L’objectif de l’édition 2020 : du 11 au 18 septembre
Il s’agit cette année de sensibiliser le plus tôt possible les personnes atteintes d’hypertension artérielle aux risques de développer un diabète de type 2, en encourageant à faire le test Findrisk et en informant sur les facteurs sur lesquels il est possible d’agir - alimentation équilibrée et pratique d’une activité physique régulière - pour prévenir le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Diabète et maladies cardio-vasculaires : 2 pathologies aux causes et conséquences peu connues du grand public
Le diabète de type 2 apparaît généralement chez des personnes âgées de plus de quarante ans. Il n’existe pas une cause précise mais un ensemble de facteurs :
Facteur génétique (non modifiable) : le facteur familial est tout à fait prépondérant. Des antécédents de diabète du même type sont souvent présents dans la famille et doivent inciter à effectuer un suivi régulier.
ï?§Facteurs environnementaux (modifiables) : liés principalement à nos habitudes de vie : alimentation déséquilibrée, manque d’activité physique, responsables du surpoids.
Comme pour le diabète, les principaux facteurs de risque de maladie cardio-neurovasculaire sont également liés à une alimentation déséquilibrée, au tabagisme, à la sédentarité, à la consommation excessive d’alcool, aux facteurs psychosociaux. Ces facteurs d’ordre individuels s’inscrivent dans un contexte plus général de déterminants qui influencent l’état de santé : facteurs génétiques, d’âge, niveau d’éducation et de revenus, environnement social et physique, conditions de vie et de travail, situation de précarité, accès aux soins ou encore les antécédents familiaux concernant les maladies cardio-vasculaires, insuffisance rénale, diabète. L’ensemble de ces éléments permettent d’identifier les personnes à hauts risques.
La population générale souffre d’un déficit d’information sur les principaux facteurs de risque modifiables du diabète de type 2 et de l’hypertension artérielle (et par extension des maladies cardiovasculaires). Le manque d’information et de prévention sur ces pathologies se concrétise par :
ï?§ un retard au diagnostic et une découverte de la pathologie qui se fait trop souvent à l’occasion des complications.
ï?§ un manque d’accompagnement des patients dans les traitements hygiéno-diététiques plus efficace, avec un impact positif avéré sur le pronostic de la maladie. »1
De forts enjeux liés au diabète de type 2 et à l’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle constitue un facteur de risque dans la survenue d’un diabète de type 2. Cette polypathologie fréquente (diabète de type 2 / hypertension artérielle) constitue des enjeux importants.
Au-delà du nombre considérable de personnes touchées (près de 4 millions), c’est l’augmentation continue du taux de prévalence du diabète qui est préoccupante. Entre 2006 et 2009, le nombre de personnes traitées pour diabète a augmenté de 5.4 % en moyenne et de 2.3% entre 2009 et 2013.
Par ailleurs, les conséquences de cette pathologie et de ses complications sont trop souvent minimisées alors qu’elles représentent concrètement (en nombre de personnes) :
ï?§ plus de 26 700 ont été hospitalisées pour une plaie du pied,
ï?§ plus de 19 800 ont été hospitalisées pour un accident vasculaire cérébral,
ï?§ plus de 8 400 ont été hospitalisées pour une amputation de membre inférieur
ï?§ plus de 8 100 ont été hospitalisées pour un infarctus du myocarde
ï?§ plus de 4 400 ont été mises sous dialyse ou eu une greffe rénale2.
Près de 11 millions d’individus sont traités quotidiennement contre l’hypertension artérielle, dont plus d'1 personne sur 2 de plus de 65 ans. De plus, 3 à 4 millions d’hypertendus ignorent leur pathologie ; soit un total représentant plus de 20% de la population française. Or, l'hypertension artérielle constitue un facteur de risque important dans l’apparition d’un diabète de type 2 et qui est bien souvent détecté tardivement car insidieux et silencieux.
L’hypertension artérielle est donc un facteur de développement des maladies cardiovasculaires qui sont, par ailleurs, la première cause de mortalité des personnes diabétiques, devant le cancer.
Les chiffres relatifs aux maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont tout aussi impressionnants. Selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, « elles sont la première cause de mortalité dans le monde, la deuxième en France (première pour les femmes) juste après les cancers. Malgré quatre décennies de baisse de mortalité et morbidité grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, les maladies cardio-neurovasculaires restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an. » 3
Les personnes en situation de précarité ont plus de risque que les autres de souffrir d’obésité (qui touche 17% des adultes, selon les chiffres des études réalisées par l’Inserm et Santé Publique France / Esteban en 2019). Pour un revenu inférieur à 1200 €, le pourcentage de personnes obèses est de 24.1 % contre 15% pour la population générale. Il est à souligner que le pourcentage de personnes obèses dans la population générale reste stable entre 2009 et 2012 alors qu’il augmente chez les personnes ayant un faible revenu. A noter donc, un accroissement des inégalités au cours des dernières années4.
Sachant que la population de personnes obèses est beaucoup plus touchée par le diabète que la population générale (17 % contre 5.8 %), il est clairement établi que les personnes en situation de vulnérabilité sociale ont plus de risque que les autres de souffrir du diabète5. Alimentation déséquilibrée et sédentarité sont les raisons principales de cette incidence accrue.
D’autre part et en raison de la prise en charge tardive de la maladie, les complications sont plus fréquentes et plus graves chez ces personnes que dans la population générale6.
Il existe également de fortes disparités sociales et territoriales de mortalité cardio-neurovasculaire. De plus à âge égal, le taux de mortalité des hommes est plus élevé que celui des femmes (300 versus 190 pour 100 000 personnes en 20107).
Le diabète représente 8,5 milliards d’euros8 (7,1 milliards pour la médecine de ville et 798 millions pour l’hôpital) de dépenses pour l'Assurance Maladie (l’ensemble des régimes) en 2018, sur un total de 142 milliards d’euros. Pour un total de 3 304 000 millions de personnes traitées pour diabète.
Dépense moyenne par patient et par an : 2 169 € (1 813 € en ville (84% de la dépense) et 203 € à l'hôpital).
La crise du Covid-19 a mis en évidence des risques supplémentaires nouveaux. En effet il est apparu que ces populations spécifiques sus citées - obésité, précarité, âge, diabète, HTA, maladies cardio-vasculaires et polypathologies - étaient particulièrement sensibles et vulnérables à l’infection au coronavirus représentant le plus gros contingent des formes graves voire létales de cette pathologie.
La campagne 2020
Dans les lieux publics (avec des stands sur les marchés, foires, salons, établissements de santé), nos 100 associations fédérées et délégations déploient des actions tout au long de la semaine pour :
ï?§ Sensibiliser, informer les personnes hypertendues (et aussi le grand public) sur l’ensemble du territoire pour prévenir le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les facteurs de risques associés
ï?§ Repérer les personnes à risque de diabète de type 2 avec le questionnaire de test de risque
ï?§ Orienter vers le médecin généraliste les personnes dont les résultats au test présentent des risques de développer un diabète
ï?§ Orienter les personnes détectées à risque vers le programme « Dites non au diabète » de l’Assurance Maladie dans les départements expérimentaux : Bas-Rhin, Seine- Saint- Denis, La Réunion
ï?§ Cibler prioritairement les personnes en situation de vulnérabilité sociale
Ce sont chaque année plus de 250 actions qui sont organisées par les bénévoles des associations locales.
La carte complète des actions et des animations est ici :
https://contrelediabete.federationdesdiabetiques.org/les-actions-pres-de-chez-moi/
Le site dédié de la campagne, à retrouver sur : contrelediabete.fr
La campagne est relayée quotidiennement sur le site de la Fédération et sur les réseaux sociaux.
En 2019, la Fédération Française des Diabétiques a mis en place un partenariat avec les pharmaciens d’officine et les biologistes médicaux. Convaincue qu’ils ont, eux aussi, un rôle central dans la prévention du diabète de type 2, la Fédération a reconduit ce partenariat fort afin que ces acteurs de proximité soient au coeur du dispositif pour repérer les personnes à risque élevé.
Pendant toute la semaine, les pharmaciens d’officine et biologistes seront invités à repérer les personnes à haut risque de diabète de type 2 qui se rendent dans les officines et les laboratoires, grâce au questionnaire « Test de risque » Findrisk sur : www.contrelediabete.fr
Pour les personnes à risque de diabète repérées suite aux résultats du questionnaire, il s’agit de :
ï?§ Proposer une mesure de la glycémie capillaire
ï?§ Conseiller une consultation auprès de leur médecin traitant en cas d’hyperglycémie
ï?§ Orienter vers le programme de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie : « Dites non au diabète » dans les départements expérimentaux (Bas-Rhin, Seine- Saint- Denis, La Réunion).
Testez-vous !
500 000 à 800 000 personnes ignorent qu’elles sont diabétiques … pour que cette population à risque soit prise en charge au plus vite la Fédération propose à tous un test rapide et simple pour évaluer le risque de développer un diabète : en 30 secondes et 8 questions, la personne saura si elle est exposée ou non au risque de développer le diabète de type 2.
C’est simple, c’est rapide et c’est ici ! http://contrelediabete.federationdesdiabetiques.org/le-test/
Le test Findrisk est recommandé par la Haute Autorité de Santé, reconnu au niveau international et approuvé par les instances de santé françaises (notamment par le Ministère des Solidarités et de la Santé). Le résultat de ce test est une estimation du risque. Il ne constitue en aucun cas un diagnostic (assuré par le médecin traitant).
Et pour aider à dépister l'hypertension artérielle, un test en ligne : www.depisthta.net
Ou avec un tensiomètre : télécharger gratuitement l’application depistHTA sur un smartphone ou une tablette et se laisser guider. En parler avec votre médecin traitant reste indispensable.
1 Stratégie Nationale de Santé 2018-2022.
2 Santé publique France, Le poids du diabète en France en 2016. Synthèse épidémiologique, publié le 12 novembre 2018.
3 https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-cardiovasculaires/article/les-maladies-cardiovasculaires
4 Obépi 2009 et 2012.
5 Obépi 2012.
6 Diabète et Obésité, Janvier 2012, Volume 7, Numéro 55.
7 https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-cardiovasculaires/article/les-maladies-cardiovasculaires
8 Rapport au ministre chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et produits de l’Assurance maladie au titre de 2021 (loi du 13 août 2004)
Toutes les actions et les animations sont à découvrir ici :
https://contrelediabete.federationdesdiabetiques.org/les-actions-pres-de-chez-moi/