Alors que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière est en cours, l'Agence nationale du médicament rappelle qu'aucun médicament homéopathique ne peut être considéré comme un vaccin. Pour rappel, près de 9500 personnes âgées de plus de 65 ans meurent chaque année faute d'une couverture vaccinale suffisante.
"Aucun médicament homéopathique ne peut se substituer au vaccin contre la grippe." C'est l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) qui l'a rappelé, dans un communiqué, voilà quelque temps.
Dans son avis relatif aux vaccins anti-grippaux, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France a également affirmé que les médicaments homéopathiques ne peuvent se substituer à ces vaccins anti-grippaux notamment pour les personnes appartenant aux groupes pour lesquels cette vaccination est recommandée.
Indiqué dans la prévention ou le traitement de l'état grippal
Des rappels importants, à l'heure où la grippe saisonnière touche, chaque hiver, des millions de personnes en France et provoque des milliers de décès. Près de 9 500 personnes de plus de 65 ans meurent chaque année sous l'effet de la grippe, faute d'une couverture vaccinale suffisante.
Des médicaments homéopathiques avec autorisation de mise sur le marché (AMM) peuvent certes avoir une indication dans la prévention ou le traitement de l'état grippal. Mais ces médicaments ne sont pas des vaccins.
Déterminer la posologie en fonction des patients
Certains médicaments homéopathiques qui ne sont pas des vaccins", comme l'Oscillococcinum du laboratoire Boiron, peuvent ainsi "avoir une indication dans la prévention ou le traitement de l'état grippal", souligne l'ANSM. D'autres médicaments comme l' Influenzinum 9CH, «n'ont pas d'indications thérapeutiques».
L'Influenzinum, dilution homéopathique tirée du vaccin contre la grippe de l'année en cours, est notamment commercialisé en France par Boiron sous la marque Homéomunyl comme "médicament homéopathique traditionnellement utilisé dans la prévention de l'état grippal". Il revient alors aux professionnels de santé d'en déterminer l'indication et la posologie en fonction des patients.
Moins d'une personne à risque sur deux vaccinées
Dans tous les cas, ces médicaments homéopathiques ne peuvent être retenus comme des vaccins et se prévaloir de la désignation de "vaccins homéopathiques". Leur utilisation à la place du vaccin anti-grippal constitue une perte de chance, notamment chez les personnes à risque de complications -femmes enceintes, personnes atteintes de certaines maladies chroniques, personnes obèses ayant un Indice de Masse Corporelle supérieur ou égal à 40-, comme le précise le Conseil supérieur d'hygiène publique de France.
En France, «trois vaccins antigrippaux sont commercialisés et pris en charge par l'Assurance maladie dans le cadre de la campagne (Vaxigrip Tetra®, Influvac Tetra® et Fluarix tetra®)» contre la grippe saisonnière. Une offre vaccinale d'autant plus appréciable que l'efficacité de la stratégie vaccinale dépend de la fois de l'efficacité du vaccin et du taux de la couverture vaccinale.
Pourtant moins d'une personne à risque sur deux se fait vacciner. Or quelque 2 000 morts devraient être évitées dans ce groupe d'âge grâce au vaccin.
La vaccination contre la grippe en pratique
La campagne de vaccination contre la grippe a débuté le 15 octobre. Pour certaines personnes -dites fragiles- cette vaccination est prise en charge par l'assurance maladie. Une politique de santé publique d'autant plus appropriée qu'en 2023-2024, tout au long des dix semaines de l'épidémie, le virus de la grippe a entraîné quelque 14 000 hospitalisations après passage aux urgences et 1,5 million de consultations .
Les bénéficiaires de cette prise en charge sont les personnes qui présentent un risque important de faire une forme grave de la maladie et de souffrir de complications :
- celles âgées de 65 ans et plus ;
- celles âgées de moins de 65 ans (y compris les enfants dès l'âge de 6 mois) souffrant de certaines maladies chroniques ;
- celles souffrant d'obésité (indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40) ;
- les femmes enceintes.
La vaccination est également recommandée à d'autres populations afin d'assurer une protection de leur entourage :
- pour les nourrissons à risque de grippe grave ;
- pour les personnes immunodéprimées ;
- pour les aides à domicile des particuliers fragiles.
En outre, depuis 2023, la vaccination contre la grippe saisonnière est proposée aux enfants de 2 à 17 ans qui ne souffrent pas d'une maladie chronique.
