Aujourd’hui, si comme Magali, Jean-Marc et Yoann vous êtes atteint d’un diabète, vous ne pouvez pas être pilote d'avion, pompier, conducteur de train ou policier. La raison ? La réglementation vous l’interdit. En effet, elle ne prend pas en compte les progrès thérapeutiques, les innovations technologiques et les conditions actuelles d’exercice des métiers. A l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, la Fédération Française des Diabétiques, lance une pétition pour interpeller les autorités sur les discriminations que subissent les personnes diabétiques dans l’accès et le maintien à l’emploi pour certaines professions.
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Yoann réformé de la gendarmerie
En novembre 2017, alors que je n’ai aucun antécédent dans ma famille, je suis diagnostiqué diabétique type 1. A l’époque, je suis la formation d’officier de police judiciaire, qui dure quatorze mois. J’ai pleinement conscience que ma santé se dégrade sérieusement, je ne sais pas pour quelle raison, mais je m’obstine à terminer ma formation dans le silence avant de me soigner. Je connais les conséquences d’une maladie sur le travail. A l’issue de mon hospitalisation, rendez-vous est pris avec le service médical militaire, qui décide de me retirer le port de l’arme, mes permis de conduire militaires et de m’interdire de sortir de la caserne durant les heures de service. Mesure de précaution. S’enchaînent de grosses complications, car malgré la meilleur des volontés des services gendarmerie compétents, nous sommes confrontés aux textes. A l’heure actuelle, nous cherchons encore une solution adéquate qui conviendrait à la gendarmerie comme à moi-même.
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Jean-Marc est sapeur-pompier professionnel
Jean-Marc est sapeur-pompier professionnel depuis 2001. Il déclenche un diabète de type 1 en 2008. En accord avec le médecin-chef de l'époque, il est resté en unité opérationnelle avec un suivi médical strict. Le médecin chef est parti à la retraite et a été remplacé. Le nouveau médecin chef en place a décidé de le retirer du service opérationnel. Après discussion et concertation, le médecin chef a accepté de le remettre en opérationnel.
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Magali n'a pas pu être sapeur-pompier professionnelle
Depuis l’âge de 4 ans Magali rêve d’exercer le même métier que son père devenu sapeur-pompier volontaire. A 14 ans, elle devient jeune sapeur-pompier puis à 16 ans, elle s’engage comme sapeur-pompier volontaire. Magali rejoint à 19 ans le Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille. « Cet engagement confirme ma vocation ». Elle décide donc de présenter le concours de sapeur-pompier professionnel qu’elle réussit. A l’âge de 29 ans, soit 15 ans après ses premiers pas chez les pompiers elle déclare un diabète insulino-dépendant. Elle explique « Au-delà de l’apparition de la maladie, j’ai la sensation que tout mon monde s’écroule. En effet, au gré de mes recherches, je découvre que le métier est interdit aux personnes diabétiques, et que ma maladie entraîne une inaptitude […] À l’époque j’élève seule ma fille, je crains de perdre mon travail, de ne plus être en mesure de subvenir à ses besoins, et de risquer de la perdre. C’est pourquoi je garde le secret de cette maladie qui vient s’immiscer dans ma vie.» En 2012, c’est après une formation pour devenir chef d’agrès tout engin et la mise sous pompe à insuline que Magali décide d’en parler au médecin de service. Le couperet tombe brutalement : « inapte incendie ». C’est ainsi que sa vie bascule, elle frôle la dépression. Après la naissance de son second enfant, elle reprend le travail. A cette occasion, elle rencontre le médecin chef qui lui dit que sa carrière est terminée chez les pompiers. « Vu mon jeune âge et mon niveau d’étude, je n’évoluerais plus et il vaudrait mieux que je quitte la profession… », Quand elle lui précise qu’elle envisage de passer le concours d’officier, il lui répond qu’il ne peut pas l’empêcher de passer le concours mais qu’elle ne sera jamais recrutée dans le département. Elle poursuit son projet de devenir officier de sapeur-pompier. Fin 2016, elle est admise au concours interne de Lieutenant de sapeur-pompier. Pour le temps de sa formation (32 semaines étalées sur une année), la restriction d’aptitude sur l’incendie est levée. Elle réalise sa formation sans aucun souci en participant au raid de cohésion, aux différentes épreuves physiques et sportives, à la formation incendie, au caisson incendie… À l’issue de sa formation, elle est affectée à son nouveau poste dans un emploi fonctionnel et ne peut pour le moment avoir la possibilité de pratiquer une activité opérationnelle, le médecin étant en pleine réflexion sur ce sujet. « Aujourd’hui je continue d’exercer le métier qui me passionne, cependant l’aspect opérationnel me manque énormément, je viens d’obtenir le concours de Capitaine.
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