13ème édition du Congrès "Paris Hepatology Conference"


En 2020, la révolution thérapeutique en marche contre les maladies du foie exige une politique de santé à la hauteur

 

Une véritable révolution thérapeutique est en marche pour lutter contre les maladies chroniques du foie,responsables chaque année de plus de 1,5 million de décès dans le monde. Mais les progrès thérapeutiques ne profiteront aux malades qu’avec une politique de santé publique à la hauteur de l’enjeu, qu’il s’agisse de prévention, de dépistage ou d’accès aux traitements.

 

La 13e Paris Hepatology Conference (PHC), Congrès annuel international sur les maladies du foie, s'ouvre ce lundi 13 janvier au Palais des congrès de Paris dans un contexte paradoxal. D’un côté, des progrès nombreux et prometteurs sont enregistrés dans le traitement des différentes maladies du foie : hépatites virales B, C et D, Nash (maladie du foie gras), cancer du foie… De l’autre, la préoccupation demeure ; la plupart du temps silencieuses, ces maladies demeurent trop souvent diagnostiquées à un stade tardif. Les autorités sanitaires tardent à prendre la mesure de la menace. « Il est urgent de dépister massivement les maladies du foie à un stade précoce, rappelle le Professeur Patrick Marcellin, fondateur et organisateur du PHC, afin de désamorcer les “bombes à retardement” que représentent les maladies du foie, en particulier la Nash, avec la prévision d’une augmentation du nombre de cancers du foie. »

 

Les premiers traitements contre la Nash bientôt disponibles

La Nash, ou « maladie du foie gras », due principalement à une alimentation trop riche en sucres, s’est massivement répandue ces dernières années dans le monde, notamment aux États-Unis. En France, entre 1 et 1,5 million de personnes sont affectées d’une Nash associée à une altération sévère de leur foie (fibrose)(1). Liée au syndrome métabolique, au diabète et à l’obésité, la Nash se traite d’abord par un changement des habitudes alimentaires et l’exercice physique. Parfois, cela ne suffit pas, et l’année 2020 verra l’arrivée sur le marché des premiers médicaments contre la Nash. De très nombreuses molécules sont à l’étude, ciblées contre l’inflammation ou la fibrose, et pourront probablement être utilisées en combinaison.

 

Hépatites virales : du nouveau contre les hépatites B et D

Contre l’hépatite C, il existe des traitements entrainant la guérison dans pratiquement 100% des cas et très bien tolérés. L’élimination de l’hépatite C est possible, conformément aux objectifs fixés par l’OMS, mais elle suppose un dépistage massif des personnes contaminées, (alors que 80% des porteurs chroniques du virus dans le monde ne le savent pas), puis un accès aux traitements. La France est plutôt bien placée dans la lutte contre l’hépatite C, mais un effort vigoureux s’impose pour les quelques 100 000 personnes contaminées qui s’ignorent et qu’il reste à dépister.

De nouveaux traitements curatifs sont par ailleurs en préparation contre l’hépatite B, très fréquente au niveau mondial et responsable de 900 000 décès chaque année. Les traitements disponibles aujourd’hui ne permettent pas d’éliminer totalement le virus, mais d’en bloquer la multiplication. Les résultats récents des nouveaux traitements font espérer la guérison.

Tres innovant aussi Les premiers traitements antiviraux arrivent contre l’hépatite delta, ou hépatite D, une hépatite redoutable et méconnue qui peut cohabiter avec l’hépatite B et en aggraver considérablement le pronostic.

 

Cancer du foie : l’immunotherapie, un nouvel espoir contre une maladie responsable d’une mortalité très élevée

Dans le même temps, la médecine progresse à grands pas contre le cancer du foie, l’un des plus meurtriers au monde puisqu’il provoque plus de 800 000 décès chaque année(2), dont 8 500 à 9 000 en France(3). Quelle qu’en soit la cause, hépatite virale, alcool ou NASH, la cirrhose fréquente et silencieuse fait le lit du cancer du foie.

Associées à l’intelligence artificielle, les techniques d’imagerie médicale apparaissent comme une arme majeure dans la lutte contre le cancer du foie, tandis que les traitements médicamenteux ou chirurgicaux gagnent en efficacité année après année. Les résultats récents de l’immunothérapie, utilisant des anticorps monoclonaux, sont prometteurs. Ces nouveaux traitements, bientôt disponibles permettent d’espérer la guérison de ce cancer, impossible à imaginer il y a peu.

 

L’inertie des autorités de santé face à l’alcool

L’alcool demeure l’ennemi n°1 du foie en France et en Europe. En France, 7 000 personnes meurent chaque année des suites d’une cirrhose alcoolique. Parmi elles, toutes ne sont pas ce que l’on appelle de “gros buveurs”.

Figurent aussi des adeptes du “binge drinking”, ces buveurs excessifs du week-end qui multiplient les hépatites alcooliques chroniques, mais aussi des personnes jamais ivres, bien intégrées socialement, qui ont détruit leur foie par une consommation sans excès mais régulière.

En ce début 2020 en France, l’initiative “Dry january” portée par le monde associatif et médical, ce “Défi de janvier” proposant à chacun de faire une pause pour interroger sa relation avec l’alcool suscite une consternante polémique de la part des professionnels de l’alcool. En retour, les hépatologues réunis à Paris tiennent à rappeler l’impérieuse nécessité de promouvoir une vigoureuse politique de prévention de l’alcoolisme, qui apparaît aujourd’hui comme le parent pauvre des politiques de prévention des maladies du foie.

 

Le dépistage des maladies du foie s’impose

Face à toutes ces menaces, mais aussi face à tous les espoirs suscités par les progrès thérapeutiques, le PHC 2020 réitère l’importance d’un dépistage précoce de l’ensemble des maladies du foie. « Ce dépistage passe par un test simple et bon marché, rappelle le Professeur Patrick Marcellin : le dosage des transaminases, dont nl’augmentation dans le sang témoigne de la souffrance du foie. Connaître l’état de son foie, c’est prévenir le risque de cirrhose et de cancer. Prendre soin de son foie, c’est gagner en espérance et en qualité de vie. »

 


À propos de la Paris Hepatology Conference

Organisée depuis 2004 par le Pr Patrick Marcellin, Président de l’APHC (association pour l’amélioration de la nprise en charge des patients atteints de maladies chroniques du foie), la Paris Hepatology Conference (PHC)accompagne depuis plus de 15 ans les énormes progrès accomplis en termes de traitement des maladies du foie.

Le 13e congrès PHC se tient les 13 et 14 janvier 2020 au Palais des congrès de Paris en présence de plus de 1000 experts venant du monde entier participer à ce rendez-vous scientifique annuel international. Toutes lesinformations disponibles sur le congrès sur : www.aphc.info


 

 

(1) Source : cohorte Constance, INSERM

(2) Source : Global Cancer Statistics 2018

(3) Source : Réseau Francim, HCL, Santé publique France, INCa, Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France

métropolitaine entre 1990 et 2018

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