INCa - Un test à réaliser tous les 3 ans dès 25 ans

Réduire de 30 % l'incidence et la mortalité par cancer du col de l'utérus

- Théragora le 23 janvier 2019 /FL N° 17 - Page 0

Troisième programme national de dépistage organisé, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’adresse aux 17 millions de femmes âgées de 25 à 65 ans. Ce cancer est l’un des seuls dont le pronostic se dégrade avec un taux de survie à 5 ans en diminution. L’objectif du programme national est d’augmenter le taux de participation de 20 points pour attendre les 80 % et de réduire de 30 % l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans. Les professionnels de santé en charge du suivi gynécologique des femmes, au premier rang desquels figurent les gynécologues, les médecins généralistes et les sages-femmes, constituent le principal mode d’entrée dans ce dépistage. 

Un cancer dont le pronostic se dégrade alors qu’il existe un dépistage efficace

Chaque année en France, 3 000 cas de cancers invasifs du col de l’utérus sont détectés et 1 100 patientes en décèdent. C’est l’un des seuls cancers dont le pronostic se dégrade avec un taux de survie à 5 ans de 62 % pour la période 2005/2010 ; ce taux était de 68 % sur la période 1989/1993.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus, qui repose sur l’analyse de cellules prélevées au niveau du col de l’utérus (« frottis »), permet de détecter au plus tôt des cellules anormales. La présence de ces cellules ne signifie pas qu’il s’agit d’un cancer. Il est nécessaire d’effectuer des examens complémentaires pour en préciser la nature.

 

  • Si des lésions précancéreuses sont détectées, elles pourront être surveillées (certaines lésions pouvant régresser spontanément) ou soignées avant l’apparition d’un cancer.
  • Si un cancer est détecté, il sera généralement à un stade plus précoce et pourra être traité avec des soins plus légers qui permettront de préserver davantage la fertilité.

 

 

40 % des femmes ne participent pas ou pas régulièrement au dépistage

Un dépistage régulier de toutes les femmes concernées permettrait de réduire significativement le nombre de cas de cancers du col de l’utérus. Sur la période 2015-2017, le taux de participation est de 60 %.  Il varie de 56,1 % à 64,4 % selon les régions en Métropole.

 

Aussi, le programme national vise à toucher les 40 % de femmes ne réalisant pas ou pas régulièrement l’examen. Il s’agit plus particulièrement des femmes de plus de 50 ans
(1 femmes sur 2 entre 50 et 65 ans ne se fait pas dépister), celles en situation sociale défavorable, les femmes atteintes d’une affection longue durée, d’une forme grave ou invalidante de l’obésité ou les femmes en situation de handicap.

 

 

 

Le programme national organisé du dépistage du cancer du col de l’utérus

 

 

  • Le professionnel de santé : interlocuteur privilégié des femmes

Les médecins et professionnels de santé assurant le suivi gynécologique de la femme (gynécologue, médecin généraliste, sage-femme) sont les interlocuteurs privilégiés des femmes et  constituent le principal mode d’entrée dans le dépistage.

À l’occasion d’une consultation, le professionnel de santé pourra proposer à chaque femme de 25 à 65 ans, de réaliser l’examen ou le prescrire.

Celles-ci doivent être en mesure de comprendre les enjeux de ce dépistage et de décider si elles acceptent ou non de réaliser l’examen.La consultation est également l’occasion de répondre à leurs questions sur le test, ses avantages, ses limites et les conséquences en termes de traitements éventuels en cas de résultat anormal. 

Par ailleurs, l’Institut propose sur son site un espace d’information dédié à ce dépistage et un document téléchargeable « Dépistage du cancer du col de l’utérus. De 25 à 65 ans, un test tous les 3 ans » qui permet notamment de répondre aux éventuelles questions que les femmes se posent sur ce programme et sur le dépistage.

 

 

 

  • Un programme unique et deux modes de participation

 

     
  La participation spontanée60 % des femmes de la population cible participent spontanément au dépistage du cancer du col de l'utérus. Pour ces femmes, le dispositif actuel demeure inchangé. Elles pourront rejoindre le programme en précisant leur non opposition à la transmission de leurs données aux différents acteurs (professionnel ayant réalisé le prélèvement, centre de coordination régional du dépistage des cancers et Santé publique France), en vue de l'évaluation du programme.Si la femme s'oppose, ses données ne seront pas intégrées à cette évaluation.  
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  • Réduire les inégalités d’accès : une offre de dépistage élargie et une prise en charge à 100 % sans avance de frais

Afin de garantir une équité d’accès sur l’ensemble du territoire, le prélèvement cervico-utérin (« frottis ») pourra être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme. Les médecins biologistes exerçant en laboratoire de biologie médicale et les anatomo-cytopathologistespeuvent également proposer à la femme de réaliser ce prélèvement.

 

Les femmes qui n’auront pas réalisés de dépistage au cours des trois dernières années bénéficieront d’une prise en charge à 100 % de l’examen, sans avance de frais, par leur régime d’assurance maladie. Ces deux dispositions visent à rapprocher les femmes les plus vulnérables et celles les plus éloignées du système de santé de la prévention et du dépistage.

 

  • Garantir un meilleur suivi des femmes présentant des résultats anormaux

Quel que soit le mode d’entrée dans le dépistage (spontanée ou après invitation), le recueil des données permet un meilleur suivi des femmes dont le résultat cytologique est anormal. Le centre de coordination régional du dépistage des cancers réalise un suivi régulier et exhaustif de ces femmes et s’assure notamment, auprès du professionnel de santé qui a réalisé le prélèvement, des modalités d’examen mis en œuvre.

 

  • Contribuer à la qualité et à l’évaluation du programme grâce au recueil des données de chaque femme

Le dépistage du cancer du col de l’utérus fera l’objet d’une évaluation annuelle confiée à Santé publique France. Le recueil des données doit être organisé avec le consentement de chaque patiente. 

 

Aussi, chaque femme pourra préciser, au professionnel de santé qui réalise l’examen, si elle s’oppose à la transmission de ses données au centre régional de coordination des cancers et de façon anonymisée à Santé publique France. À tout moment, la femme pourra accéder et modifier les informations et s’opposer à leur transmission. 

 

L’analyse de ces données contribuera à l’amélioration des pratiques, au suivi et à l’évaluation de la qualité du programme national. 

Le centre régional de coordination du dépistage des cancers en charge de l’organisation opérationnelle du programme

La mise en œuvre opérationnelle du programme de dépistage organisé est confiée aux centres régionaux de coordination du dépistage des cancers. Ils sont chargés de l’organisation des programmes de dépistage en appui des Agences régionales de santé. Il s’agit par exemple :

  • de la constitution des fichiers notamment sur la base des données transmises par l’Assurance maladie ; 
  • de la gestion des invitations et des relances adressées aux femmes n’ayant pas réalisé de prélèvement depuis plus de 3 ans ;
  • du suivi des femmes présentant une cytologie anormale ;
  • du recueil des données permettant l’évaluation du programme par Santé publique France.

Outre l’appui qu’il opère auprès des professionnels de santé, le centre régional de coordination du dépistage des cancers, mènent, auprès du grand public des actions d’information, en cohérence avec les campagnes nationales de l’Institut national du cancer. Il propose également, dans le cadre de la réduction des inégalités d’accès au dépistage et en cohérence avec la politique de l’ARS, des actions en lien avec les spécificités territoriales.

 

 

Le dépistage du cancer du col de l’utérus en pratique

-17 millions de femmes sont concernées : les femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans inclus (y compris les femmes enceintes et les femmes ménopausées).

  • Ce dépistage repose sur la réalisation d’une cytologie cervico-utérine (« frottis » et analyse du prélèvement).
  • Il est recommandé tous les 3 ans après deux prélèvements normaux réalisés à un an d’intervalle. 
  • Il permet de repérer des lésions précancéreuses et des cancers à un stade précoce afin de favoriser les chances de guérison et les traitements moins lourds.

La démarche de dépistage est complémentaire d’une stratégie de prévention via la vaccination contre les HPV, proposée aux jeunes filles à partir de 11 ans.

À noter : en Guyane, et en particulier dans les communes isolées, la Haute Autorité de santé a recommandé que les modalités du programme de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus soient adaptées, notamment l'âge de début du dépistage, compte tenu des spécificités épidémiologiques et d'accès d'une partie de la population aux soins et à la prévention.

 

 

Les chiffres clés du cancer du col de l’utérus en France

Chaque année :

3 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus sont détectés ;
1 100 femmes décèdent de ce cancer ;
235 000 frottis anormaux sont enregistrés ;
35 000 femmes ont été traitées pour des lésions précancéreuses : 50 % d’entre elles avaient moins de 39 ans.
51 ans est l’âge médian au diagnostic. Il est de 63 ans pour le cancer du sein.
62 % taux de survie à 5 ans.
64 ans est l’âge moyen de décès.

 

Source INCa 17/01/2019

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