La dispensation à l'unité des médicaments, idée déjà présente dans le programme Santé d'Emmanuel Macron, a refait surface dans le cadre d'un amendement à l'Assemblée nationale au projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire.
La profession de pharmacien d'officine et les groupements de pharmaciens d'officine sont opposés à cette poudre de perlimpinpin !
Premièrement, elle est en contradiction avec la directive européenne sur la lutte contre les médicaments falsifiés qui impose la sérialisation. Comment réagir lors d'une urgence sanitaire avec un rappel de lots comme par exemple pour l'affaire Lactalis ? Comment retrouver les boîtes de médicaments concernés ? Quelle sécurité sanitaire pour les patients ? N'y a-t-il pas un plus grand risque de contrefaçon avec des pilules presque identiques ?
En second plan, Federgy s'inquiète des répercussions sur la santé des patients. Il n'y aurait ainsi plus de pictogramme d'avertissement, plus d'écriture en braille pour les personnes aveugles et malvoyantes. Une discrimination d'une partie de la population ?
La solution apportée par cet amendement à propos du gaspillage pose question, ne devra-t-on pas imprimer les notices de chaque médicament ? Le patient-est-il prêt à attendre derrière le comptoir chaque préparation à l'unité ?
Pour Alain Grollaud, le président de Federgy, « la dispensation à l'unité ne renforcera pas l'adhésion du patient à son traitement, c'est une évidence ». Les pistes résident dans une éducation, un accompagnement des patients dans le cadre des nouvelles missions et sans doute dans le développement de la préparation des doses à administrer (PDA) pour une meilleure observance.
Cependant, nous sommes toujours dans l'attente de la publication des bonnes pratiques de dispensation.
*Federgy est le syndicat des groupements et des enseignes de pharmacie, il représente 9 groupements de pharmacie soit 1 pharmacie sur 3 : Alphega, Apsara, Ceido, Evolupharm, Giropharm, Nepenthès, Objectif Pharma, Optipharm et Pharmavie.