La Commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement Européen a voté en faveur de la proposition de la Commission Européenne fixant de nouveaux seuils de Bisphénol A dans certains matériaux au contact des aliments, rejetant l'objection formulée par le groupe Verts/ALE.
Michèle Rivasi, membre de la Commission ENVI et spécialiste des questions de santé, commente ce résultat
"C'est une très mauvaise nouvelle pour la santé des citoyens et consommateurs européens. Même si les seuils de présence de Bisphénol A sont abaissés, nous voulions une interdiction complète à l'instar de ce que demandait le Parlement dans une résolution de 2016 et de ce que la France a mis en place.
Nous savons aujourd'hui que même de petites doses de ce perturbateur endocrinien ont un effet neurotoxique sur le développement. Les seuils retenus sont insuffisants pour protéger la santé de la population, notamment celle de la femme enceinte et du f?tus. L'effet cocktail n'est pas non plus pris en compte.
Cette proposition est un contresens scientifique, qui n'intègre même pas la décision de l'agence européenne des produits chimiques, l'ECHA, d'inscrire en juin 2017 le Bisphénol A parmi la liste des substances "extrêmement préoccupantes" en tant que perturbateurs endocriniens. Sur ce dossier comme celui du glyphosate, il y a une volonté de la Commission de cultiver la sous- évaluation du risque, quitte à prendre le parti de se dédire de son engagement d'offrir un haut niveau de protection de la santé des populations. Je regrette que les votes conservateurs et libéraux soient complices de cette prise de risque accrue.
C'est aussi une mauvaise nouvelle pour la France en particulier, car ce texte laxiste risque d'être utilisée pour remettre en cause les différentes actions, exemplaires, décidées pour sortir du Bisphénol A.
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