AIDES

VIH/SIDA : l’infléchissement de l’épidémie en France est entre les mains de l’Etat

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora le 28 mars 2019 /FL N° 19 - Page 0

Santé Publique France a publié le 28 mars 2019les dernières données de dépistage pour le VIH/sida : l’épidémie de VIH n’a pas reculé en France entre 2010 et 2017. Pourtant des leviers existent. C’est la volonté politique qui manque. AIDES interpelle les pouvoirs publics sur un plan d’action pour accélérer la lutte contre le sida et infléchir durablement la courbe de l’épidémie. Outre des campagnes de sensibilisation du grand public, l’accent doit être mis sur un dépistage et une prévention plus efficaces.

 

Depuis plusieurs années, les initiatives locales et les expérimentations portées par les associations se multiplient pour encourager le dépistage régulier, la mise sous traitement précoce et le suivi au long cours. Les stratégies en direction des populations les plus exposées, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), migrants-es, usagers-ères de drogues, intégrant notamment la Prep et la mise sous traitement des personnes séropositives ont fait leurs preuves mais elles tardent à être généralisées. Ce retard se traduit par de nouvelles contaminations. Chaque jour compte pour espérer circonscrire l’épidémie. Pour passer la vitesse supérieure, des solutions existent. Reste aux pouvoirs publics de s’en saisir.

 

Une veille en temps réel et des données sociologiques pour mieux cibler le dépistage

Aujourd’hui, les acteurs de terrain composent avec des données datées de deux ans. Impossible donc d’adapter les stratégies de prévention de manière suffisamment réactive. Le retard pris en France dans les déclarations n’est pas acceptable, il est unique en Europe. Par ailleurs, ces données sont trop peu qualifiées. Afin d’affiner réellement et efficacement les besoins des populations clés, nous avons besoin de davantage de données sociologiques les concernant.

 

Un meilleur accès au dépistage 

  • Le pilotage des fonds attribués par les Agences Régionales de Santé (ARS).

Les ARS doivent s’assurer de l’utilisation efficace des fonds alloués. Par exemple, il leur revient de vérifier que les Cegidd (Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic) assurent une offre adaptée aux besoins des populations clés de l’épidémie avec, notamment, un travail de ciblage.

Elles doivent également faciliter la distribution des autotests en laboratoires de biologie, en Cegidd, mais aussi dans les lieux et associations communautaires.  

  • L’accès au dépistage régulier du VIH et des IST sans ordonnance et quel que soit sa couverture sociale en laboratoire de biologie.
  • L’ouverture dès 2020 de nouveaux centres de santé sexuelle communautaire dans les villes les plus touchées.

Un accès à l’offre de prévention facilité pour tous-tes, quel que soit le statut sérologique 

  • La délivrance de TPE (traitement post-exposition) par des acteurs-trices communautaires formés.
  • La prescription de la Prep par les généralistes, les gynécologues et les centres de santé sexuelle communautaire. 
  • La possibilité de dispenser le traitement pour trois ou six mois 

 

 

Lire le communiqué de Santé publique France du 28 mars 2019

 



6 400 personnes ont découvert leur séropositivité en 2017. Pour la moitié d’entre elles, ce fut à l’occasion de leur premier test de dépistage du VIH. L’épidémie de VIH ne recule plus en France. Les solutions pour y remédier sont pourtant connues. Depuis plusieurs années, les initiatives locales et les expérimentations portées par les associations se multiplient pour encourager le dépistage régulier, la mise sous traitement précoce et le suivi au long cours. Les stratégies combinant approche communautaire en direction des populations les plus exposées, HSH, migrants-es, usagers-ères de drogues, et la prévention diversifiée, intégrant notamment la Prep et le Tasp, ont fait leurs preuves mais elles tardent à être généralisées. Ce retard se traduit par de nouvelles contaminations.

 

AIDES interpelle les pouvoirs publics sur un plan d’action pour accélérer la lutte contre le sida et infléchir durablement la courbe de l’épidémie. Outre des campagnes de sensibilisation du grand public, l’accent doit être mis sur un dépistage et une prévention plus efficaces.

 

I. Un suivi épidémiologique en temps réel pour mieux cibler le dépistage

Les données disponibles ont deux ans de décalage, elles ne permettent pas d’orienter efficacement l’action des acteurs de terrain, ni d’ailleurs les stratégies des autorités de santé. Le retard pris en France dans les déclarations n’est pas acceptable, il est unique en Europe.

Par ailleurs, ces données sont trop peu qualifiées. Afin d’affiner réellement et efficacement les besoins des populations clés, nous avons besoin de davantage de données sociologiques les concernant.

 

II. Un meilleur accès au dépistage

1. Le pilotage des fonds attribués par les Agences Régionales de Santé (ARS)

Les ARS doivent s’assurer de l’utilisation efficace des fonds alloués.

a- Vérifier que les Cegidd (Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic) fassent un travail adapté aux besoins des populations clés de l’épidémie 

S’adapter aux besoins c’est : proposer des horaires suffisamment larges, s’assurer de la qualité de l’accueil (non-jugement notamment), aller vers les populations clés, effectuer un véritable ciblage des actions.

b- Permettre la distribution des autotests : laboratoires de biologie, en Cegidd, dans les lieux et associations communautaires. 

L’autotest est un outil sous-utilisé, du fait de son prix élevé. Il doit faire l’objet de distributions gratuites larges.

2. L’envoi par voie postale de kits de dépistage

3. L’accès au dépistage régulier du VIH et des IST sans ordonnance et quel que soit sa couverture sociale en laboratoire de biologie

La part des personnes primo-dépistées est important parmi les découvertes de séropositivités. L’accès au dépistage doit être facilité et aucune occasion ne doit être manquée. Des expérimentations sont en cours à Nice et Paris, leur passage à l’échelle doit être programmé dès aujourd’hui.

4. L’ouverture début 2020 de nouveaux centres de santé sexuelle communautaire dans les villes les plus touchées

À San Francisco et à Londres, de tels lieux proposant une offre globale en santé sexuelle ont été la clé pour faire reculer l’épidémie. Il en existe déjà en France (Le Spot à Marseille et à Nice, Le 190 à Paris) mais leurs moyens sont insuffisants pour répondre aux besoins non couverts.

 

III. Un accès à l’offre de prévention facilité pour tous-tes

1. La délivrance de TPE (traitement post-exposition) par des acteurs-trices communautaires formés

Le TPE, la prise d’antirétroviraux en préventif après avoir été exposé au VIH, n’est disponible qu’à l’hôpital alors que les personnes concernées se présentent quotidiennement dans les lieux communautaires avec cette demande. Ce dispositif est méconnu et sous-utilisé actuellement du fait d’une accessibilité toute relative

2. La prescription de la Prep par les généralistes, les gynécologues et les centres de santé sexuelle communautaire

La Prep est disponible en France depuis 2016 et a fait ses preuves pour faire reculer l’épidémie. Elle n’est accessible aujourd’hui qu’à l’hôpital ou en Cegidd. Certains lieux de prescription sont saturés limitant la progression du nombre de prépeurs-ses. Pour atteindre toutes les populations concernées, les lieux de prescription doivent se multiplier ; en proximité des personnes et groupes qui en ont besoin.

3. Le remboursement à 100% du vaccin HPV pour les hommes et les femmes

4. La possibilité de dispenser le traitement pour trois ou six mois

La nécessité de passer chaque mois à la pharmacie peut être un obstacle à l’observance du traitement, notamment dans certains territoires comme la Guyane.

5. L’intégration de l’AME (Aide médicale d’État) à l’Assurance maladie 

Pour les populations étrangères en situation administrative précaire, l’accès à une couverture sociale pérenne est un obstacle à la prévention et aux soins. Le statut d’assuré-e social et la détention d’une carte vitale faciliteraient les parcours.

Les entretiens de Théragora
Les robots s'imposent dans le bloc opératoire
Les robots assistants chirurgiens sont désormais très présents dans les salles d'opération des hôpitaux. Associés à l'intelligences artificielle et à la réalité virtuelle, ils ouvrent la voie à la chirurgie cognitive de quatrième génération.
Archives vidéos Carnet Le Kiosque Théragora Mots de la semaine Derniers articles en ligne
Contactez-nous

Théragora est le premier site d'information sur la santé au sens large, qui donne la parole à tout ceux qui sont concernés par l'environnement, la prévention, le soin et l'accompagnement des personnes âgées et autres patients chroniques.

contact@theragora.fr

www.theragora.fr

Suivez-nous et abonnez-vous sur nos 5 pages Facebook

Facebook Théragora
Facebook Théragora Prévenir
Facebook Théragora Soigner
Facebook Théragora Acteurs de ma santé
Facebook Théragora Soutenir

Linkedin Théragora