Par Jean Michel Mrozovski Président du CVAO (Comité de Valorisation de l'Acte Officinal)

Le pharmacien et le bilan partagé de médication

- Théragora le 27 décembre 2018/FL N° 16 - Page 0 - crédits iconographique Pouvoir

Le moins que l’on puisse dire est que le BPM (Bilan partagé de médication) démarre lentement. Aujourd’hui les derniers chiffres donnent 25 000 BPM réalisés. Le pourcentage entre le réalisé et le « à réaliser » dépasse avec peine les 6 %. Quelles sont les raisons de ce départ si besogneux, alors même que la majorité des pharmaciens ont suivi des formations sur le BPM ?

 

 

Les déceptions des entretiens AVK et asthme

Souvenez-vous les entretiens AVK étaient partis sur les chapeaux de roue et ce malgré une grille inutilement complexe. Puis les difficultés pratiques et la constatation que les patients ne revenaient que rarement au deuxième entretien et celle plus démotivante d’un retard des paiements de plus de deux ans ont fini par démoraliser les plus enthousiastes. C’est sur ce champ de mines que les entretiens asthme furent proposés dans une version complexe et inadaptée à la pratique officinale. Même les plus engagés n’arrivaient pas à recruter le mouton à cinq pattes défini par la convention. La copie fut alors corrigée, mais il était trop tard. Ce ratage a laissé des traces et outre que les pharmaciens ne veulent plus entendre parler des entretiens AVK et asthme, c’est le BMP qui en pâtit.

 

Une incompréhension légitime

La remarque la plus fréquente que l’on entend à la sortie des formations sont les suivantes :  «  Qu’est-ce que c’est compliqué ! », «  Je ne suis plus assez calé en pharmacologie. » ; « C’est trop chronophage » ; « Comment vais-je trouver le temps ? » …

Même les plus motivés s’inquiètent devant la grille conventionnelle qu’ils sont dans l’obligation de remplir. De nouveau le texte conventionnel est complexe et loin de la pratique officinale, alors faut-il attendre une nouvelle mouture pour que les pharmaciens s’attèlent à la tâche ?

 

Une collection de fausses barbes et de vraies raisons

L’incompréhension s’est mutée en plein de « bonnes raisons » de ne pas faire. Cette réaction est humaine, mais pas obligatoirement bonne conseillère.

Dans ce pot-pourri on retrouve le peu rémunérateur et la chronophagie, la complexité de la mise en œuvre et de la plateforme internet de la Cnam … et bien évidemment la durée de règlement.

 

Les raisons d’espérer

Il est naturel que devant un tel changement des pratiques, les pharmaciens si reprennent à plusieurs fois surtout lorsque l’on pense aux précédents. L’erreur majeure de conception des BMP est l’absence de proposition d’outils pratiques simplifiant la mise en œuvre et limitant la durée des BMP. Des outils plus ou moins adaptés existent aujourd’hui. Les critères de votre choix seront l’économie de temps et l’amélioration de la rentabilité.

Les BMP sont rentables (un BPM équivaut à un CA de 188 euros) ou plus spécifiquement ils sont quasiment aussi rentables que la même durée au comptoir pour le BMP d’inauguration puis plus rentables pour les entretiens de suivi. De plus les gains de fidélisation des patients chroniques, la connaissance de leurs attentes et la création d’offres spécifiques peuvent gonfler le CA et être un outil de préservation des flux dans les zones de désertification médicale.

La convention de 2017 a apporté ses lots de bonnes et de mauvaises nouvelles. La ROSP générique pour 2018 baisse de plus de 15 millions, puis de 10 millions en 2019. La baisse des prix sur le médicament remboursable va occasionner entre 10 et 40 millions d’euros de perte de rémunération sans compter les pertes de rémunération liée aux remises génériques. Les entretiens et BMP permettraient de contrebalancer ces pertes à hauteurs d’une trentaine de millions d’euros. Ne pas en profiter est l’assurance d’enregistrer une perte sèche.

Aujourd’hui et encore plus demain l’EBE (Excédent brut d’exploitation) sera le critère de revente des officines, tout ce qui vous permettra de l’améliorer sera positif. Le BMP améliore l’EBE puisqu’il s’agit d’un honoraire soit du bénéfice brut.

 

Pratiquer des BMP est une opportunité que vous choisirez de mettre en œuvre ou pas. À vous de choisir, mais faîte le en toute connaissance de cause et après mure réflexion.

 

CVAO / Jean Michel Mrozovski

Les entretiens de Théragora
Les robots s'imposent dans le bloc opératoire
Les robots assistants chirurgiens sont désormais très présents dans les salles d'opération des hôpitaux. Associés à l'intelligences artificielle et à la réalité virtuelle, ils ouvrent la voie à la chirurgie cognitive de quatrième génération.
Archives vidéos Carnet Le Kiosque Théragora Mots de la semaine Derniers articles en ligne
Contactez-nous

Théragora est le premier site d'information sur la santé au sens large, qui donne la parole à tout ceux qui sont concernés par l'environnement, la prévention, le soin et l'accompagnement des personnes âgées et autres patients chroniques.

contact@theragora.fr

www.theragora.fr

Suivez-nous et abonnez-vous sur nos 5 pages Facebook

Facebook Théragora
Facebook Théragora Prévenir
Facebook Théragora Soigner
Facebook Théragora Acteurs de ma santé
Facebook Théragora Soutenir

Linkedin Théragora