Boiron : Santé des femmes : Agir des la périménopause pour bien passer le cap de la ménopause

Les explications du Dr Christelle Besnard-Charvet, gynécologue-obstétricienne, homéopathe, consultante Boiron, diplômée universitaire en soins de support et en nutrition, présidente de l’association Centre Ressource Lyon

LA PÉRIMÉNOPAUSE, QU'EST-CE QUE C'EST ?

Si elle est naturelle, la ménopause prive l'organisme de la protection des œstrogènes, augmentant ainsi les risques de certaines affections, plus ou moins invalidantes. Vécue comme une punition par des générations de femmes, la ménopause est aujourd'hui mieux considérée. Heureusement car avec l'allongement du temps de vie, les femmes passent en moyenne autant d'années en compagnie de leurs hormones sexuelles (de 15 à 50 ans), que sans (de 50 à 85 ans) ! Comme il n'y a pas un organe dépourvu de récepteur hormonal, la fluctuation puis l'effondrement de ces hormones va occasionner différents troubles sur l’ensemble du système digestif, les os, le cœur, la peau, le cerveau... Les risques majeurs encourus sont les pathologies cardio-vasculaires, l'ostéoporose et ses fractures associées ou encore la prise de poids avec syndrome métabolique (diabète, hypercholestérolémie...). Mais avant tout, la ménopause s'accompagne de troubles fonctionnels non graves impactant la qualité de vie des femmes parfois pendant des décennies !

Troubles de la digestion (constipation, flatulences, intolérances alimentaires), de la thyroïde, du sommeil, de l'humeur, de la mémoire, de la libido, fatigue, douleurs articulaires et ligamentaires, relâchement de la peau, sécheresse des muqueuses (oculaire, vaginale...), … Pour la plupart, ces manifestations ne se contentent pas de survenir une fois la ménopause actée, soit un an après l'arrêt définitif des règles, mais parfois presque dix ans avant. C'est cette période qui est appelée périménopause. Avec un démarrage difficile à dater, elle peut s'étaler sur plusieurs années et s'exprimer de façons différentes, propres à chaque femme.

Stop au tabac !

En plus de tous les méfaits qu'on lui connait, le tabac est un accélérateur de vieillissement de tous les organes. Il abime prématurément aussi bien la peau, la voix, le cœur, les poumons que l'hypothalamus et les ovaires... Il favorise les bouffées de chaleur, les troubles du cycle et précipite l'arrivée de la ménopause. 

En moyenne, les fumeuses sont ménopausées trois ans avant les non-fumeuses.

PÉRIMÉNOPAUSE, PENSER AUSSI À L'HOMÉOPATHIE !

Comme il n'est pas possible de prédire et de dater l'arrivée de la ménopause, il est important d'anticiper.

La prévention est essentielle pour ne pas passer de la physiologie à la pathologie. Se préparer en amont à passer le cap de la ménopause permet de vivre le mieux possible, et en bonne santé, les années à venir. Il faut donc en parler avec le gynécologue ou le médecin traitant, dès l'apparition des symptômes. En l'absence de ceux-ci, il faut faire un point, notamment en termes de contraception, à partir de 45 ans, surtout pour les fumeuses. De cette manière, différentes mesures pour prévenir la survenue de pathologies cardio-vasculaires et de l'ostéoporose ainsi que pour améliorer certains symptômes vont pouvoir être mises en œuvre :

Mesures d'hygiène de vie :

• Arrêt du tabac
• Alimentation équilibrée privilégiant fibres, légumineuses, aliments riches en calcium (épinards, endives, fromages, oléagineux ...), poissons gras... avec réévaluation des proportions consommées et jeûne intermittent (14 à 16 h sans prise alimentaire), 1 fois par semaine
• Bonne hydratation, notamment avec des eaux minérales ayant un bon taux de calcium
• Limitation de la consommation de sucres, aliments industriels, alcool, café, boissons chaudes, ces dernières pouvant augmenter les bouffées de chaleur
• Activité physique régulière pour lutter contre la sédentarité avec notamment une marche de 5000 à 6000 pas par jour, garder le mouvement pour ne pas s'enraidir, faire fonctionner son cœur et travailler son équilibre afin de limiter les risques fracturaires
• Supplémentation en vitamine D
• Cures de probiotiques pour réensemencer le microbiote digestif, et par association le microbiote vaginal
• Cures d'algues pour soutenir la minéralisation et le bon fonctionnement de la thyroïde

Gestion du stress : cohérence cardiaque, sophrologie, yoga, qi gong... tout ce qui peut améliorer la synergie entre l’esprit et le corps, et avoir un effet direct sur certains symptômes tels les bouffées de chaleur.

Traitement local (hormonal et/ou acide hyaluronique), massages et automassages (huile d'amande douce) : pour lutter contre la sécheresse vaginale

Et l’homéopathie

Globale et individualisée, l’approche homéopathique tient compte des spécificités de chaque femme : physiologie, personnalité, environnement, modalité d'expression des symptômes.

Elle est pertinente pour aider l’organisme à aller mieux et passer le cap de la ménopause. L’homéopathie favorise la régularisation des cycles et diminue l'inconfort du syndrome prémenstruel notamment à l'aide de dilutions hormonales. Ces dilutions pourront rééquilibrer les cycles anarchiques et soutenir globalement l'organisme à supporter le déséquilibre hormonal. Par ailleurs, certaines spécialités et/ou médicaments unitaires sauront offrir des réponses spécifiques aux symptômes prédominants : bouffées de chaleur, troubles de l'humeur, constipation, insomnies, cystite, douleurs articulaires, ligamentaires, congestion...