant de faire valoir ses capacités et compétences au service du patient :
Ces dispositions ne pourront cependant prendre effet que dans le cadre d’un exercice coordonné. L’ensemble de la profession doit se sentir concernée, en se mobilisant et en s’impliquant au sein de structures coordonnées comme les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) ou les Équipes de Soins Primaires (ESP) par exemple ! Pour les étudiants, moteurs dans les réflexions autour de l’évolution des missions du pharmacien, il est essentiel que les professionnels se saisissent de ces opportunités. Ainsi, les Français pourront bénéficier de la meilleure prise en charge qui soit et notre système de santé pourra exceller dans la performance et l’efficience.
Tribune commune de l'Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France (ANEPF) et de l'Association Soins Coordonnés
1."Plus de 12 millions de français vivent dans des territoires qui seront concernés par les aides à l’installation des médecins", Ministère de la Santé, Communiqué de presse, mars 2017 https://solidarites-sante.gouv.fr/archives/archives-presse/archives-communiques-de-presse/article/deserts-medicaux-marisol-touraine-renforce-encore-les-moyens-de-lutte
2. Rapport de l’Ordre des Pharmaciens sur la Démographique pharmaceutique, 2019
3. Rapport IGAS-IGF d’octobre 2016 sur « La régulation du réseau des pharmacies d’officine »
https://www.ars.sante.fr/le-plan-pour-renforcer-lacces-territorial-aux-soins-0