XXVe congrès du groupement PHR (Pharmacie Référence Groupe)

Les contours de la pharmacie du futur

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora N°

Quels seront les contours de la pharmacie d’officine, à l’horizon 2020-2025 ? A l’occasion de ses 25 ans Pharmacie Référence Groupe (PHR) a tenu à poser la question aux représentants des trois syndicats, à deux présidents de groupements et au président de l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France). Une question dont la réponse semblait connue d’avance. Mais encore fallait-il en connaitre les motivations.


« Je ne vois pas comment un pharmacien seul dans son officine peut envisager de s’en sortir face aux contraintes de temps que pose déjà son exercice et qu’accroîtront les évolutions de la profession. » Selon Laétitia Hible, présidente des Giphar (Groupement Indépendant de Pharmaciens indépendants), il semble difficile d’envisager la pharmacie ailleurs qu’au sein d’un groupement, à l’heure où l’évolution du modèle économique oblige le pharmacien à se recentrer sur son cœur de métier et à être de plus en plus présent au comptoir et dans les espaces de confidentialité ». D’autant que l’appartenance à un groupement n’est « en rien synonyme de perte d’indépendance ».

Un point de vue partagé par Serge Carrier qui, lors de la table ronde organisée par Pharmacie Référence Groupe (PHR), à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire, a rappelé combien le métier de pharmacien devenait de plus en plus complexe. Pas question non plus pour le président de Pharmactiv d’exercer hors d’un groupement car « une partie du quotidien peut ainsi être délégué à des spécialistes et le pharmacien se recentrer sur son cœur de métier ». Cette adhésion à un groupement pourrait même se révéler salutaire pour la profession. Un récent sondage réalisée par le grossiste OCP a en effet révélé que« trois patients sur quatre croient en l’avenir de la pharmacie, alors qu’à peine plus d’un officinal sur trois fait preuve d’optimisme sur l’évolution de sa profession ». Pire Près de 10% se voient même condamnés.

 


Vitale pour des TPE


Cette évolution semble d’ailleurs parfaitement correspondre aux représentants syndicaux de la profession qui avouent tous exercer dans le cadre d’un groupement. Philippe Gaertner, président de la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France), considère ainsi que « la grande majorité des officinaux ont fait le choix d’appartenir à un groupement car il est essentiel aujourd’hui de mutualiser une partie de l’activité, telles que la formation, les achats ou encore les ressources humaines ». Une situation quasi-vitale pour des TPE (5,2 salariés en moyenne), à l’heure où le métier se complexifie, et qui « n’est en rien synonyme de perte de liberté ».

Et Gilles Bonnefond, président de l'USPO (Union des syndicats des pharmaciens d'officine), d’enfoncer le clou : « Outre les quatre défis de sociétés - vieillissement de la population, développement des pathologies chroniques, sortie hospitalière et mise en place d’une véritable politique de prévention – à relever, les pharmaciens vont devoir améliorer leurs négociations avec les laboratoires. Dès lors, pour le président de l’USPO, « Il est difficile d’imaginer un avenir hors d’un groupement ». Quant au vice-président de l’UNPF, Denis Trouillé, il confirme que « la défense de la profession passant par une élévation du niveau d’exigences et donc la mise en place de pharmaciens cliniciens, il ne sera plus possible d’exercer de manière isolé ; Bien que ce choix appartienne à chaque confrère ».

 


Hors du champ de la politique conventionnelle

Ce rôle de « facilitateur de l’exercice officinal », comme aimait à le répéter un ancien président de l’ANEPF (Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France) et comme l’a d’emblée rappelé la présidente des Giphar ne pouvait que trouver un écho favorable chez l’actuel président de l’ANEPF. Selon Anthony Masclé « les groupements offrent un cadre d’exercice quasi idéal pour les futurs pharmaciens car ils leur permettent d’éviter l’écueil de l’individualisme et de la demie mesure ». Et l’étudiant en cinquième de pharmacie à Poitiers d’ajouter : « quand bien même il faudrait « laisser le choix à chacun car certains profils peuvent aussi s’épanouir dans le cadre d’un exercice isolé, l’exercice au sein d’un groupement présente surtout l’intérêt d’éviter de devenir bon en rien à force de vouloir expert en tout ».

Un message qui trouve un écho favorable dans les facultés puisque désormais un étudiant sur deux opte désormais pour l’officine, alors même que la filière pâtissait d’une importante hémorragie depuis plusieurs années. Quant aux groupements, à l’instar des Giphar, ils ont imaginé des services qui contribuent à l’accompagnement du patient et portent à la fois sur le dépistage, la prévention et l’accompagnement du patient. Donc hors du champ de la politique conventionnelle.

A charge pour les officinaux de convaincre les « complémentaires santé » voire le patient lui-même d’en assumer le coût. Une évolution indispensable pour permettre à l’Officine de se distinguer des autres circuits de distribution, comme n’a cessé de le rappeler Lucien Bennatan tout au long de ce 25e congrès. Car l’officinal en 2020 sera forcément membre d’un groupement auquel il confiera la gestion de ses achats (lire encadré) afin de se recentrer sur des services qui s‘inscriront dans le cadre d’un véritable accompagnement du patient.

La rétrocession sur le grill

Le pharmacien n’étant pas un acheteur, il est essentiel qu’il confie la gestion de son back office et les négociations commerciales aux groupements dont ils sont membres », a expliqué Willy Hodin, directeur associé de Pharmacie référence groupe. Cette évolution est « indispensable à la fois pour les patients et pour les pharmaciens » a confirmé le président de l’USPO qui y voit là «un rempart face aux velléités de la grande distribution».
A charge dès lors « aux autorités de donner les moyens aux centrales d’achats pharmaceutiques (CAP) et autres SRA de jouer leur rôle afin de permettre aux pharmaciens d’acheter au bon prix et donc d’éviter la rétrocession » a ajouté le président de la FSPF. A défaut, « les laboratoires seront responsables d’une catastrophe économique pour le réseau » a conclu le président de l’UNPF. Une vision qui va donc à l’encontre de la stratégie de la pharmacie low cost et nécessite que soit enfin réglementée la rétrocession.
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