Comment les Français perçoivent-ils la recherche scientifique ? Dans quelle mesure font-ils confiance à ses conclusions et à ceux qui les portent dans le débat public ?
Dans un contexte où les études scientifiques, nombreuses, révèlent chaque jour de nouveaux pans de la réalité ou posent de nouvelles hypothèses sur son fonctionnement, quelle image les Français ont-ils de la science, de ses conclusions, et surtout, des utilisations qui en sont faites ?
Philip Morris International Science a missionné Harris Interactive pour explorer les relations des Français à la science, à ceux qui la font et à ceux qui en exploitent les conclusions. Entre confiance vis-à-vis de la communauté scientifique et (parfois) défiance à l'égard des utilisations qui peuvent être faites de ses recherches, quels rapports les Français entretiennent-ils aux domaines et enjeux scientifiques ?
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Science et progrès : deux synonymes ?
- Pour les Français, le progrès est très souvent synonyme de découvertes et d'innovations. Bien plus que l'adaptation des prodédés existant à de nouvelles exploitations (20%), le progrès est ainsi vu comme un bon créatif via l'invention de nouvelles choses (nouveaux procédés, nouvelles solutions, nouveaux produits, etc. ; 80%). Et la science, pour les Français, participe largement de ce progrès (93%)
Une science utile mais parfois hermétique, qui bénéficie, au fond, d'une bonne image
- Associée spontanément à l'idée de progrès, la science est en premier lieu pour les Français le lieu de la découverte, de l'évolution et de l'innovation dans la connaissance.
- D'une manière générale, la science est perçue positivement : plus de 9 Français sur 10 estiment que les disciplines scientifiques sont innovantes et utiles pour la société ; tout autant considèrent qu'il s'agit de domaines d'avenir.
- Cependant, la science peut rencontrer plusieurs écueils. En premier lieu, celui Â? léger Â? de la fiabilité : 81% des Français considèrent qu'elle est fiable, néanmoins, le degré d'affirmation de cette idée reste faible, seuls 19% estimant que cette définition leur correspond très bien. Le second écueil renvoie à la question de l'accessibilité de la science. Elle est souvent perçue comme compliquée à comprendre (71%), voire élitiste (60%). Notons que si ce statut d'accessibilité est lié au niveau de diplôme, même les personnes titulaires d'un diplôme supérieur à Bac+2 estiment majoritairement que la science est difficile à comprendre (62%) ou réservée à une petite partie de la population (51%).
En cohérence, une confiance importante accordée à la science et en premier lieu à ceux qui la portent : les chercheurs
- La bonne image de la science va de pair avec un bon niveau de confiance qui lui est attribué : 91% des Français déclarent faire confiance à la science. Ce bon niveau de confiance général renvoie à une opinion positive de tous les domaines testés, et en premier lieu les disciplines scientifiques traditionnelles comme les mathématiques (94% de confiance), la physique (93%), ou la médecine (92%). Seule l'intelligence artificielle (61% de confiance), et dans une moindre mesure, les statistiques (66%), suscitent parfois quelques doutes.
- Cette confiance tire son origine dans les avancées positives qu'elle a permis et qu'elle permettra à la société : améliorer la santé (93%) et les conditions de vie (91%), développer des nouvelles technologies utiles (89%) et mieux comprendre le monde (86%). Et, dans une moindre mesure, les Français lui font également confiance pour mieux protéger l'environnement à l'avenir (77%).
- Au cÂ?ur de ces innovations, les Français considèrent les scientifiques comme les premiers moteurs des progrès de la science (93%),soutenus par le système universitaire (85%). À l'inverse, la capacité des pouvoirs publics à contribuer au développement de la science est davantage mise en doute (43% de confiance seulement), quand les entreprises ou les start-ups sont créditées d'un bon de niveau de confiance (respectivement de 63% et 67%).
Cependant, une utilisation des études scientifiques dans l'espace public qui pose question
- Malgré un niveau de confiance élevé dans la science, des doutes existent quant à son utilisation dans l'espace public. Les études publiées et commentées sont principalement considérées comme orientées (55%), et ce, que l'on ait de manière générale confiance dans les sciences ou non. Par ailleurs, 72% des Français déclarent avoir fréquemment le sentiment d'entendre (ou lire) des affirmations scientifiques contradictoires sur un même sujet.
- En matière de transmission, l'enjeu de l'émetteur est central : les experts, voire une appropriation directe des informations par les citoyens eux-mêmes, bénéficient d'un niveau de confiance supérieur aux acteurs plus périphériques. Ainsi les responsables politiques comptent parmi les relais perçus comme les moins crédibles lorsqu'ils se réfèrent aux études scientifiques (28%, au même niveau que les lobbies, 27%). Les entreprises suscitent, elles, davantage la confiance (54%), sans pour autant être aussi crédibles que les experts scientifiques lorsqu'ils prennent la parole, qu'ils soient chercheurs, médecins ou contributeurs de la presse spécialisée.
- Dans ce contexte, à la fois de faible maîtrise admise concernant les sujets scientifiques et de confiance limitée vis-à-vis de leur utilisation dans l'espace public, les Français attendent que les pouvoirs publics agissent afin d'aider les citoyens à mieux comprendre ces enjeux et les éventuelles controverses scientifiques (74%). De nombreuses mesures Â? toutes celles testées Â? leur apparaissent alors efficaces pour renforcer la confiance des Français dans la science. Des moyens traditionnels comme le renforcement des enseignements scientifiques à l'école (87%) mais également plus modernes, comme le soutien au développement de chaînes YouTube de vulgarisation scientifique (69%, et même 78% chez les moins de 50 ans), apparaissent comme des solutions efficaces pour nouer un lien de confiance plus fort entre les Français et la science.
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