Loin de perdre le Nord, les pharmaciens Giphar se relancent à Lille

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2022 - crédits iconographique SdV

A l’issue de son congrès annuel, qui vient de se dérouler à Lille, la nouvelle équipe aux manettes de Giphar a confirmé le cap fixé en septembre dernier par Richard Gréaume. L’objectif ? Retisser des liens de proximité qui, à l’origine, caractérisaient le groupement et ainsi enrayer l’hémorragie des adhérents enregistrée sous la présidence de Jean-Baptiste de Coutures. D’où la rupture officialisée du groupement avec son directeur général et la stratégie ambitieuse affichée.

Retrouver les fondamentaux du groupement. Tel était, en quelque sorte, l’objectif du dernier congrès des GIPHAR (Groupement Indépendant de Pharmaciens indépendants), qui vient de se tenir à Lille (Hauts-de-France). « Une priorité » pour la nouvelle présidente, Valérie Kieffer qui a dû reprendre en urgence les rênes après le décès brutal de Richard Gréaume, au début de cette année.

Fixé par son prédécesseur, ce cap avait d’ailleurs incité Valérie Kieffer à s’engager à ses côtés en tant que vice-présidente. « Richard avait décidé de placer son mandat sous le signe de la proximité avec les adhérents, de l’attractivité de l’enseigne et de l’accompagnement des adhérents face aux mutations du métier qu’elles soient économiques, organisationnelles ou en rapport avec nos missions de professionnels de santé », explique la titulaire installée à Créteil (Val-de-Marne).

Divorce consommé

C’est d’ailleurs cette volonté, de « repartir de l’avant, en collant aux attentes des adhérents », qui a été saluée par une standing ovation au palais des congrès de Lille lors de la rétrospective des 200 premiers jours du bureau national. Pendant de nombreuses minutes les quelque 350 pharmaciens présents ont manifesté leur reconnaissance au travail initié par Richard Gréaume et leur soutien au cap maintenu par la nouvelle équipe : redonner une dynamique au groupement en trouvant les solutions adaptées après avoir échangé avec les adhérents.

Entourée de ses deux vice-présidentes -Isabelle Tarodo de la Fuente, en charge de la qualité opérationnelle et de l'amélioration continue, et Géraldine Pépion, en charge de la stratégie du groupement à horizon 2025 - Valérie Kieffer (voir photo) s’est ainsi employée à expliquer les priorités de la nouvelle équipe. L’occasion aussi d’officialiser le divorce du groupement avec son directeur général, recruté en 2010. Un divorce consommé, puisque « le bureau national a décidé à la quasi-unanimité de ne pas renouveler sa confiance au président du directoire de la Sogiphar, Philippe Becht, en raison du chemin épineux qu’il s’évertuait à vouloir faire prendre au groupement »

Tour de France constructif

Conséquence : les Giphar vont désormais se projeter dans la pharmacie du futur, tels que le péconisaient les Grands dossiers de la pharmacie https://www.pharmaciengiphar.com/pharmaciens-giphar/grands-dossiers-pharmacie initiés sous les mandats des deux anciens présidents : Jean-Michel Cloppet et Laëtitia Henin. L’occasion aussi de « penser digital », précise Valérie Kieffer. Et d’ajouter : « il est temps de rattraper notre retard dans ce domaine et de mettre en place une véritable politique de click and collect comme l’ont exprimé les adhérents que nous avons rencontrés lors de notre tour de France en octobre dernier ». Un tour de France mené tambour battant pendant cinq semaines mais qui aura permis de réécouter les pharmaciens adhérents.

Et ainsi de coller aux attentes d’officinaux « amoureux de leur métier et désireux de participer à l’évolution de la profession ». Les Giphar devraient ainsi accorder une place croissante aux priorités métiers. En clair à la prise en charge de patients chroniques et dont le besoin de prise en charge à l’officine ne cesse de croître. Sans oublier l’accompagnement pour intégrer les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et les maisons et autres pôles de santé dont la fédération (FFMPS) était récemment encore coprésidée par une ancienne présidente Giphar : Brigitte Bouzige.

Attirer tous les pharmaciens

Fort de priorités en phase avec les attentes des adhérents, recentré sur des « priorités métiers, bientôt doté d’une quatrième plate-forme logistique, à Dijon, et prêt à relever les défis du digital, Giphar entend donc reprendre son destin en main. Et il y urgence, puisque depuis bientôt quatre ans, le groupement né en 1968 peine à faire sa révolution. Avec à la clé une érosion des pharmacies adhérentes, dont le nombre est désormais passé sous la barre des 1230 alors qu’il frisait les 1350 en 2017. Soit quelque 10% de moins pendant les quatre années de la présidence de Jean-Baptiste de Coutures.

Dans cette logique, Giphar entend bien désormais attirer tous les pharmaciens qu’ils soient adeptes d’une politique d’enseigne ou bien attirés à la marge par la politique du groupement. Trois niveaux d’adhésion pourraient ainsi être mis en place en 2023, si les adhérents le décident lors l’assemblée générale annuelle, en septembre prochain. Une recette séduisante pour une bande de copains qui aspirent à se retrouver pour amorcer le virage de la pharmacie de demain. Un retour aux sources pour Giphar.