Une bourse pour la prostate à l'Institut Curie

Détecter le cancer de la prostate avec un test urinaire

- Théragora le 25 juillet 2019 N° 25 - Page 0 - crédits iconographique Manon Matias/Institut Curie

Antonin Morillon, directeur de recherche CNRS à l'Institut Curie, vient de se voir attribuer un ERC Proof of concept, un financement du Conseil européen de la recherche. Cette prestigieuse bourse va l'aider à poursuivre ses recherches bien avancées pour améliorer la détection précoce du cancer de la prostate sans biopsie inutile.

 

 

 

Comprendre le cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est une maladie mortelle qui affecte environ 400 000 hommes et cause 92 000 décès par an en Europe. Ce cancer est intimement lié au vieillissement. Il se développe lentement, à partir d'une cellule normale qui se divise anormalement et prolifère de manière incontrôlée. Une masse de cellules malignes, la tumeur, se forme et grossit peu à peu. Les cellules de la tumeur peuvent atteindre les tissus voisins et se disséminer par la circulation sanguine ou lymphatique. Elles gagnent d'autres parties du corps, comme les ganglions situés à proximité de la prostate, les os ou, plus tard, des organes plus éloignés comme le foie. Là, elles peuvent former des métastases. L'ensemble de ce processus prend plusieurs années.

 

Un dépistage compliqué en plusieurs étapes
Le dépistage du cancer de la prostate se fait en mesurant le taux sanguin de PSA (antigène prostatique spécifique) et via la palpation de la prostate. Cependant, ces analyses ne sont pas suffisamment fiables pour diagnostiquer clairement le cancer de la prostate. En effet, une fois ces étapes passées, les patients sont alors envoyés pour effectuer une biopsie qui se révèle seulement dans 45% des cas positive. De plus, près de 10% des patients développent une infection de la prostate après cette biopsie. Une fois détecté, différents types de traitements sont proposés aux patients. Parmi eux, la prostatectomie (chirurgie visant à retirer la prostate malade et les ganglions éventuellement touchés) mais elle n'est pas systématique. Une surveillance accrue du patient est donc nécessaire.
A ce jour, aucun biomarqueur moléculaire n'a encore été caractérisé pour suivre facilement ces patients atteints de tumeurs non agressives (encore) en sommeil. Pour cette raison, un test diagnostique non invasif et un test de surveillance active du cancer de la prostate seraient tous deux une réelle avancée pour améliorer la qualité du suivi et des soins aux patients.

Antonin Morillon, à la tête de l'équipe ARN non-codant, épigénétique et fluidité du génome propose donc de valider un ensemble unique de nouveaux biomarqueurs « cachés » circulants, pour mettre au point un test de diagnostic urinaire non invasif, rapide et robuste appelé PROSTATOR, et dédié à la détection précoce du cancer de la prostate sans biopsie inutile.
Objectif des recherches ? Utiliser la partie « cachée » du génome pour trouver ces nouveaux types de biomarqueurs. En utilisant un séquençage de nouvelle génération et des algorithmes innovants d'intelligence artificielle et de bio-informatique (Audoux et al., 2017; Pinskaya et al., 2019), l'équipe a identifié un ensemble de séquences non cataloguées, significativement surexprimées dans les tumeurs du cancer de la prostate (Almeida et al., 2019; Pinskaya et al. 2019).
Ce projet de recherche prometteur vient de recevoir un ERC Proof of Concept : un précieux et prestigieux soutien financier de l'Europe qui vient directement récompenser son potentiel afin d'améliorer le diagnostic des patients atteints d'un cancer de la prostate. Grâce à la bourse ERC, Antonin Morillon va pouvoir aller plus loin et mettre en application le dispositif PROSTATOR.

 

Comment fonctionne PROSTATOR ?
Dès la première visite chez l'urologue ou au cours de la surveillance clinique active, l'urine sera prélevée dans un tube par le patient après examen de la prostate. Le médecin le transmettra directement à un laboratoire pour effectuer le test moléculaire PROSTATOR et affiner la décision d'envoyer le patient effectuer une biopsie. Ainsi les biopsies inutiles seront évitées, réduisant les risques de stress psychologique et physiologique des patients, tout en maitrisant mieux les coûts pour les systèmes de santé. Ce test présente l'avantage d'être rapide et économique.

 

« L'obtention de cette ERC POC est avant tout pour moi une fierté et un honneur, car, au-delà de l'aide financière nécessaire, c'est une véritable reconnaissance dans le travail de toute mon équipe. Il récompense les efforts de transfert de notre expertise de recherche fondamentale vers des applications cliniques. C'est véritablement le point de départ pour valoriser nos travaux et envisager à court terme la création d'une start-up. La confiance que l'Europe met dans notre projet est un encouragement à poursuivre cette démarche » se félicite le chercheur.

 


Source Institut Curie le 25 juillet 2019

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