L'Institut national du cancer rappelle les bénéfices d’une vaccination des enfants dès 11 ans

Cancers liés aux virus HPV

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora le 27 avril 2023 N°

Á l’occasion de la semaine européenne de la vaccination (24 au 30 avril), et suite à l’annonce du président de la République* du déploiement d’une campagne vaccinale à la rentrée pour les élèves de 5e, l’Institut national du cancer s’adresse aux parents des enfants concernés par la vaccination contre les papillomavirs humains (HPV). Comprendre les enjeux et les bénéfices de cette vaccination, recommandée aux filles et aux garçons des 11 ans, demeurent le pré-requis nécessaire à leur prise de décision. Dans ce contexte, l’Institut rappelle que le dialogue avec le médecin[1] reste essentiel pour répondre aux questions que peuvent se poser les parents

 

 

Protéger les enfants contres les cancers HPV grâce à la vaccination

Alors que la vaccination contre les papillomavirus permet d’éviter jusque 90 % des infections à l’origine des cancers HPV induits, la couverture vaccinale n’est que de 41,5 %[2] chez les filles. Chez les jeunes garçons, pour lesquels la vaccination n’est recommandée que depuis deux ans, la couverture vaccinale est de 12,8 % pour la première dose à 15 ans (elle était de 6 % en 2021).

Si la couverture vaccinale des jeunes filles poursuit son augmentation (+ 4,1 points par rapport à 2021 pour le schéma complet), elle reste bien en deçà de l’objectif de 80 %, à horizon 2030, fixé dans  la stratégie décennale de lutte contre les cancers. Pourtant cette vaccination, sûre et efficace, permet de protéger les enfants contre des lésions précancéresues et d’éviter, plus tard des cancers.

Ainsi, la première observation d’une association entre vaccination et réduction du risque de cancer du col de l’utérus a été publiée à partir du registre de cancers suédois en 2020. Sur la période 2006-2017, l’observation des cancers survenus chez les femmes âgées de 10 à 30 ans a permis de mettre en évidence un risque de cancer invasif du col de l’utérus inférieur chez les jeunes femmes ayant reçu a minima une dose de vaccin quadrivalent contre les HPV. Dans ce même pays, où la couverture vaccinale atteint 83 %[3] en 2020, une réduction des lésions précancéreuses de 75 % a été observée chez les jeunes filles vaccinées avant l’âge de 17 ans en comparaison aux autres jeunes femmes.

Par ailleurs, en Australie où la recommandation de vacciner les filles date de 2007 et celle des garçons de 2013, la couverture vaccinale d’au moins 80 % a permis une réduction de plus de

77 % des génotypes responsables de 75 % des cancers du col de l’utérus, et une diminution de plus de 50 % de l’incidence des lésions précancéreuses cervicale de haut grade chez les jeunes filles de moins de 20 ans. Dans ce pays, le succès de la campagne de vaccination, associée au dépistage, ouvre la perspective d’une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici une quinzaine d’année.

 

Le vaccin recommandé aux filles et aux garçons[4] de 11 à 14 ans (2 doses), puis en rattrapage de 15 à 19 ans (3 doses), prévient 9 types de HPV dont 7 sont à haut risque ou potentiellement oncogènes. Il est indiqué contre :

-          les lésions précancéreuses et/ ou les cancers du col de l’utérus, de la vulve du vagin et de l’anus ;

-          les lésions bénignes mais très invalidantes et douloureuses qui apparaissent sur la peau et les muqueuses de l’anus et de la région génitales.

Vacciner les enfants dès 11 ans garantie une meilleure réponse immunitaire et donc une meilleure effficacité contre les 9 virus ciblés par le vaccin recommandé.

La première dose peut être administrée à l’occasion du rappel dTcaP[5] prévu entre 11 et 13 ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B, ainsi qu’avec le vaccin contre le méningocoque de sérogroupe C dans le cadre du rattrapage vaccinal.

Vaccination contre les HPV : répondre aux questions que se posent les parents

Pourquoi faire vacciner mon enfant ? Á quoi sert cette vaccination ? Y-a-t-il des risques ?

La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) soulève de nombreuses questions de la part des parents. Afin de leur donner accès aux éléments de réponse, l’Institut national du cancer diffuse une campagne dans les cabinets médicaux et sur ses réseaux sociaux.

 

Cette campagne, qui propose différentes sources d’information, renvoie en priorité vers les professionnels de santé. Par ailleurs, l’Institut met à disposition, sur son site, une infographie dynamique qui fait le point sur cette vaccination.

Enfin, il propose un programme de chroniques sonores « Protéger les enfants contre les cancers HPV. La minute vaccination ! » à plus de 1 000 radios et web radios pour une diffusion gracieuse. Professionnels de santé et experts reviennent sur les points clés de la vaccination.
 

 

Les professionnels de santé habilités à réaliser la vaccination

Plusieurs professionnels de santé sont habilités à réaliser la vaccination contre les HPV. Ainsi, les parents peuvent s’adresser à leur médecin traitant, une sage-femme, un infirmier (sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme pour les enfants de moins de 16 ans), un service de vaccination municipal ou départemental.

La vaccination peut être prise en charge à 100 % (sans avance de frais) dans certains centres de vaccination et pour les personnes bénéficiant de la Complémentaire Santé Solidaire.

Si ce n’est pas le cas, chaque dose de vaccin est prise en charge à 65 % par la caisse d’assurance maladie. Le reste est généralement pris en charge par les complémentaires (mutuelle…).

Le point sur les virus HPV

Près de 200 types de papillomavirus humains (HPV) ont été identifiés. Parmi eux, 12[6] ont été définis comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes, tandis que d’autres à moindre risque oncogénique sont responsables de verrues génitales (aussi appelées condylomes).

En France chaque année, 6 400 cancers sont potentiellement dus aux HPV. Si les femmes sont les principales victimes de ces cancers (2 900 cancers concernent le col de l’utérus), plus d’un quart d’entre eux atteint les hommes. Il s’agit plus spécifiquement des cancers de l’oropharynx[7] (1 060 cas incidents), de l’anus (360 cas incidents), de la cavité orale, du larynx et du pénis (plus de 300 cas incidents pour ces 3 localisations). Les virus HPV sont aussi responsables des très fréquentes verrues ano-génitales qui dégradent sérieusement la qualité de vie. Ces verrues, bénignes mais récidivantes, touchent autant les hommes que les femmes (100 000 personnes par an) et leur prise en charge est particulièrement douloureuse.

 

Si la plupart des infections disparaissent spontanément (90 % disparaissent dans les 2 ans), celles qui persistent, surtout lorsqu’elles impliquent certains HPV à haut risque (16 et 18), peuvent engendrer des lésions précancéreuses et cancéreuses.

Au cours de sa vie, environ 80 % de la population sera exposée à un virus HPV et 60 % des contaminations ont lieu pendant la première année de vie sexuelle.

Aussi, vacciner les enfants et adolescents avant le début de leur vie sexuelle permet de garantir une protection proche de 100 % des virus inclus dans le vaccin et des cancers correspondants [8]. Cette protection sera moindre si la vaccination est effectuée après le début de la vie sexuelle, car la vaccination n’arrête pas un processus cancéreux qui a déjà commencé.

 



[1] Les résultats d’une enquête, menée en 2019 par l’Institut national du cancer et la Haute Autorité de santé, confirment le rôle prépondérant des médecins généralistes dans l’information et dans la recommandation de la vaccination contre les HPV. Ainsi, 97 % des parents répondants déclarent suivre les conseils de leur médecin (60 % toujours et 37 % souvent) lorsqu’il recommande la vaccination, et 86 % l’identifient comme leur principale source d’information sur ce sujet.

[2] Couverture vaccinale des jeunes filles en 2022. Schéma complet à 16 ans. Chiffres Santé publique France, avril 2023.

[3] Couverture vaccinale en Suède des jeunes filles en 2021 (schéma complet).

[4] La vaccination est aussi recommandée, jusqu’à 26 ans, aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.

[5] Vaccin contre la diphtérie (D), le tétanos (T), la coqueluche acellulaire (Ca) et la polyomélite (P).

[6] https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Papillomavirus-et-cancer. HPV à haut risque ou potentiellement oncogènes : HPV 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58, 39, 51, 56, 59). HPV à bas risque : HPV 6 et 11 par exemple.

[7] Le lien de causalité entre les infections par HPV et les cancers oropharyngés est établi par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Mais en l’absence de données cliniques, les trois vaccins n’ont pas, à ce jour, d’indications pour la prévention des lésions et des cancers oropharyngés.

[8] La vaccination est complémentaire d’un dépistage du cancer du col de l’utérus recommandé aux femmes de 25 à 65 ans.

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