Le processus de cicatrisation complet porte sur 18 mois. A 6 mois en général, la cicatrice est très proche de l’état final. Si après le 12ème mois, les choses ne s’arrangent pas, on rentre dans le processus de la constitution d’une cicatrice chéloïde : Dès lors les fibroblastes vont fabriquer des fibres d’où l’obtention d’une cicatrice très fibreuse et commençant à déborder de la ligne cicatricielle en hauteur, en longueur voire un peu en profondeur. Cela devient une cicatrice pseudo tumorale.
Ce type de dérèglement cicatriciel survient plus fréquemment chez les peaux mates ou les peaux asiatiques ou les peaux métissées ou noires
Le lobe de l’oreille peut être très sujet à l’apparition de cicatrice chéloïde ainsi que les épaules ou la zone pré sternale.
La prise en charge de ce type de cicatrice se révèle compliquée et prend du temps. Il faut bien expliquer au patient que dans tous les cas on va améliorer l’aspect de la cicatrice en la rendant moins visible mais que jamais, on ne la fera pas disparaître
Cette cicatrice chéloïde doit faire l’objet d’injections intra chéloïdiennes avec des corticoïdes retard qui reste le traitement de référence. Le patient ne doit pas présenter une contre-indication à l’injection de corticoïde retard. De plus, on applique une crème anesthésiante avant la séance car l’injection est douloureuse.
On peut prévoir d’intercaler entre les séances d’injection, des séances de multipunctures via un stylo électronique à tête d’aiguilles, couplées à l’application d’un dermocorticoïde spécifiquement adapté et à une séance de LED selon un protocole spécifique. Cette approche peut se pratiquer toute l’année et sur tous types de peaux.
Si la cicatrice chéloïde est douloureuse du fait d’éventuels frottements, on peut prescrire entre 2 séances d’injection, ce même type de dermocorticoïdes.
On associe à ce traitement par corticoïdes, des plaques de silicone. Il faut essayer de garder les plaques de silicone 24h sur 24 et aussi longtemps que nécessaire (plusieurs mois voire 1 an). Cette thérapie est efficace mais pas toujours facile à mettre en œuvre.
Dans le cas de cicatrices chéloïdes on peut avoir recours secondairement à des lasers vasculaires en particulier le Laser à Colorant Pulsé, voire à un autre type de laser, le laser CO2 ablatif fractionné. Là encore il faudra bien respecter les contre-indications pour chaque type de laser en particulier ne pas l’utiliser chez les peaux métissées ou noires. On rappelle que l’on ne pratique pas de séance laser pendant les beaux jours.
Pour plus d'information : www.docvadis.fr/francois-prunieras