Par le Dr Magalie Provansal

Cancer et préservation de la fertilité : comment ça marche ?

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2018 - Institut Curie N° 01 - Page 0

A l'occasion de la conférence le 19  décembre 2017 à l'Institut Curie sur La fertilité, la contraception et la grossesse après un cancer du sein, des médecins experts ont montré que ces sujets liés à la sexualité et à la fertilité pendant ou après un cancer du sein sont encore peu abordés et les connaissances restent parcellaires. C’est pourquoi l’Institut Curie et l’association Seintinelles se sont associés pour lancer une étude nationale baptisée Feeric.

 

 
Il existe plusieurs techniques de préservation de la fertilité féminine dont les indications seront discutées au cas par cas au sein d'une équipe multidisciplinaire permettant une discussion préalable des indications entre les médecins oncologues et l'équipe du Centre qui assurera la consultation d'oncofertilité.
 

Quelles sont les techniques de préservation de la fertilité qui sont disponibles lorsque l’on a un cancer du sein ?  Il existe plusieurs techniques de préservation de la fertilité féminine dont les indications seront discutées au cas par cas au sein d'une équipe multidisciplinaire permettant une discussion préalable des indications entre les médecins oncologues et l'équipe du Centre clinico-biologique d'aide médicale à la procréation (AMP) qui assurera la consultation d'oncofertilité.

 

Les limites et le choix de la technique la plus adaptée dépendent de nombreux paramètres :

 

Vitrification ovocytaire : conservation d'ovocytes matures

Il s'agit ici d'une conservation de gamètes féminins (ovocytes), éliminant le problème lié à la conservation d'embryons, qui implique le couple et non pas la patiente seule. Cette technique est possible si la patiente est célibataire.

Cette technique nécessite une stimulation hormonale, et un intervalle libre de 2 à 3 semaines avant le début du traitement oncologique. Elle doit donc être validée par l’équipe oncologique en raison de l'hyperoestrogénie qu’elle induit, ainsi que des délais de traitement.

 

Fécondation in vitro (FIV) et conservation embryonnaire

Il s'agit de réaliser une fécondation in vitro et de congeler des embryons obtenus. Ceux-ci pourront être retransférés après la fin des traitements si la patiente souhaite une grossesse.

Cette technique peut être indiquée pour les patientes adultes, en couple, envisageant un projet parental. Ses limites sont l'âge et la nécessité d’une stimulation hormonale. Par ailleurs, elle lie les partenaires dans un projet parental parfois jusque-là non envisagé par le couple.

 

Conservation de tissu ovarien

Elle est indiquée chez les patientes ayant une bonne réserve ovarienne, devant recevoir un traitement hautement gonadotoxique. En raison de son caractère encore expérimental, cette technique n'est proposée qu'en cas de traitement jugé stérilisant, comme les traitements myéloablatifs avant greffe de moëlle. Cette technique est peu utilisée dans le cancer du sein, car les régimes de chimiothérapie utilisés ne sont que partiellement gonadotoxiques. Il faut alors peser le bénéfice attendu d’une procédure encore expérimentale (retrait d’une partie de l’ovaire / congélation / décongélation /réimplantation de l’ovaire) par rapport aux dommages potentiellement causés par la chimiothérapie. Aucune étude n’a aujourd’hui su quantifier si cette technique apportait un bénéfice en terme de fertilité par rapport au fait de ne pas réaliser cette tehnique.

 

Conservation d'ovocytes immatures

Cette technique appelée « maturation ovocytaire in vitro » est encore peu pratiquée en France. Elle a pour avantage d’être possible si la patiente est célibataire et de ne pas nécessiter de stimulation hormonale. Elle est réalisable quel que soit le moment du cycle, ainsi que dans les situations ou la tumeur est encore en place (avant la chirurgie), Cette technique étant plus récente, les résultats sont moins performants que les techniques de préservation d’ovocytes matures et d’embryons.

 

Prévention de la gonadotoxicité par agonistes de la LH-RH

L’injection d’agonistes du LHRH consiste à provoquer une ménopause artificielle pendant la chimiothérapie, dans le but de mettre les ovaires au repos et les protéger contre la toxicité de la chimiothérapie. Ces traitements ont montré leur efficacité en terme de récupération précoce de la fonction ovarienne, en terme de nombre de grossesses obtenues, et ne sont pas associés à un surrisque de récidive, Ils constituent une option proposée de plus en plus souvent aux jeunes patientes devant subir une chimiothérapie.

 

 

En savoir plus sur la sexualité pendant et après un cancer du sein
https://curie.fr/dossier-pedagogique/sexualite-apres-un-cancer-du-sein
En savoir plus sur les techniques de préservation de la fertilité après un cancer du sein
https://curie.fr/dossier-pedagogique/cancer-et-preservation-de-la-fertilite-comment-ca-marche
En savoir plus sur la contraception pendant et après les traitements pour un cancer du sein
https://curie.fr/dossier-pedagogique/contraception-apres-un-cancer-du-sein
En savoir plus sur la grossesse après un cancer du sein
https://curie.fr/dossier-pedagogique/grossesse-apres-un-cancer-du-sein-un-risque-de-rechute-accru
En savoir plus sur l’étude FEERIC, qui sera lancée officiellement en janvier
https://curie.fr/dossier-pedagogique/lancement-de-letude-feeric-fertilite-grossesse-et-contraception-apres-un-cancer

 

 

 

 

 

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