Depuis 2014, le ministère chargé des Sports et l’Ordre national des pharmaciens se mobilisent activement dans la lutte contre le dopage et les conduites dopantes en menant des actions de prévention conjointes à l’égard des sportifs et de leurs entourages. Cette année, ils lancent une nouvelle campagne de sensibilisation des sportifs sur le dopage accidentel lié à la prise de médicaments et de compléments alimentaires. Les outils destinés à accompagner les pharmaciens dans cette démarche de prévention ont été actualisés et déclinés au format vidéo pour une diffusion plus large à destination de leur patientèle.
Un sportif amateur ou professionnel peut avoir recours, sans le savoir, à un médicament ou un complément alimentaire contenant une substance dopante. Toutefois, le principe de responsabilité objective le rend fautif pour toute substance décelée dans son organisme à l’occasion d’un contrôle antidopage et la seule présence d’une substance interdite suffit à caractériser une violation des règles antidopage. Il est donc essentiel que le sportif s’assure auprès de son pharmacien, spécialiste du médicament et de son bon usage, que ce dernier ou le complément alimentaire envisagé ne contient pas de substance inscrite sur la liste des produits dopants.
Une stratégie gouvernementale globale Dans le cadre du Plan national de prévention du dopage et des conduites dopantes dans les activités physiques et sportives 2020-2024, le ministère chargé des Sports s’est donné pour objectif de diffuser et de partager les connaissances auprès de l’ensemble des acteurs de la prévention du dopage et des conduites dopantes, du mouvement sportif, des professionnels du soin et du grand public. En effet, les acteurs qui interviennent dans l’environnement des sportifs (famille, amis, entraîneurs, préparateurs physiques, professionnels de santé, etc.) ont un rôle de prévention et doivent être la cible d’actions de prévention au même titre que le sont les sportifs. Pour qu’ils puissent pleinement prendre conscience de leur influence, il est nécessaire qu’ils participent à des séquences de sensibilisation, d’information et/ou de formation.
Dans ce cadre, une attention toute particulière a été portée au milieu médical, pharmaceutique et du soin, avec la signature de plusieurs conventions avec les ordres de santé. Outre les deux conventions signées en 2015 et 2016 avec le Conseil national de l’ordre des pharmaciens, et celle de 2019 qui porte sur l’actualisation et la digitalisation des campagnes, Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, a récemment conclu deux conventions relatives à la prévention et à la lutte contre le dopage avec, d’une part, le Conseil national de l’Ordre des médecins et, d’autre part, le Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
Le rôle du pharmacien Forts d’un maillage territorial de 21 000 officines environ et d’une grande proximité avec la population, les pharmaciens sont des acteurs essentiels en matière de prévention, notamment du dopage, ce qui constitue l'une de leurs obligations déontologiques[1].
Lors de la dispensation à un sportif, le pharmacien doit s’assurer que les médicaments ou les compléments alimentaires délivrés sont exempts de substances interdites par la réglementation antidopage. Pour cela, il est important que le sportif informe le pharmacien de sa qualité de sportif, même amateur. A cet égard, le code de la santé publique précise que « lorsque l’intérêt de la santé du patient lui paraît l’exiger, le pharmacien doit refuser de dispenser un médicament. Si ce médicament est prescrit sur une ordonnance, le pharmacien doit informer immédiatement le prescripteur de son refus et le mentionner sur l’ordonnance » (article R.4235- 61). |
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